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Comment désengorger les prisons ?

Article de Dominique Simonnot, Jean Paul Céré

Paru dans la revue Cahiers français, n° 426, mars-avril 2022, pp. 99-108.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détenu, Enfermement, Détention, Hygiène, Conditions de vie

Le taux d'occupation des prisons françaises reste, depuis plusieurs années, supérieur à 100 %. Alors que de nombreux Etats dans l'Union européenne parviennent à maintenir le nombre de prisonniers inférieur à celui de places disponibles, se pose la question des raisons qui permettent d'expliquer cette situation. Jean-Paul Céré et Dominique Simonnot reviennent sur les politiques publiques engagées en la matière et évoquent des pistes à explorer pour résoudre le problème de la surpopulation carcérale.

Femmes en détention. Précarités existentielles et vécus de l'incarcération en Argentine

Article de Natacha Borgeaud Garciandia

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 1, 2022/1, pp. 3-33.

Mots clés : Justice-Délinquance, Détention, Prison, Femme, Féminité, Enfermement, Marginalité, Corps, Image du corps, Précarité, Argentine

Sur la base de récits de vie et portant sur l’incarcération de trois sœurs issues de milieux sociaux marginalisés, l’article propose une analyse d’expériences de l’enfermement pénitentiaire en Argentine, tout en soulignant les continuités qui se tissent à travers les corps des détenues, l’histoire familiale et la précarité des existences. Après avoir situé le point de vue adopté, le texte retrace la place de l’incarcération dans les trajectoires familiales et individuelles de ces femmes confrontées à de multiples précarités, puis se centre sur le marquage du corps et les vécus charnels de l’incarcération, à la fois par les mortifications subies et les relations complexes qui se développent au sein de cet entre-soi féminin.

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L'enfant et la prison

Article de Véronique Blanchard, Sophie Legrand, Lucille Rouet, Guillaume Monodet al.

Paru dans la revue Enfances & psy, n° 83, septembre 2019, 6-137.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Justice-Délinquance, Détenu, Détention, Enfermement, Enfant, Juge des enfants, Autorité parentale, Parentalité, Maternité, Naissance, Maintien du lien, Grossesse, Groupe de parole, Honte, Visite médiatisée, Parole

L’enfant et la prison : deux termes à première vue antinomiques. Des mineurs sont pourtant emprisonnés ; ils peuvent l’être exceptionnellement à partir de 13 ans. Sous quel motif ? Quelle en est la pertinence ? Quelles sont leurs conditions de détention ? Des alternatives peuvent-elles être proposées ? Quels effets la privation de liberté génère-t-elle ? Quid de l’accompagnement éducatif et psychologique et comment des magistrats sont-ils amenés à prendre une telle décision ? Qu’en est-il à l’étranger ? Dans certains pays, adultes et enfants partagent les mêmes lieux de détention – une configuration qui favorise l’apprentissage de la violence.
On pense aussi aux enfants dont le parent est en prison. Comment aider les familles à ne pas en faire un secret, alors même que cette réalité est vécue de manière honteuse ? Comment ces enfants et ces adolescents vivent-ils la séparation et la sanction de leur parent ? Quelle expérience ont-ils des parloirs ? Quel est l’impact sur leurs représentations de la famille, de la loi, de la société ? Enfin, dès le début de la vie, des bébés sont confrontés au monde carcéral – autorisés à passer leurs premiers mois auprès de leur mère emprisonnée. Quels sont les enjeux d’une telle disposition ?
Ce numéro tentera d’esquisser des réponses, en donnant la parole aux cliniciens, magistrats, éducateurs, intervenants en prison…

Féminin et délinquance

Article de Jean Yves Chagnon, Jacques Dayan, Luc Henry Choquet, et al.

Paru dans la revue Adolescence, tome 36, vol. 1, n° 101, janvier-mars 2018, pp. 9-191.

