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Paru dans la revue Empan, n° 132, décembre 2023, pp. 125-132.
Mots clés : Justice-Délinquance, Éthique, Injonction thérapeutique, Justice des mineurs, Soin, Contrainte, Consentement, Législation, Adolescent, Délinquance juvénile, Sanction pénale, Enfermement
La justice des mineurs n’a cessé d’évoluer. Les mesures répressives et éducatives montrent que protéger les mineurs délinquants et les sanctionner traduit coercition et adhésion. Avec l’ordonnance de 1945, une sanction judiciaire est, avant tout, éducative et la justice ni laxiste ni dénuée d’autorité. La justice des mineurs révèle une vigie sociétale et interpelle face aux adultes en devenir, sans être dénuée de paradoxes.
Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 20, 2023/2, pp. 154-165.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Justice-Délinquance, Auxiliaire de puériculture, Nourrisson, Puériculture, Crèche, Prison, Détenu, Enfermement, Femme, Mère
L’article porte sur le travail d’auxiliaires de puériculture qui exercent dans une crèche récemment ouverte au sein d’une nurserie pénitentiaire où vivent des mères détenues avec leurs bébés. Issu d’une recherche de type ethnographique, l’article cherche à mettre en lumière les particularités du travail des auxiliaires dans cet espace contraint, où vivent en permanence les mères et les bébés. Deux dimensions sont mises en exergue : les difficultés du travail liées à l’imposition de logiques institutionnelles et hiérarchiques extrinsèques et contraignantes et le redéploiement du travail par les auxiliaires, donnant lieu à des pratiques originales, adaptées aux particularités du milieu.
Le présent article interroge la portée heuristique d’une relation d’enquête hétéronormée dans le contexte monosexué qu’est la prison. En considérant la relation d’enquête comme un processus de socialisation parmi d’autres, il s’agit de comprendre ce que les rapports de genre peuvent, d’une part, révéler de la prison et, d’autre part, faire faire à la prison et à son ordre hétéronormé. Ainsi, l’analyse permet de mettre en exergue les carences en détention liées à la (quasi-) absence de relation hétérosexuelle, la complexité des systèmes de domination qui traversent la prison et la manière dont il est possible de nouer des relations à l’intersection de ceux-ci.
Les établissements pénitentiaires sont organisés sur la base du principe de l’incarcération séparée selon les sexes. Une telle binarité de genre, rigide et cisnormative, est problématique pour les personnes trans détenues. Cet article se base sur des interviews avec des personnes trans (ex-) détenues et des professionnel·le·s du milieu carcéral belge. L’analyse présente les expériences et les difficultés principales auxquels les personnes trans détenues font face : les décisions de placement et de transfèrement, les différentes formes de (micro-) agressions, l’organisation et l’infrastructure carcérale genrée, ainsi que le manque d’accès à certains services, articles et soins spécialisés.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 47, n° 2, juin 2023, pp. 243-281.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Femme, Détenu, Enfermement, Genre, Représentation sociale, Stéréotype, Norme sociale, Dévalorisation, Image de soi, Belgique
Sur la base d’une recherche empirique, le présent article vise à documenter le traitement des femmes incarcérées dans les prisons belges. Des observations et des entretiens ont été menés avec des femmes détenues dans 7 établissements pénitentiaires du pays, ainsi qu’avec des membres du personnel tant de services internes qu’externes. Les auteures analysent d’abord les conséquences pour les femmes de leur statut de minorité en détention, combiné au principe d’incarcération séparée selon les sexes. Ensuite, elles montrent comment les représentations genrées à l’œuvre dans les pratiques carcérales confèrent aux femmes un statut inférieur et dévalorisé au sein d’une institution pensée par et pour les hommes.
