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Grand reporter spécialiste de l'économie de la santé, Daniel Rosenweg est l'auteur de l'ouvrage "Le Livre (très) noir des mutuelles", paru chez Albin Michel en 2021. Rencontre
Héritière des caisses de prévoyance des corporations du XVIIe siècle, les mutuelles ont connu bien des bouleversements au cours de l'histoire. Et l'histoire pourrait bien se répéter. Car si ces structures sont censées mutualiser les dépenses de soin entre tous leurs adhérents dans le cadre de l'économie sociale et solidaire, l'actualité récente témoigne non seulement de l'existence de dérives inquiétantes impactant leur fonctionnement, mais également de raisons invitant à nous interroger sur la pérennité de ce modèle.
Article de Louise Detève, Noémie Courtejoie, Catherine Pollak
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2022, pp. 257-276.
Mots clés : Santé-Santé publique, Accès aux soins, Inégalité, Dépense, Modèle, Profession médicale
Cet article part du constat que le rôle des inégalités sociales dans la variabilité des dépenses de santé reste mal connu. Ces inégalités gagnent à être intégrées aux modèles de dépenses de santé qui ont vocation à en identifier les principaux déterminants. L’ajustement au risque, concept en développement, est l’outil privilégié pour cette démarche, parce qu’il permet une mesure individualisée des disparités qui expliquent les dépenses de santé. La prise en compte des inégalités sociales dans les modèles d’ajustement au risque peut présenter des avantages à des fins d’analyse et d’allocation des ressources, comme en témoignent les modèles existants et leur utilisation. Néanmoins, l’inclusion de déterminants sociaux dans ces modèles pose non seulement des difficultés techniques, mais également éthiques dans le cadre de leur utilisation pour réformer les paiements des professionnels de santé.
Article de Ronan Jégot, Frédéric Pierru, Isabelle Canil, et al.
Paru dans la revue Pratiques - les cahiers de la médecine utopique, n° 97, avil 2022, pp. 9-67.
Mots clés : Santé-Santé publique, Sécurité sociale, Santé, Accès aux soins, Politique sanitaire, Précarité, Dépense, Éthique, Équipe soignante, Protection sociale
Quelle Sécurité sociale devons-nous défendre pour que notre conception de la santé progresse ? Cette question est partie de la déclaration du président de la République (décidément, il nous inspire…) qui avait déclaré face à la crise du système de soins aggravée par la pandémie : « Il faut sortir la santé du marché ! ». Nous sommes à 100 % d’accord avec cette option…
Puis, le ministre de la Santé nous a fait la surprise de proposer une Sécu à 100 %, en pleine cohérence, selon nous, avec un début de sortie du marché. Las, le tollé des assurances a eu vite fait de désamorcer la proposition, mais nous a donné l’occasion de réfléchir à cette Grande Sécu que nous considérons comme parfaitement désirable, légitime et, qui plus est, moins coûteuse.
En effet, notre adhésion à ces déclarations repose sur le fait qu’une telle réforme ferait économiser des sommes conséquentes aux Français et, de surcroît, permettrait aux plus pauvres de n’avoir plus à renoncer aux soins.
Avant la pandémie, l'hôpital, soumis à des années de restrictions budgétaires, se portait déjà bien mal. Le tsunami du Covid lui a porté un nouveau coup. Et ce sont ses personnels surtout qui l'ont encaissé, dans l'urgence. Rien d'étonnant à ce qu'aujourd'hui, des soignants quittent en nombre les établissements hospitaliers pour retrouver une pratique professionnelle normale et un rythme de travail plus humain. D'où vient le mal ? L'application brutale de normes comptables inadaptées à un service public de soins et les privilèges concédés à la médecine de ville, telle la libre installation génératrice de trop de déserts médicaux, expliquent une bonne partie de la charge insupportable qui pèse sur l'hôpital. Et les concessions minimes du Ségur de la santé ne suffiront pas à l'alléger durablement. La pandémie l'a confirmé : la santé mérite un débat public qui sorte des cénacles professionnels, afin que chacun puisse être soigné selon ses besoins, au moindre coût pour la collectivité
Article de Julien Aron, Jérémy Geeraert, Caroline Izambert
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2021, pp. 77-96.
