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Paru dans la revue Le Sociographe, n° 82, juin 2023, pp. 61-73.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Milieu rural, Habitat, Précarité, Conditions de vie, Travail social, SDF, Action sociale, Administration, Invisibilité sociale, Expulsion, Logement, Exclusion sociale
Privées durablement de logement, de nombreuses personnes se réfugient dans les espaces ruraux en s'installant dans des habitats bricolés, plus ou moins aménagés, dont les formes varient : cabanes, locaux agricoles, tentes, caravanes, véhicules. Alerté.es par ces situations, les travailleur.ses sociaux.ales sont empêchés.es dans leurs démarches par des obstacles politiques et législatifs qui marginalisent ces situations...
L’absence de logement « à soi » n’est pas simple à définir et les sans-domicile forment une population hétérogène et fluctuante. La grande diversité de leurs trajectoires et de leurs situations résidentielles rend difficiles l’appréhension et la qualification du phénomène d’exclusion du logement. En France, depuis les travaux pionniers des années 1990 et jusqu’à aujourd’hui, différentes catégorisations ont été produites mais elles sont souvent méconnues et les mots employés génèrent des confusions ayant parfois des conséquences problématiques dans la mise en œuvre des politiques publiques à destination des populations concernées. Cette contribution propose d’ouvrir le débat en présentant le terme « sans-abrisme » comme une synecdoque du néologisme « sans-domicilisme ». Elle défend l’idée selon laquelle l’usage de ce dernier terme permet davantage d’éviter les confusions et la reproduction des idées reçues sur ces populations, de mieux prendre en compte les trajectoires spécifiques de certaines catégories de population exclues du logement et de mieux traduire le terme anglo-saxon homelessness (qui est aujourd’hui le plus souvent traduit par « sans-abrisme »). Ce faisant, il pourrait contribuer à la (re)constitution d’un champ de recherche français plus unifié sur cette question et à un meilleur dialogue entre recherche et action publique.
Face au sans-abrisme en France, le développement des pensions de famille est encouragé. Ces logements pérennes et accompagnés accueillent des publics en grande exclusion. Mais, au-delà d’être un toit, le logement est un espace d’identité. À travers une recherche participative, l’article vise à éclairer l’Identité-logement de résidents, auparavant sans domicile.
Le protocole est mené sur les pensions de famille, par un groupe de résidents, d’intervenants sociaux et de chercheurs. Les données sont recueillies à l’aide d’entretiens semi-dirigés, de focus group et d’observations participantes.
D’après nos résultats, l’accès au logement n’engendre pas spontanément une rupture. L’Identité-logement se construit par des boucles récursives entre habitudes passées et présentes, produisant de nouvelles perceptions sur soi-même et son environnement. Le sentiment de sécurité ontologique est le socle de l’Identité-logement. Si la pérennité du logement semble essentielle à asseoir ce sentiment, c’est pourtant la confiance que le résident accorde à la durabilité du changement avec sa vie d’avant qui permet son renforcement et la stabilisation de son Identité-logement.
Ce dossier est composé de 3 articles :
- Services intégrés d’accueil et d’orientation / De nombreuses demandes, peu d’offres
- Un logiciel qui fait « bugger » les travailleurs sociaux
- « Il faut plus de souplesse pour adapter l’offre aux “grands exclus” »
Article de Rouja Lazarova, Julien Lévy, Gabriel Uribelarrea
Paru dans la revue La Gazette des communes, n° 10/2606, Semaine du 14 au 20 mars 2022, pp. 22-23.
Mots clés : SDF, Logement, Relogement, Exclusion sociale, Précarité, Politique sociale, Autonomie, Lyon, Grenoble
Julien Lévy et Gabriel Uribelarrea s'intéressent aux sans-abri dans le cadre de leurs recherches, l'un à Grenoble, l'autre à Lyon. Ils travaillent au sein de la chaire "publics des politiques sociales" de l'université Grenoble Alpes. Créée en 2019 par des membres de l'Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore), cette chaire récente se penche sur les publics et leurs relations à l'offre sociale. (...) Les sociologues s'intéressent notamment au plan quinquennal du "logement d'abord", qui vise à réduire le sans-abrisme en s'appuyant sur l'expérience américaine du "Housing first" (Un chez soi d'abord, ndlr).