Les femmes font l’objet d’une importante invisibilisation dans les études dédiées au monde carcéral. La présente étude s’intéresse au profil des femmes incarcérées en Belgique francophone. Le cœur de cet article consiste à dresser un portrait descriptif de l’ensemble des femmes condamnées et incarcérées au sein d’un établissement belge francophone entre 2019 et 2021 (N=261). Par la mobilisation d’une approche quantitative, les dossiers pénitentiaires des 261 femmes composant notre population ont été consultés et analysés de manière systématique. Les résultats révèlent que ces femmes condamnées sont, pour la majorité, incarcérées pour des infractions contre les biens et les propriétés – de nature non violente – et présentent par ailleurs une série de vulnérabilités sur les plans social, économique, individuel et relationnel (faible niveau d’instruction, précarité professionnelle et de logement, présence d’une consommation de substances psychoactives, relations sociales dysfonctionnelles, etc.), soulignant ainsi l’existence d’un lien indéniable entre vulnérabilités et délinquance féminine. La mise en évidence d’une série de caractéristiques propres aux femmes incarcérées vient alimenter les connaissances à propos des femmes délinquantes et établir un point de départ pour identifier les éventuelles spécificités relatives à cette population et offrir, à ce titre, une base comparative future avec la population masculine.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 4, 2022/4, pp. 489-518.
Mots clés : Justice-Délinquance, Justice des mineurs, Délinquance, Délinquance juvénile, Travail social, Travailleur social, Enfance en danger, Enfermement, CER, Valeur, Valeur sociale, Norme, Déviance, Droit pénal, Brésil
Au Brésil, la privation de liberté des mineurs condamnés par la justice est encadrée par des normes de droit international, qui visent à mettre en œuvre des politiques respectueuses des droits humains et des pratiques éducatives. Dans ce cadre, les « petits fonctionnaires » de la justice des mineurs en milieu fermé, les travailleuses sociales et les surveillants, responsables du volet éducatif de la sanction, sont les principaux responsables de la mise en œuvre de ces principes. Une enquête de terrain, menée dans deux établissements de privation de liberté de Rio de Janeiro, au plus près des pratiques de ces deux groupes professionnels, montre l’écart entre les référentiels éducatifs inscrits dans le droit et les référentiels pratiques mobilisés par les acteurs du terrain. Pris dans un système d’opposition lié à ces ethos divergents, l’ancrage tantôt sécuritaire, tantôt bureaucratique de leurs pratiques manifeste une appropriation contrastée de la réforme de la justice des mineurs, à l’heure d’un tournant sécuritaire au Brésil.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 4, 2022/4, pp. 453-487.
Mots clés : Justice-Délinquance, Surveillant de prison, Prison, Détenu, Femme, Nourrisson, Jeune enfant, Maternité, Parentalité, Enfermement, Vie quotidienne, Espace, Accueil enfant-parents, Ethnographie
En France, les nurseries pénitentiaires accueillent des femmes détenues avec leurs bébés dans des structures hétérogènes. À partir d’une recherche ethnographique menée dans deux quartiers nurserie, l’article met en lumière l’influence des dispositions spatiales sur les dynamiques de vie et de travail, pour, de là, se centrer sur des surveillantes affectées à ces espaces, dont l’activité s’avère aussi centrale que méconnue. L’analyse porte sur les subtilités et complexités de leur travail quotidien, à la source de l’élaboration d’un sens du travail et d’une identité professionnelle propres. Elles développent des savoir-faire pratiques et relationnels spécifiques, tout en subissant les injonctions contradictoires issues d’un système qui peine à les reconnaître.
Paru dans la revue Cahiers français, n° 426, mars-avril 2022, pp. 99-108.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détenu, Enfermement, Détention, Hygiène, Conditions de vie
Le taux d'occupation des prisons françaises reste, depuis plusieurs années, supérieur à 100 %. Alors que de nombreux Etats dans l'Union européenne parviennent à maintenir le nombre de prisonniers inférieur à celui de places disponibles, se pose la question des raisons qui permettent d'expliquer cette situation. Jean-Paul Céré et Dominique Simonnot reviennent sur les politiques publiques engagées en la matière et évoquent des pistes à explorer pour résoudre le problème de la surpopulation carcérale.
Cet article étudie l’introduction du placement sous surveillance électronique (SE) au Brésil et son impact sur la vie des personnes qui y sont soumises. Dans une perspective foucaldienne, l’étude s’appuie sur des enquêtes ethnographiques menées entre 2015 et 2017. L’article analyse, dans un premier temps, les aspects spatiaux de la SE et ses liens avec l’enfermement carcéral dans le pays qui possède la troisième plus grande population incarcérée au niveau mondial. Dans un deuxième temps, le texte examine certains effets inattendus de la SE liés au marquage du corps du criminel par l’appareil de localisation, dans des contextes urbains qui font l’objet de conflits entre milices, groupes criminels et agents de la sécurité publique.