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Féminin et délinquance

Article de Jean Yves Chagnon, Jacques Dayan, Luc Henry Choquet, et al.

Paru dans la revue Adolescence, tome 36, vol. 1, n° 101, janvier-mars 2018, pp. 9-191.

Mots clés : Justice-Délinquance, Délinquance, Femme, Adolescent, Fille, Prévention de la délinquance, Violence, Détention, Prison, Enfermement, Intégration, Exclusion sociale, Identité, Boulimie, Délit, Abus sexuel, Traumatisme, Homicide, Criminalité, Agressivité

La délinquance, on le sait, n’est pas un concept psychopathologique mais socio-judiciaire qui désigne à la fois une conduite caractérisée par la commission d’un délit ou d’un crime et l’ensemble des délits et crimes commis dans une communauté sociale (Chagnon, 2010 ; Dayan, 2012).

Du point de vue de la psycho(patho)logie clinique, il est ainsi vain aujourd’hui de postuler l’existence d’une personnalité dite délinquante, même si de nombreux psychanalystes – spécialistes de l’adolescence dans le sillage de A. Aichhorn ou A. Freud –ont écrit tout à la fois sur les fonctionnements intrapsychique et intersubjectif du délinquant et sur les modalités d’une prise en charge psychanalytique nécessairement ajustée de ces sujets. F. Marty et coll. (2002) avaient commenté certains de ces textes, qu’ils avaient publiés dans la première partie du XXe siècle. Certains sont néanmoins restés inédits. Ils en avaient souligné la « modernité » et le pouvoir génératif pour l’école française de psychanalyse de l’adolescent à venir.

Aujourd’hui, le curseur s’est donc déplacé sur l’acte violent, éventuellement délinquant, sa place et sa fonction dans l’économie psychique du sujet adolescent, en cours de subjectivation. L’acte de délinquance isolé peut être commis par n’importe quel individu si certaines circonstances narcissiquement douloureuses, auxquelles sont très sensibles les adolescents, se produisent, qui plus est dans un groupe à risque sur le plan psychosocial. Il peut alors prendre une valeur symbolisante, identifiante et subjectivante inattendue, ce qui a amené un renouvellement contemporain des théories sur le langage de l’acte. À l’extrême du spectre psychopathologique, les conduites psychopathiques (15-20% des faits de délinquance) continuent de "défier" les approches éducatives et soignantes. Ces conduites de délinquance s’articulent davantage, à l’heure des nouvelles TIC, aux mutations des métacadres sociaux et institutionnels, pour le meilleur comme pour le pire ; elles interrogent donc les valeurs « civilisationnelles », comme l’actualité de ces dernières années nous l’a montré.

Ce dossier traite de la délinquance et du féminin, et pas seulement au féminin, sans omettre cet aspect. Du point de vue épidémiologique, les statistiques retenues par l’Observatoire national de la délinquance rapportent que 18-20% des délinquances peuvent être attribuées à des mineurs ; parmi celles-ci, 14% sont attribuées à des filles et seulement 4 % d’entre elles seraient incarcérées. Leur implication croissante dans des actes d’agressions violentes est évoquée et débattue : a-t-on affaire à une réelle augmentation des comportements violents des adolescentes (en termes juridiques : les violences physiques non crapuleuses) ou aux effets d’une politique plus répressive sur ce type de délinquance ? Quoi qu’il en soit, le discours des adolescentes prend des intonations phalliques qui frappent l’imaginaire : il s’agit de « ne pas se laisser faire » ou encore "baiser, avoir des couilles", ce qui sur le plan des comportements peut s’accompagner de l’endossement des emblèmes "virils", voire dériver vers de franches agressions destructrices, valorisant l’exploit phallique en réunion, humiliant, maltraitant le/la faible, comme le démontre la participation de certaines filles aux viols en réunion.

Au-delà de ces aspects peut être encore marginaux, ces conduites adolescentes interrogent le rapport aujourd’hui entretenu par les deux sexes avec le féminin dans ses différentes déclinaisons : féminin maternel, féminin érotique, féminité, plus proche des emblèmes de genre. La grande nouveauté adolescente, Ph. Gutton (1991) nous l’a montré avec force, est la découverte de la complémentarité des sexes et du féminin génital. L’éclosion, sur fond de fragilités narcissiques héritées de l’enfance, des actes de délinquance à l’adolescence, avec la période fragile des 14-16 ans, interroge donc, quel que soit le sexe, ce rapport au féminin.

