L’évolution des microcrèches et de leur réglementation permet de mieux définir la fonction du référent technique. Avec ses missions à mener auprès de l’enfant, de l’équipe et de la famille, ce poste en pleine reconstruction s’ouvre à toute personne souhaitant l’occuper. Mais à quelles conditions ? Que doit plus précisément effectuer ce professionnel ? Quelles compétences doit-il développer ? [Présentation de l'éditeur]

Les métiers de la petite enfance sont traversés par des modes, des pratiques et des coutumes éducatives [...]. L'éducation des jeunes enfants n'est en rien dépendante des modes qui passent et qui repassent. [...] Certaines d'entre elles vont révolutionner des pratiques devenues obsolètes et perdurer durablement, alors que d'autres seront décriées quelques années plus tard. Comment savoir ? A qui se fier ? Sans doute à son propre instinct professionnel, à ce qui est observé, travaillé en équipe, partagé et discuté, et surtout remis en question. Car, lorsque la pratique devient un dogme, soi-disant applicable par tous et en tout lieu en étant validée uniquement par la rumeur, il est fort possible qu'elle ne s'appuie sur aucun argument scientifique et qu'elle ne soit qu'un effet de mode.

La pédagogie a longtemps été l'apanage de l'école. Lorsque les professionnels de la petite enfance ont commencé à se préoccuper des questions d'apprentissage, les pratiques pédagogiques mises en œuvre pour les élèves ont d'abord été transposées aux plus petits, avec l'ambition sous-jacente de les préparer à l'école. Il existe pourtant une différence fondamentale entre les bébés et les plus grands scolarisés : le langage. Cette particularité dessine une frontière entre l'enfant préverbal, immergé dans le présent sensorimoteur, et l'enfant verbal, capable de se projeter dan l'avant et l'après, dans l'imaginaire et dans l'abstractions. Ce ne sont pas les mêmes mondes.

Avec le réchauffement climatique et la crise sanitaire, les collectivités ont pris conscience de l'importance de végétaliser leurs espaces éducatifs, écoles ou crèches. Passer plus de temps dehors est bénéfique à la santé des jeunes enfants, et à leur développement sensoriel et affectif. Ça l'est aussi pour les professionnels. Le verdissement des crèches ne suffit pas. Il convient d'adapter le projet pédagogique en y incluant davantage le vivant et les éléments naturels.

Faciliter l’autonomie du jeune enfant en établissement d’accueil constitue un défi pour la puéricultrice. Si elle peut s’appuyer sur sa polyvalence, ses connaissances scientifiques, ses compétences éducatives, pédagogiques et même managériales, elle doit faire face à de nombreux obstacles matériels ou humains. À l’heure des “pédagogies actives”, il n’est pas toujours évident de mettre ce projet en place. Fruits de plusieurs expériences et recherches en puériculture et en éducation, plusieurs pistes sont proposées pour favoriser cette démarche.

Initiée à la pouponnière de Lóczy en Hongrie, la pédiatre Emmi Pikler a construit une approche philosophique et éthique dont l’objectif principal est le bien-être et le développement harmonieux de l’enfant. Ses principes fondateurs – la liberté motrice, l’activité autonome, la personne de référence assurant la stabilité – peuvent s’adapter en accueil collectif. Cela nécessite un environnement, une organisation et un travail institutionnel attentifs à chaque enfant pour qu’il puisse évoluer par lui-même et à son rythme dans un contexte de séparation.

Le libre choix est une démarche largement explorée dans les structures d’accueil de la petite enfance. Quel sens a-t-il réellement pour le tout-petit et quelles en sont les limites ? Une réflexion élaborée sur ce sujet est utile pour revisiter cette notion pédagogique.

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