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Stratégies, ruses et dissimulations dans les « quartiers d’évaluation de la radicalisation » (QER) – France

Article de Gilles Chantraine, David Scheer

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 3, 2022/3, pp. 375-407.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Administration pénitentiaire, Détenu, Détention, Radicalisation, Religion, Intégrisme, Surveillant de prison, Contrôle, Stratégie, Observation, Évaluation, France

Les « quartiers d’évaluation de la radicalisation » (QER) constituent l’ossature autour de laquelle s’organise la prise en charge des détenus radicalisés dans les prisons françaises. Lors de sessions de 17 semaines, une douzaine de détenus y sont affectés à des fins d’évaluation, avant d’être orientés vers d’autres lieux de détention selon les préconisations qui en résultent. Cette contribution analyse les adaptations secondaires des détenus dans ce type d’unités, sur la base d’entretiens réalisés avec des détenus en cours d’évaluation. Dans un premier temps, nous détaillerons les tactiques quotidiennes d’adaptation au dispositif sécuritaire de l’unité, caractérisé par son haut degré de contrainte, son dispositif de surveillance renforcé, et l’intrication des activités de renseignements au fonctionnement quotidien du QER ; ces tactiques peuvent également prendre une tournure « stratégique », notamment lorsqu’il s’agit d’importer en détention des conflits géopolitiques extérieurs. Dans un second temps, nous examinerons les adaptations des détenus au processus d’évaluation proprement dit. Les refus de participer à l’évaluation sont aussi rares que les formes d’enrôlement enjoué, et ces adaptations se laissent davantage décrire comme des formes de « conformité tactique », au cours desquelles les détenus, dans un effort permanent d’autocontrôle, tentent d’éviter les faux pas, d’anticiper et de réagir à des questions et des observations dont ils font l’objet.

Stratégies, ruses et dissimulations dans les « quartiers d’évaluation de la radicalisation » (QER) – France

Négocier l’ordre carcéral : les particularités du traitement pénitentiaire des détenus CelEx en Belgique

Article de Charlène Crahay

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 3, 2022/3, pp. 349-374.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Administration pénitentiaire, Détention, Détenu, Radicalisation, Religion, Islam, Contrôle, Surveillant de prison, Terrorisme, Observation, Ethnographie, Enquête, Belgique

En insistant sur la dimension préventive à travers la détection des personnes radicalisées, la politique pénitentiaire belge de lutte contre la radicalisation prévoit une politique forte en matière de renseignement. Différents acteurs intervenant en prison sont identifiés comme pouvant participer à un meilleur flux des informations. Parmi ceux-ci, les agents pénitentiaires dont la mission consiste à documenter quotidiennement, à travers des fiches d’observation, tous les aspects de la vie sociale et individuelle des détenus condamnés ou prévenus pour infractions terroristes ou identifiés comme étant radicalisés par l’administration pénitentiaire. Désignés en première ligne pour détecter les suspects d’un islam dangereux, les agents pénitentiaires sont également pris dans des mécanismes de négociation de l’ordre carcéral avec les condamnés. Au moyen d’une enquête ethnographique menée dans trois établissements pénitentiaires, cet article montre combien la lutte contre la radicalisation impacte le rôle et les missions du personnel de surveillance et met, plus spécifiquement, en lumière les effets du régime d’incarcération, selon qu’il relève d’une politique de concentration ou de dispersion des « publics cibles », sur la gestion de l’ordre carcéral ainsi que les dynamiques relationnelles entre détenus et surveillants.

Négocier l’ordre carcéral : les particularités du traitement pénitentiaire des détenus CelEx en Belgique

Sociologie et radicalisation : pour une approche « par le bas » des effets institutionnels de la lutte contre la radicalisation

Article de Gilles Chantraine, David Scheer, Clément Beunas

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 3, 2022/3, pp. 273-287.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Administration pénitentiaire, Radicalisation, Religion, Intégrisme, Islam, Terrorisme, Détenu, Détention, Pratique religieuse, Prévention, Accompagnement, Belgique, France

À la suite des attentats djihadistes perpétrés durant la décennie 2010, la « lutte contre la radicalisation » s’est imposée comme une préoccupation majeure des États d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord, et a suscité le développement d’un vaste arsenal visant à endiguer ce phénomène. Au cœur de ces stratégies politiques, les administrations pénitentiaires occupent une place cruciale qui s’explique en partie par les critiques sévères qui leur ont été adressées quant à leur rôle supposé dans la radicalisation des détenus. Dans ce cadre général, ce numéro thématique de Déviance et Société vise à étudier ce que la lutte contre la radicalisation fait à la prison, et analyse, sur la base d’études de cas, les manières dont l’impératif de lutte contre la radicalisation a été décliné par les administrations pénitentiaires belges et françaises. Il relève, au-delà de leurs spécificités nationales, les multiples points de jonction, les paradoxes similaires et les tensions communes qui caractérisent la lutte contre la radicalisation en détention.

Sociologie et radicalisation : pour une approche « par le bas » des effets institutionnels de la lutte contre la radicalisation