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Les mutations profondes que connaissent les sociétés occidentales affectent à tel point les façons de vivre en famille et les formes que celle-ci peut prendre que toute l’organisation antérieure se trouve remise en question. Apparaît de plus en plus clairement qu’être parent est une construction socio-psychique et non un donné biologique, et que les normes sociales et juridiques qui soutiennent la parentalité demandent à évoluer, d’une façon qui peut se révéler fondamentale. L’article essaie de décrire les conditions de cette évolution et les perspectives qu’elle dégage, tant au niveau des rapports parents-enfants que de la façon dont la société doit les réguler. Société confrontée à une complexification telle des situations parentales que la nécessité d’une refondation normative s’avère de plus en plus évidente, quelles que soient les résistances constatées.
La loi du 17 mai 2013 instituant le mariage des couples de même sexe a suscité une violente opposition. Alors que le projet recueillait une adhésion massive au sein de la population, notamment chez les jeunes, il a été combattu par un camp traditionaliste, minoritaire, qui a réussi à fédérer tout un ensemble de préjugés et dinquiétudes. Or le moteur des changements dans la famille nest pas lindividualisme égoïste. Cest la victoire dune valeur qui bouleverse tout notre système de parenté : légalité de sexe. Avec le « mariage pour tous », nous navons pas seulement donné des droits à une minorité. Nous avons remis en cause lordre matrimonial qui avait, il y a deux siècles, présenté la complémentarité hiérarchique du masculin et du féminin comme lhorizon indépassable des rapports de sexe. Réinscrire ces bouleversements dans le temps long des débats, des lois et des pratiques, cest se donner les moyens de comprendre la révolution en cours, ainsi que les nouvelles valeurs familiales qui laniment. Cest aussi préparer la prochaine étape du combat : la filiation pour tous.
L’acte de transmettre ne se résume pas au seul processus de transmission. Il y a un au-delà à l’explicite des savoirs transmis, qui vient faire sens pour la personne qui les reçoit dès lors qu’elle est en capacité de se les approprier afin d’orienter sa trajectoire de vie. Transmettre ce n’est pas seulement instruire (donner des connaissances, former l’esprit et informer)… Transmettre c’est aussi éduquer (aider à développer des aptitudes, à s’inscrire dans une culture, à acquérir des usages). Dès lors, et parce que l’acte de transmettre participe de façon essentielle à la dynamique de construction du sujet, les sociétés contemporaines sont violemment confrontées aux « trous » générés par un travail de sape long et continu de la posture de l’adulte éducateur et de sa responsabilité. Les éruptions de violence, souvent commises par des individus fragilisés et abandonnés aux seuls discours des extrémismes, sont sans doute le symptôme d’un manque de figure d’autorité susceptible de produire l’étayage nécessaire au grandir ou se grandir. Reste alors à formuler les éléments de réponse pratiques à cette question : qu’est-ce que, au travers de l’acte de transmettre, l’adulte référent donne à saisir de lui-même qui permet à l’autre de se construire ? Et ce indépendamment du fait d’être d’accord ou non avec le contenu de la transmission…
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 56, n° 3, juillet-septembre 2015, pp. 525-560.
Mots clés : Enfance-Famille, Adoption simple, HISTOIRE, Famille, Législation, Filiation, Famille recomposée, Droits de succession, 1900-2015, 19ème siècle
Parallèlement à l’adoption dite « plénière », il existe en France une adoption « simple », qui ajoute au lien de filiation de l’adopté avec sa famille d’origine un nouveau lien, supplémentaire. De nos jours, cette adoption consiste le plus souvent, pour un beau-parent sans enfant, à adopter son bel-enfant majeur, auquel il est attaché, pour lui transmettre son patrimoine. Or, cette adoption simple, mal connue des sociologues de la famille, est aujourd’hui plus fréquente que l’adoption plénière. En utilisant les statistiques historiques du ministère de la Justice sur l’adoption simple depuis le XIXe siècle, nous retraçons l’histoire de cette institution depuis son introduction en droit français en 1804. L’objectif est de mieux connaître ce qu’est l’adoption simple, mais aussi de comprendre les raisons de son essor depuis les années 1970 et ce que cela révèle des transformations sociodémographiques et culturelles de la famille sur le long terme.
Livre de Pierre Verdier, Fabienne Noé, édité par Dunod, publié en 2013.
Mots clés : ASE, Organisation, HISTOIRE, Prévention, PMI, Droit de la famille, Droits de l'enfant, Dossier administratif, État, Juge des enfants, AED, PJJ, Technicien de l'intervention sociale et familiale, AEMO, Assistance éducative, Placement, Enfance en danger, Pupille de l'état, Conseil de famille, Adoption, Origine, Secret, Placement familial, Filiation, Droits des usagers, MDPH, Autorité parentale, Secret professionnel, Loi 2007-293 du 5 mars 2007, CNAOP (Conseil national d'accès aux origines personnelles)
Le dispositif hérité de l’assistance publique a été considérablement modifié par les lois de décentralisation qui en ont confié la responsabilité aux départements, puis par une multitude de textes comme la convention des droits de l’enfant, les réformes de l’autorité parentale, de l’adoption, de la filiation, de l’accueil familial, de l’assistance éducative… En 2007, la réforme de la protection de l’enfance a défini les objectifs, initié des pratiques nouvelles et en a clarifié le fonctionnement et les articulations avec la protection judiciaire et les autres acteurs du secteur de l’enfance. Depuis, la réforme a été mise en oeuvre : d’autres textes sont venus modifier l’organisation même de l’initiative en matière de création de structures ou encore entériner les changements de fond des rapports humains et par conséquent la place de l’enfant.