Mots clés : Justice-Délinquance, Délinquance, Femme, Adolescent, Fille, Prévention de la délinquance, Violence, Détention, Prison, Enfermement, Intégration, Exclusion sociale, Identité, Boulimie, Délit, Abus sexuel, Traumatisme, Homicide, Criminalité, Agressivité

La délinquance, on le sait, n’est pas un concept psychopathologique mais socio-judiciaire qui désigne à la fois une conduite caractérisée par la commission d’un délit ou d’un crime et l’ensemble des délits et crimes commis dans une communauté sociale (Chagnon, 2010 ; Dayan, 2012).

Du point de vue de la psycho(patho)logie clinique, il est ainsi vain aujourd’hui de postuler l’existence d’une personnalité dite délinquante, même si de nombreux psychanalystes – spécialistes de l’adolescence dans le sillage de A. Aichhorn ou A. Freud –ont écrit tout à la fois sur les fonctionnements intrapsychique et intersubjectif du délinquant et sur les modalités d’une prise en charge psychanalytique nécessairement ajustée de ces sujets. F. Marty et coll. (2002) avaient commenté certains de ces textes, qu’ils avaient publiés dans la première partie du XXe siècle. Certains sont néanmoins restés inédits. Ils en avaient souligné la « modernité » et le pouvoir génératif pour l’école française de psychanalyse de l’adolescent à venir.

Aujourd’hui, le curseur s’est donc déplacé sur l’acte violent, éventuellement délinquant, sa place et sa fonction dans l’économie psychique du sujet adolescent, en cours de subjectivation. L’acte de délinquance isolé peut être commis par n’importe quel individu si certaines circonstances narcissiquement douloureuses, auxquelles sont très sensibles les adolescents, se produisent, qui plus est dans un groupe à risque sur le plan psychosocial. Il peut alors prendre une valeur symbolisante, identifiante et subjectivante inattendue, ce qui a amené un renouvellement contemporain des théories sur le langage de l’acte. À l’extrême du spectre psychopathologique, les conduites psychopathiques (15-20% des faits de délinquance) continuent de "défier" les approches éducatives et soignantes. Ces conduites de délinquance s’articulent davantage, à l’heure des nouvelles TIC, aux mutations des métacadres sociaux et institutionnels, pour le meilleur comme pour le pire ; elles interrogent donc les valeurs « civilisationnelles », comme l’actualité de ces dernières années nous l’a montré.

Ce dossier traite de la délinquance et du féminin, et pas seulement au féminin, sans omettre cet aspect. Du point de vue épidémiologique, les statistiques retenues par l’Observatoire national de la délinquance rapportent que 18-20% des délinquances peuvent être attribuées à des mineurs ; parmi celles-ci, 14% sont attribuées à des filles et seulement 4 % d’entre elles seraient incarcérées. Leur implication croissante dans des actes d’agressions violentes est évoquée et débattue : a-t-on affaire à une réelle augmentation des comportements violents des adolescentes (en termes juridiques : les violences physiques non crapuleuses) ou aux effets d’une politique plus répressive sur ce type de délinquance ? Quoi qu’il en soit, le discours des adolescentes prend des intonations phalliques qui frappent l’imaginaire : il s’agit de « ne pas se laisser faire » ou encore "baiser, avoir des couilles", ce qui sur le plan des comportements peut s’accompagner de l’endossement des emblèmes "virils", voire dériver vers de franches agressions destructrices, valorisant l’exploit phallique en réunion, humiliant, maltraitant le/la faible, comme le démontre la participation de certaines filles aux viols en réunion.

Au-delà de ces aspects peut être encore marginaux, ces conduites adolescentes interrogent le rapport aujourd’hui entretenu par les deux sexes avec le féminin dans ses différentes déclinaisons : féminin maternel, féminin érotique, féminité, plus proche des emblèmes de genre. La grande nouveauté adolescente, Ph. Gutton (1991) nous l’a montré avec force, est la découverte de la complémentarité des sexes et du féminin génital. L’éclosion, sur fond de fragilités narcissiques héritées de l’enfance, des actes de délinquance à l’adolescence, avec la période fragile des 14-16 ans, interroge donc, quel que soit le sexe, ce rapport au féminin.