C. Balier (1988), à partir de son expérience de la grande délinquance ou criminalité suivie en prison, a montré que la question du refus de la passivité et du féminin (même si l’on ne peut rabattre l’une sur l’autre) était centrale chez ces sujets, et s’enracinait dans les ratés de l’adolescence. À un premier niveau, qui sous-tend le narcissisme phallique, il s’agit du roc du féminin, le refus par un homme d’occuper une position féminine passive vis-à-vis d’un autre homme, trop blessant pour l’Idéal du Moi viril ; mais en deçà des vicissitudes du complexe d’Œdipe négatif et de la « gestion » des pulsions homosexuelles à l’égard d’une figure paternelle, c’est bien la difficulté à occuper des positions passives ou mieux réceptives primaires qui semble en jeu : du fait de la massivité des traumatismes primaires, les formes passives (être aimé, choyé, bercé, etc.) sont lourdes d’une menace passivante mortifère (être écrasé, empiété, maltraité), contre lesquelles se mettent en place les défenses narcissiques phalliques, limitant les possibilités d’introjection pulsionnelle et le développement de relations objectales marquées du sceau de la sollicitude. Ces particularités sont remises au travail par le processus adolescent qui confronte à l’appropriation et l’intégration subjective. L’environnement contemporain surexcitant est alors mis en cause dans ces mutations des modes de fonctionnement, des pathologies et des relations humaines, de même que les valeurs groupales, sociétales et culturelles qui sous-tendent les institutions, comme la justice des mineurs (Chagnon, Houssier, 2014).

Ce dossier, composé de contributions pluridisciplinaires, se propose de traiter ces questions sous l’angle théorique, clinique, thérapeutique, à la fois du point de vue de l’épidémiologie, de la sociologie et de la clinique psychanalytique non seulement individuelle, mais également groupale et institutionnelle.

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Jeux criminels

Film de Adrien RIVOLLIER, 2011.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Délinquance juvénile, Adolescent, Abus sexuel, Sexualité, Délit, Soin, Thérapie, Groupe, Psychologue

A l’antenne de Psychiatrie et Psychologie légale de La Garenne Colombe, on tente depuis 10 ans une expérience rare en France. Des adolescents de 13 à 18 ans auteurs de violences sexuelles viennent ici chaque semaine sur obligation du juge, pour suivre une psychothérapie. Dans ce service spécialisé, Samuel Lemitre est psychologue-criminologue. Il suit ses jeunes patients pendant plusieurs mois voire plusieurs années, en consultations individuelles ou en thérapies de groupe. Par une immersion au cœur de ses consultations habituellement tenues à huis clos, le film explore la pratique engagée de ce psychologue atypique, en questionnant les causes de ces violences et les soins possibles pour éviter la récidive.

Sociabilités et délinquances des jeunes

Article de Hugues LAGRANGE

Paru dans la revue Les Cahiers de la sécurité intérieure, n° 42, pp. 63-86.

Mots clés : Sociabilité, Société, Délinquance juvénile, Banlieue, Socialisation, Jeune en difficulté, Quartier, Inadaptation sociale, Frustration, Chômage, Scolarité, Collège, Absentéisme scolaire, Mineur, Élève, Délit, Précarité, Relation familiale, Famille, Parents, Environnement, Déviance, Garçon, Fille, Amitié, Bande, Territoire, Adolescent, Jeune, VIE FAMILIALE

Comment comprendre les nouvelles(?) délinquances juvéniles ?

Article de François SICOT, Cécile CARRA

Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 32, décembre 1998, pp. 12-17.

Mots clés : Délinquance juvénile, Jeune en difficulté, Violence, Déviance, Norme sociale, Comportement, Délit, Ordre social, Société, Théorie, École, Réussite scolaire, Agressivité, Élève, Interaction, Adolescent

Le nouveau visage de la délinquance

Article de Marc LE BLANC

Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 32, décembre 1998, pp. 46-50.

Mots clés : Violence, Jeune en difficulté, Criminalité, Traitement statistique, Crime, Délinquance juvénile, Délit, Délit sexuel, Vol, Atteinte aux biens, Atteinte à la personne, Conditions de vie, Famille en difficulté, Adolescent, QUEBEC, CANADA, ETATS UNIS D'AMERIQUE

Mais qu'est-ce que c'est ces enfants-la ?

Article de Maryse ESTERLE HEDIBEL

Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 32, décembre 1998, pp. 67-72.

Mots clés : Délinquance, Enfant en difficulté, Jeune en difficulté, Mineur, Délinquance juvénile, Groupe, Bande, Violence, Insécurité, Fille, Traitement statistique, Délit, Représentation sociale, Société, Adolescent

Le sens de l'irreparable

Article de Claude SAVIGNAUD

Paru dans la revue Adolescence, n° 30, pp. 165-175.

Mots clés : Passage à l'acte, Délit, Thérapie, Culpabilité, Sujet, Adolescent

Soins psychologiques en prison : une gageure?

Article de Claude BALIER

Paru dans la revue Journal du droit des jeunes (la revue d'action juridique et sociale), n° 156, juin 1996, pp. 9-12.

Mots clés : Prison, Délit, Psychiatrie, Psychiatre, État dépressif, Violence, Abus sexuel, Viol, Adolescent

Adolescents : tout un langage

Article de Yves JACQUET, Colette BARROUX

Paru dans la revue L'Ecole des parents, n° 9-10, septembre-octobre 1995, pp. 38-42.

Mots clés : Transgression, Valeur sociale, Règle, Délit, Risque, Affectivité, Adolescent