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Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 45-66.
Mots clés : Enfance-Famille, Parents, Parentalité, Parenté, Filiation, Droit, Compétence, Autorité parentale, Intérêt de l'enfant, Famille, Tutelle
La parentalité n’est pas un terme juridique contrairement au terme de parent qui inscrit un enfant dans une lignée généalogique. Pour autant, la parentalité peut être mobilisée pour désigner une fonction, celle en principe dévolue aux parents de l’enfant. Ainsi, il existerait de prime abord une relation de principal à accessoire entre l’attribution de la parenté par le droit et l’exercice juridique de la parentalité. Toutefois, cette logique peut être remise en cause révélant des situations dans lesquelles la parentalité est empêchée. Certains événements vont ainsi faire obstacle à la parenté entraînant corrélativement l’impossibilité d’exercer la parentalité. D’autres situations vont, au contraire, mettre en avant un décalage entre parenté et parentalité, la parenté étant attribuée sans parentalité ou la parentalité s’exerçant sans parenté. Bien souvent ces situations interrogent sur le fait que la compétence attendue du parent ne repose pas nécessairement sur le père ou la mère de l’enfant au sens du lien juridique de filiation.
Ces dernières années, le domaine de l’adoption en Belgique a connu une formalisation juridique croissante, à l’instar d’un mouvement international consacrant comme pilier légal la notion d’« intérêt supérieur de l’enfant ». La procédure d’adoption est désormais un processus balisé, sélectif, tandis qu’elle est gérée par un milieu associatif qui s’est professionnalisé. Cet article, au travers d’entretiens menés avec des professionnel·les, des candidat·es et des parents adoptants, tend à observer cette procédure comme un prisme privilégié permettant d’analyser non seulement les mutations des définitions de la parentalité et des configurations familiales mais aussi le rôle des acteur·ices de terrain dans l’établissement et le renforcement de ces notions. Ainsi se dégage de cette entreprise « psycho-technocratique » un modèle normatif de « bonne » parentalité, défendu au nom d’une charge émotionnelle liée à l’intérêt supérieur de l’enfant. Ce modèle est soutenu et renforcé par des outils administratifs et psychologiques de gouvernement des individus, reposant d’une part sur un système de production narrative qui vise au développement de soi et, d’autre part, sur des normes familiales essentialistes et parfois hétéronormatives.
Paru dans la revue Les Cahiers du travail social, n° 100, avril 2022, pp. 99-110.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Famille, Évolution, Filiation, Séparation, Soutien à la parentalité, Autorité parentale
Pour ce centième numéro, nous avons donc souhaité vous proposer de redécouvrir un certain nombre d'articles parus tout au long de ces 15 dernières années : cet article est issu du numéro 92 de 2019.
L’accès à la grand-parentalité engage des remaniements identitaires profonds du fait notamment de l’inscription dans une nouvelle forme de filiation et de la découverte d’un rôle social et familial inédit. L’ensemble de ces mouvements psychiques reconvoque des liens conscients et inconscients du sujet à lui-même, à ses enfants mais aussi à ses propres parents et grands-parents. Cet article propose d’exposer le cas de Catherine, rencontrée dans le cadre d’une recherche longitudinale auprès de patients migraineux, ceci à titre d’illustration du parcours individuel d’un sujet devenu grand-parent pendant la période de ladite recherche. L’épreuve projective Rorschach lui a été proposée à deux temps différents, au début de la prise en charge de sa symptomatologie migraineuse et huit mois plus tard. Entre temps, la symptomatologie s’est très nettement améliorée et les protocoles Rorschach ont révélé des remaniements psychiques denses sous-tendus par l’accès à la grand-parentalité.
Peut-on parler de la famille en France aujourd’hui ? En la matière, les débats sont souvent explosifs. Car toucher à la famille, c’est toucher à ce que nous avons de plus intime, qu’on batte le pavé pour réclamer « un papa, une maman, pour tous les enfants » ou qu’on revendique « la PMA pour tout(e)s ». Sortons donc quelques instants des polémiques et prenons le temps de découvrir les visages de la famille française du 21e siècle. Moins qu’un renversement total des pratiques, on découvrira des modèles variés et des dynamiques contradictoires. D’un côté l’augmentation des divorces, de l’autre une grande majorité des enfants qui continuent de vivre avec leurs deux parents. D’un côté de nouvelles formes de parentalité, de l’autre des mères qui continuent à consacrer deux fois plus de temps que les pères à leurs enfants. D’un côté des familles qui aiment et protègent, de l’autre des familles qui transmettent mal-être ou pathologies. Pour autant, peut-on se passer de la famille ? Il faut certainement en avoir une pour pouvoir, comme Jules Renard, regretter de n’avoir pas la chance d’être orphelin.