C. Balier (1988), à partir de son expérience de la grande délinquance ou criminalité suivie en prison, a montré que la question du refus de la passivité et du féminin (même si l’on ne peut rabattre l’une sur l’autre) était centrale chez ces sujets, et s’enracinait dans les ratés de l’adolescence. À un premier niveau, qui sous-tend le narcissisme phallique, il s’agit du roc du féminin, le refus par un homme d’occuper une position féminine passive vis-à-vis d’un autre homme, trop blessant pour l’Idéal du Moi viril ; mais en deçà des vicissitudes du complexe d’Œdipe négatif et de la « gestion » des pulsions homosexuelles à l’égard d’une figure paternelle, c’est bien la difficulté à occuper des positions passives ou mieux réceptives primaires qui semble en jeu : du fait de la massivité des traumatismes primaires, les formes passives (être aimé, choyé, bercé, etc.) sont lourdes d’une menace passivante mortifère (être écrasé, empiété, maltraité), contre lesquelles se mettent en place les défenses narcissiques phalliques, limitant les possibilités d’introjection pulsionnelle et le développement de relations objectales marquées du sceau de la sollicitude. Ces particularités sont remises au travail par le processus adolescent qui confronte à l’appropriation et l’intégration subjective. L’environnement contemporain surexcitant est alors mis en cause dans ces mutations des modes de fonctionnement, des pathologies et des relations humaines, de même que les valeurs groupales, sociétales et culturelles qui sous-tendent les institutions, comme la justice des mineurs (Chagnon, Houssier, 2014).

Ce dossier, composé de contributions pluridisciplinaires, se propose de traiter ces questions sous l’angle théorique, clinique, thérapeutique, à la fois du point de vue de l’épidémiologie, de la sociologie et de la clinique psychanalytique non seulement individuelle, mais également groupale et institutionnelle.

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Les effets de l’incarcération chez les mineurs

Article de G. Tiscini

Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 66, n° 1, janvier 2018, pp. 47-51.

Mots clés : Justice-Délinquance, Mineur, Justice des mineurs, Prison, Enfermement, Délinquance, Détenu, Détention, Étude de cas, Expertise

Dans cet article, nous souhaitons interroger les effets de l’incarcération chez les mineurs. L’histoire de la prison révèle qu’elle est l’œuvre d’un discours humaniste et philanthrope, découlant de l’opération révolutionnaire. Cependant, dès sa réforme – qui la transforma d’un lieu d’enfermement à une institution pénale – elle n’a montré que ses dysfonctionnements. Notre objectif est d’ouvrir une réflexion sur les effets de l’incarcération, autant collectifs qu’individuels, en particulier lorsqu’il s’agit d’adolescents.

Détenues

Film de Marie Drucker, 2015.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détention, Femme, Criminalité, Enfermement, Liberté, Culpabilité, Travail, Sortant de prison, Réinsertion sociale, Vie quotidienne

Les femmes criminelles en France sont peu nombreuses mais majoritairement poursuivies pour des délits graves, des crimes de sang. Elles ont transgressé le comportement attendu des femmes, des sœurs, des mères. Condamnées aux peines les plus lourdes, elles ont commis l’impardonnable mais elles n’en demeurent pas moins des femmes. Cinq détenues ont, pour la première fois et sur plusieurs mois, accepté de nous laisser pénétrer leur vie quotidienne. Elles se sont progressivement livrées sur leur douleur, leur espoir, leur perception de la liberté... tout en gardant une part de mystère.
[présentation de l’éditeur, © ADAV]

En complément : deux courts métrages : "Aïssa" de Clément Tréhin Lalanne (2014, 8’15 – Mention spéciale du Jury, Cannes 2014) ; "Rabbit" de Laure de Clermont-Tonnerre (2014, 16’23 - Sundance 2015).

Extrait du film