Article de Jean Marc Alexandre, Mathieu Boudard, Christophe Rassis, et al.
Paru dans la revue Santé mentale, n° 258, mai 2021, pp. 16-19.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Addiction, Concept, Recherche, Prise en charge, Soin, Trouble du comportement, Technologie numérique, Adolescent
L'hypothèse d'une "addiction aux écrans" est aujourd'hui une préoccupation sociétale importante. Cette expression est régulièrement entendue pour désigner un usage important d'écrans. Cette approche quantitative s'avère en réalité insuffisante pour un diagnostic d'addiction, selon la définition de cette maladie, qu'il s'agisse de substances ou de comportements. "L'addiction aux écrans" n'est actuellement pas reconnue dans les nomenclatures diagnostiques et fait l'objet de recherches. Les données du laboratoire Sanpsy CNRS 3413 montrent qu'en population générale, une proportion importante d’usagers rencontre des problèmes liés aux écrans. Toutefois, la prévalence des personnes dont les pratiques pourraient être qualifiées "d’addiction aux écrans" est largement plus minoritaire. Pour ces personnes, une prise en charge spécifique de l'addiction semble indiquée. Davantage de recherches sont nécessaires pour continuer de caractériser ce phénomène, ses facteurs de risques, son évolution clinique sa prise en charge.
Livre de Christian Belio, Pauline Blum, Julien Bonilla Guerrero, Valérie Boucherat Hue, et al., édité par Erès, publié en 2018.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Handicap psychique, Handicap, Psychopathologie, Folie, Concept, Approche historique, Société, Politique, Justice, Législation, Action sociale, Psychiatrie, Enfant, Adolescent, Adulte, Prise en charge, Coût, Établissement social et médicosocial, Institution, Autisme, Thérapie, Santé, Psychothérapie, Insertion professionnelle, Évaluation, Recherche, Pluridisciplinarité
"Dans un contexte marqué en France par le clivage entre le sanitaire et le médico-social, la loi « Handicap » du 11 février 2005 a introduit dans les faits le handicap psychique, déjà porté depuis longtemps par les associations familiales et par certains acteurs de la psychiatrie. En encourageant la prise en compte de la vie quotidienne des personnes souffrant de troubles psychiques sévères, cette reconnaissance symbolique a trouvé un écho certain dans les pratiques médico-sociales et a renouvelé la recherche en sciences sociales du handicap et de la santé. Mais dix ans après, quen est-il des pratiques professionnelles dans un champ qui bouscule les cloisonnements traditionnels entre les univers du handicap et celui de la maladie mentale ?
L'abord du handicap psychique implique des remaniements en profondeur des pratiques de santé, dont lenjeu est le dépassement du modèle médical de la maladie au profit dun véritable changement de la culture des soins et de laccompagnement : construire un devenir favorable avec la perspective du rétablissement, penser les patients comme des citoyens aux prises avec des institutions , développer des méthodes dévaluation intégrant le point de vue des sujets, élaborer des outils danalyse économique prenant en compte les valeurs des individus ou des collectifs de proches.
Ce travail collectif met en évidence cette dynamique qui, adossée à une éthique humaniste, pousse acteurs de terrain et chercheurs à sortir de leurs cultures respectives pour se rejoindre autour d'un véritable projet social et politique."