Les relations d’amitié constituent un ressort fréquent des trames narratives dans les albums de jeunesse qui mettent en scène un personnage en situation de handicap. Toutefois, certains troubles des personnages peuvent rendre plus difficiles ces interactions sociales. Aussi, après un état de l’art qui permet de rendre compte de la manière dont l’amitié est perçue et vécue par les enfants avec un TSA, l’objectif de cet article est-il d’analyser les relations aux pairs des personnages avec un trouble du spectre de l’autisme. Le corpus comprend quatorze albums de jeunesse, publiés en France entre 2011 et 2022, qui abordent la question de l’amitié entre un personnage avec des troubles du spectre de l’autisme et ses pairs. Les résultats présentent les caractéristiques des personnages avec TSA (dont la variété des manifestations du trouble) et celles de leurs camarades ou amis, avant d’examiner la qualité de la relation d’amitié, selon les variables inspirées de la Friendship Quality Scale (la camaraderie, l’entraide, le réconfort, l’intimité et l’absence de conflit). Hormis quelques exceptions, les trames narratives privilégient le registre didactique et offrent une vision relativement apaisée du trouble du spectre de l’autisme.

La littérature jeunesse est foisonnante. Elle suscite l’imaginaire et nourrit les rêves des enfants. Cet article montre, à travers quelques exemples choisis, comment la thématique du rêve est traitée dans la littérature jeunesse. De l’explicitation pure du concept de rêve à l’évocation d’un imaginaire offrant à l’enfant une échappatoire à la réalité, les auteurs de littérature jeunesse usent dans leurs textes ou leurs illustrations d’une poésie qui mêle astucieusement le rêve et la réalité. Abordant le rêve en tant que désir ou espoir, la littérature jeunesse peut aussi donner vie à des aspirations qui pouvaient sembler inimaginables aux enfants. De même, en plongeant les lecteurs dans le fantastique ou le merveilleux, les auteurs jeunesse contribuent au développement de l’imaginaire du lecteur. La littérature jeunesse joue donc un rôle dans la construction psychique de l’enfant sur le plan de l’élaboration des images mentales et donc dans sa capacité de création.

Grégory Voix questionne l’éditeur et dessinateur de livres Julien Magnani sur son métier, et notamment son point de vue sur la littérature jeunesse, une catégorisation dont il ne se réclame pas, préférant penser le livre d’images comme un objet qui s’adresse à toutes les générations, un objet fini et clos dans un monde en perpétuel mouvement. Cet entretien nous mène de la figure de l’enfant, pour qui cet objet peut s’avérer un outil formidable, à celle du médiateur ou agent littéraire, c’est-à‑dire l’adulte qui va favoriser la rencontre entre le livre et l’enfant, pour finir par évoquer celle de l’auteur-illustrateur dont il nous rappelle à quel point celui-ci est resté en contact avec son enfance.