Mots clés : Santé-Santé publique, Hôpital, Malade, Étranger, Réforme hospitalière, Immigration, Accueil, Dépense, Accès aux soins, Refus, Aide médicale, Prise en charge, Titre de séjour, CMU
Cet article explore les effets croisés et paradoxaux des réformes comptables et des politiques d’immigration sur les pratiques des professionnels hospitaliers dans l’accueil des patients étrangers. À l’aide de données empiriques issues de trois études en sciences sociales (notamment au sein de permanences d’accès aux soins de santé [PASS] et de services de néphrologie), il montre que le contexte hospitalier depuis le début des années 1990 a permis d’affirmer une mission d’accueil envers les étrangers dépourvus de couverture maladie. Cette mission n’a été possible que parce qu’elle s’est accommodée des objectifs de réduction des dépenses hospitalières qui se sont imposés avec force dans l’institution lors de la même période. Si cette évolution a profité aux étrangers les plus proches des critères d’éligibilité de l’Assurance maladie (eux-mêmes fixés par des politiques d’immigration restrictives) qui ont vu leur légitimité à accéder aux soins auprès des soignants s’accroître, elle a eu tendance à favoriser des pratiques discriminatoires et de refus de soins envers les étrangers dont le statut de séjour est le plus précaire.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2021, pp. 35-53.
Mots clés : Santé-Santé publique, Hôpital, Coût, Service public, Budget, Gestion, Dépense, Économie, Réforme hospitalière
À partir de l’analyse des réappropriations et des usages, par les professionnels de l’hôpital public, des discours et des contraintes austéritaires, cet article dépeint comment ces derniers se retrouvent concrètement impliqués dans la mise en place des réformes successives qui se donnent pour objectif de diminuer les coûts et de rationaliser l’activité. L’hôpital est un espace d’appropriations pratiques et banalisées de raisonnement économique, où les professionnels endossent un rôle de gardien du temple de l’« État social ». Ils et elles y construisent et partagent ce que l’on peut concevoir comme un ethos du service public hospitalier, qui les unit dans une opposition simultanée aux patients et au secteur privé. Le fait qu’ils et elles soient en première ligne des réductions de moyens renforce le sentiment de bien-fondé ainsi que la nécessité matérielle des contrôles, des évaluations et des différenciations opérés vis-à-vis des patients. Au-delà d’une réflexion opposant soumission et résistance, cet article montre comment, sur le terrain, les professionnels hospitaliers contribuent, idéologiquement et matériellement, à la mise en œuvre des réformes et à l’application des nouvelles règles gestionnaires.
Paru dans la revue Cahiers français, n° 422, juillet-août 2021, pp. 85-95.
Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Politique sanitaire, Budget, Coût, Dépense, Financement, Sécurité sociale, Protection sociale, Accès aux soins, Épidémie, Vaccination
L'épidémie de la Covid-19 a mis en évidence le dévouement et la capacité d'adaptation des personnels de santé, mis à rude épreuve. Mais cette crise sanitaire inédite a révélé également certains dysfonctionnements. Quelles solutions envisager dès lors pour améliorer l'organisation de notre système de santé ? Une offre de soins de qualité est-elle compatible avec une maîtrise de ses dépenses de santé ?
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2021, pp. 195-213.
Mots clés : Santé-Santé publique, Enquête, Assurance maladie, Prescription médicale, Dépense, Contrôle, Santé, Travail, Risques psychosociaux, Médecine du travail, Conditions de travail
L’Assurance maladie à l’instar d’autres services publics a développé une série de dispositifs pour maîtriser les dépenses de santé en général et la prescription d’arrêts de travail en particulier. À partir d’une enquête sociologique menée pour le compte d’une Caisse primaire d’assurance maladie, nous revenons sur ces enjeux de régulation des pratiques médicales par l’institution. Si celle-ci cherche à normaliser la prescription aux moyens d’instruments tant coercitifs qu’incitatifs, ceux-ci trouvent leurs limites face aux situations incertaines (difficultés de diagnostic, de traitement et de suivi médical). Dans l’application de ces règles floues, les médecins recourent alors à leur pouvoir discrétionnaire. Ces décisions s’inscrivent dans un travail collectif de prise en charge des patients structuré par des relations hiérarchiques entre les différentes spécialités médicales.