Paru dans la revue Les Cahiers dynamiques, n° 73, novembre 2018, pp. 24-36.
Mots clés : Enfance-Famille, Famille, Droit de la famille, Législation, Code de l'action sociale et des familles, Parentalité, Filiation, Famille monoparentale, Homoparentalité, Famille recomposée, Tiers
À l’occasion de la sortie de ce numéro de la revue Les Cahiers dynamiques sur le travail avec les familles, il nous a semblé indispensable de faire un point juridique sur le sujet. Du Code Napoléon jusqu’à la loi relative à la protection de l’enfant, Christine Desnoyer nous invite à un voyage critique à travers les lois et les jurisprudences concernant familles et parentalités.
Article de Delphine Rambeaud Collin, Sylvie Bourdet Loubère, Jean Philippe Raynaud
Paru dans la revue Dialogue, n° 219, mars 2018, pp. 13-24.
Mots clés : Enfance-Famille, Famille, Filiation, Don d'ovule, Gestation pour autrui, Statut juridique, Relation enfant-mère, Parentalité, Désir d'enfant, Roman familial
Les modalités contemporaines du « faire famille », conséquentes aux progrès de la médecine procréative, viennent questionner la filiation dans ses dimensions juridiques et psychiques. Cette revue de littérature a pour but de questionner le paradoxe du lien maternel induit par les grossesses obtenues par don d’ovocytes et par GPA, lien respectivement fondé soit sur la réalité de l’événement « accouchement », soit sur une réalité biologique par la transmission du patrimoine génétique. Si, d’un point de vue juridique, il est question de statuer sur la prévalence de l’une sur l’autre, la posture clinique nous amène à penser l’appropriation subjective de ce lien tant chez la devenant-mère que chez les enfants.
Paru dans la revue Spirale, n° 85, mars 2018, pp. 13-158.
Mots clés : Enfance-Famille, Père, Relation enfant-père, Naissance, Crèche, Maternage, Parentalité, Parents, Prison, Famille, Haptonomie, Droit de la famille, Couple, Filiation, Prématurité, Nourrisson, Rôle, Immigré, AFRIQUE
Partons d’une question d’enfant : pourquoi y a-t-il des papas et des mamans ? Poursuivons l’interrogation : comment y a-t-il un papa et une maman dans la vie d’un enfant qui naît ? Quel est-il, ce papa ? Qui est-il dans les configurations familiales et conjugales actuelles ? Où donc trouver un papa ? En quel espace ? Doit-il être incarné en une seule et unique personne, un homme en chair et en os, connu, désigné ? Comment penser et vivre des modes renouvelés d’être et de devenir père et papa ? Nous ouvrons ici un débat...
Paru dans la revue Dialogue, n° 215, mars 2017, pp. 21-36.
Mots clés : Enfance-Famille, Homoparentalité, Filiation, Famille, Parentalité, Famille recomposée, Enfant
La coparentalité désigne généralement la manière dont des parents se définissent comme parents en termes de droit et de responsabilité à l’égard d’un ou plusieurs enfants. Dans le cas de la co-homoparentalité, elle désigne en particulier le « contrat » passé entre le père et la mère biologiques (juridiquement reconnus) et la place réservée à leurs éventuels compagnon et compagne. L’article s’arrête sur le cas de trois enfants, âgés entre 10 et 11 ans. Ceux-ci ont pu connaître au cours de leur histoire des séparations conjugales de leur(s) parent(s) et des recompositions familiales. Comment se représentent-ils donc leur famille ? Comment s’inscrivent-ils dans leur généalogie ? Quels liens entretiennent-ils avec les partenaires, ex-partenaires et/ou nouveaux partenaires de leurs parents ? C’est à ces questions que cet article tente de répondre à partir d’un entretien basé sur l’élaboration d’un dessin de famille imaginaire, sur la passation de certaines planches du cat et sur la réalisation d’un génogramme.
La parentalité et les nouvelles configurations familiales se trouvent ici questionnées par la psychanalyse. L’approche psychodynamique, à partir de deux vignettes cliniques, est privilégiée pour penser le soin familial et ses limites. L’affiliation au monde est fondamentale, préalable à toute filiation et mise en récit