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 74, juin 2021, pp. 115-122.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Médiation, Assistant de service social, SDF, Accueil d'urgence, Logement, Intégration, Exclusion sociale
Cet article rend compte d’une étude réalisée en 2014 sur le rôle de la médiation dans l’accès au logement d’urgence des SDF. La médiation est un nouveau métier de l’intervention sociale. Elle est basée sur la communication et la neutralité d’un tiers impartial et intermédiaire entre deux personnes en conflit ou entre une personne et une institution. Mais le médiateur est aussi sollicité en dehors de conflits visibles lorsqu’un individu est confronté à une transformation de son mode de vie. Son rôle est de l’accompagner dans ses démarches ou actes de la vie sociale pour lutter contre l’exclusion. L’article analyse une variante de la médiation axée sur l’accompagnement social en termes de relation d’aide. Les résultats empiriques montrent que cette médiation peu connue correspond à une logique d’intégration sociale par le logement.
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 512-513, janvier-février 2019, pp. 173-198.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Jeune en difficulté, Accompagnement, Accompagnement social, Coordination des services sociaux, Exclusion sociale, Prévention, Autonomie, Approche globale, Projet individualisé, Projet professionnel, Projet de vie, Entretien, Récit de vie, Échec scolaire, Rupture, Relation familiale, Carence familiale, Immigration, Rue, SDF, Anxiété, Isolement, Accès aux soins, Logement, Aide alimentaire, Plateforme, Parcours de vie
La plateforme de services jeunes répond à une nécessité, celle de coordonner les parcours et les projets des jeunes, afin de cibler les réponses - en faisant du "sur mesure". Pour ce faire, il fallait une entité cohérente pour piloter et coordonner les divers services et les moduler...
Paru dans la revue Recherche sociale, n° 228, octobre-décembre 2018, pp. 6-91.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, SDF, Psychopathologie, Précarité, Exclusion sociale, Logement, Hébergement, Prise en charge, Accès aux soins, Internement psychiatrique, Fin de la prise en charge, Stigmatisation, Non-recours, Psychiatrie, Hôpital psychiatrique, Désinstitutionnalisation, Soin, Consentement, Coordination, Partenariat, Représentation sociale, Établissement social et médicosocial, Travail social, Accompagnement social, Logement d'abord, Un chez soi d'abord
Paru dans la revue Vie sociale, n° 23-24, décembre 2018, pp. 23-30.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Politique sociale, Logement, SDF, Santé mentale, Empowerment, Exclusion sociale, Projet de recherche, Etats Unis d'Amérique, Canada
Durant la fin du siècle dernier, les politiques néolibérales mises en place par Ronald Reagan aux États-Unis et Brian Mulroney au Canada malmènent la classe moyenne, marginalisent les syndicats et réduisent les programmes pour les plus pauvres, en particulier les programmes fédéraux de logement. À l’augmentation des personnes à faible revenu correspond une augmentation des personnes sans-abri : en 2004, les États-Unis comptaient 1,2 million de sans-abri, soit une augmentation de 25 % en huit ans. Cette augmentation, amplifiée par le mouvement de désinstitutionnalisation important aux États-Unis depuis les années 1970, s’est traduite aussi en termes de santé publique. Une population de sans-abri chroniques s’est alors enkystée dans des foyers dont la vocation était pourtant l’urgence sociale, et a fait un usage important de divers dispositifs sanitaires et sociaux coûteux (hôpitaux, services d’aide, prisons, justice) sans effet positif à moyen terme. Ils génèrent alors des coûts importants par leur utilisation des services
Afin de répondre de manière pérenne à ce qui est devenu un véritable problème public dans la gestion sociale et économique des villes américaines, un programme de financement du gouvernement fédéral dynamisé par l’existence d’une structure de plaidoyer très active (National alliance to end homelessness) inscrit la lutte contre le sans-abrisme dans une forme de planification des politiques publiques, où une collectivité – une ville dans la majorité des cas – définit un plan d’action, Ten years plan to end homelessness, pour mettre fin au sans-abrisme qui fonctionne de fait comme une structure de lobbying. Cette planification donne une place importante à la mise en œuvre de programmes se réclamant du modèle Housing First.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3083, 9 novembre 2018, pp. 26-30.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Lien social-Précarité, Association, SDF, Adulte en difficulté, Pair aidant, Accompagnement, Reconnaissance, Exclusion sociale, Communication, Lien social, Accès aux droits, Logement, Alimentation, Atelier et chantier d'insertion, Les enfants du canal
L’association Les Enfants du canal a été la première à introduire en France le concept de « pair aidant ». Dans ce dispositif de lutte contre l’exclusion, les personnes sont accompagnées par des travailleurs pairs qui, comme elles, viennent de la rue. Un défi porteur d’espoir, malgré les difficultés.