Livre de Sébastien Chauvin, Arnaud Lerch, édité par la Découverte, publié en 2013.
Mots clés : Homosexualité, Sociologie, HISTOIRE, Ethnologie, Discrimination, Mode de vie, Identité sexuelle, Identité, Santé, Couple, Parentalité, Amitié, Filiation, Mouvement social, Mondialisation, Classe sociale, Mobilité sociale, Nationalisme, Racisme, Sexualité
Cet ouvrage s'inscrit dans le foisonnement de la sociologie du genre et des études gaies et lesbiennes. Il propose une synthèse des recherches en sciences sociales sur l'homosexualité en France et dans le monde. Nourri des apports de la réflexion théorique et de la critique historique, il donne à voir la diversité des figures de la dissidence sexuelle selon les périodes, les milieux sociaux et les aires culturelles, et la façon dont celle-ci interroge les constructions contemporaines de l'hétérosexualité.
Des inscriptions territoriales aux trajectoires sociales, des styles de vie aux mobilisations politiques, des codes langagiers aux modes de consommation, les multiples traits associés aux gays et aux lesbiennes ne se limitent ni aux pratiques sexuelles ni à l'institution conjugale. L'ouvrage se propose de mettre en lumière non seulement la manière dont la culture façonne la sexualité, mais aussi comment, à partir de ces sexualités minoritaires, s'élaborent en retour des cultures originales.
Paru dans la revue Cahiers français, n° 371, novembre-décembre 2012, pp. 1-73.
Mots clés : Famille, HISTOIRE, Sociologie, Couple, Famille monoparentale, Famille recomposée, Mariage, PACS, Homme, Femme, Parentalité, Intergénérationnel, Grands-parents, Droit de la famille, Politique familiale, Filiation
Livre de Martine Gross, Séverine Mathieu, Sophie Nizard, Joëlle Allouche Benayoun, et al., édité par Erès, publié en 2011.
Mots clés : Famille, Famille recomposée, Adoption, Famille monoparentale, Homoparentalité, Couple mixte, Couple, Changement social, Religion, Norme sociale, Christianisme, Judaïsme, Islam, Laïcité, Filiation, IVG, Procréation médicalement assistée, Mariage, HISTOIRE
Les transformations des formes conjugales et familiales (couples mixtes, familles recomposées, adoptives, monoparentales, homoparentales) et les avancées scientifiques en matière de procréation interrogent les modèles normatifs juridiques, religieux ou politiques ainsi que les représentations sociales, les pratiques religieuses et le fonctionnement des institutions.
À travers leurs travaux au croisement du religieux, du genre, de la sexualité et de la famille, des chercheurs en sciences sociales et humaines montrent comment les individus, les institutions religieuses et les autres acteurs sociaux (politiques, juridiques, médicaux, médiatiques...) agissent et interagissent.
En dépit de l'évolution des idées, des pratiques et des techniques, la dissociation entre filiation et engendrement n'est pas encore complètement entrée dans les représentations sociales. En témoigne le statu quo sur lequel a débouché la révision des lois de bioéthique en 2011, notamment en maintenant l'anonymat des dons de gamètes, l'interdit du recours à la grossesse pour autrui et l'accès à l'assistance médicale à la procréation aux seuls couples hétérosexuels.
La référence récurrente à la « nature » dans le droit, dans les pratiques et les imaginaires collectifs, relève de la sacralisation des liens biologiques. À certains égards, la référence au biologique et le discours religieux puisent au même réservoir de sens. Cette dimension symbolique nous donne ici à penser.
(...) Pierre Lassus revisite l'Ancien Testament qui nous raconte l'histoire des premiers parents et des premiers enfants : histoire tragique puisque le premier enfant fut aussi le premier criminel. Puis, à la lecture des Evangiles, il met en évidence une éthique qui appelle à protéger l'enfant, à pourvoir à tout ce qui lui est nécessaire, et à lui permettre de devenir qui il est. Grâce à ces trois principes, Protéger, Pourvoir, Permettre - compatibles avec la psychologie la plus contemporaine -, l'homme devrait enfin pouvoir rompre avec une pathologie ancestrale de la parentalité et donc avec la reproduction incessante d'un monde de violence. Pierre Lassus est psychothérapeute, directeur général honoraire de l'Union française pour la sauvegarde de l'enfance, administrateur de l'Institut de victimologie et chroniqueur à RMC. II a publié plusieurs livres, notamment : L'Enfance sacrifiée (Albin Michel, 1997), Etre parents au risque de l'Evangile (Albin Michel, 1999), Maltraitances (Stock, 2001), De la violence conjugale à la violence parentale (Erès, 2001), Le Mal de vivre, pourquoi? (Editions de l'Atelier, 2007) et L'Enfance du crime (François Bourin Éditeur, 2008).