Si l’hospitalisation en pédopsychiatrie apparaît souvent comme le dernier recours dans la prise en charge des enfants et adolescents dits « incasables », force est de constater que ces hospitalisations ne pourront être utiles que si elles s’insèrent et soutiennent un travail en réseau. Seul un dispositif de soins « diffracté » permettra de répondre aux multiples attaques du lien que ces jeunes ne cessent de mettre en œuvre sous la contrainte des effets des traumatismes précoces auxquels ils ont été soumis. Cet article présente quelques pistes permettant de penser ce modèle de soins particulier.

Depuis quelques années, nous sommes de plus en plus confrontés à des jeunes aux comportements tels qu’ils ne semblent pas trouver leur place dans l’ensemble des institutions pouvant les accueillir. La destructivité et la répétition de ruptures de liens dans lesquelles ils sont pris trouvent leur origine dans les relations précoces avec un environnement défaillant et hostile. Ces premières expériences relationnelles inscrites psychiquement et neurologiquement sous forme de traumatismes ne sont en effet pas sans impacts à long terme.