Livre de Céline Bessière, Sibylle Gollac, édité par la Découverte, publié en 2020.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Inégalité, Genre, Revenu, Famille, Patrimoine financier, Classe sociale, Reproduction sociale, Divorce, Veuvage, Transmission, Fiscalité, Pension alimentaire, Mère célibataire, Contrôle social
On sait que le capitalisme au XXIe siècle est synonyme d’inégalités grandissantes entre les classes sociales. Ce que l’on sait moins, c’est que l’inégalité de richesse entre les hommes et les femmes augmente aussi, malgré des droits formellement égaux et la croyance selon laquelle, en accédant au marché du travail, les femmes auraient gagné leur autonomie. Pour comprendre pourquoi, il faut regarder ce qui se passe dans les familles, qui accumulent et transmettent le capital économique afin de consolider leur position sociale d’une génération à la suivante. Conjointes et conjoints, frères et sœurs, pères et mères n’occupent pas les mêmes positions dans les stratégies familiales de reproduction, et n’en tirent pas les mêmes bénéfices. Fruit de vingt ans de recherches, ce livre montre que le capital a un genre.
Céline Bessière et Sibylle Gollac enquêtent sur les calculs, les partages et les conflits qui ont lieu au moment des séparations conjugales et des héritages, avec le concours des professions du droit. Des mères isolées du mouvement des Gilets jaunes au divorce de Jeff et MacKenzie Bezos, des transmissions de petites entreprises à l’héritage de Johnny Hallyday, les mécanismes de contrôle et de distribution du capital varient selon les classes sociales, mais aboutissent toujours à la dépossession des femmes. Ce livre analyse ainsi comment la société de classes se reproduit grâce à l’appropriation masculine du capital.
Article de Lillian Boukhors Borocz
Paru dans la revue Empan, n° 112, décembre 2018, pp. 144-150.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Évaluation, Management, Exhibitionnisme, Consentement, Psychologie, Technologie de l'information et de la communication, Contrôle social, Bureaucratie, Procédure, Liberté, Secret, Vie privée
L’époque de Big Brother voit érigées en devise les deux notions interdépendantes de transparence et d’évaluation. L’évaluation devient le moyen pour atteindre la transparence, de façon obsessionnelle, fétichiste et sadique. L’auteur examine l’émergence et les origines de ces deux phénomènes, ainsi que d’autres comme la procédurisation, la simplification à outrance, et le consentement libre et éclairé. Il propose de comprendre, de sa lanterne de psychologue, les enjeux et risques sous-jacents, tout en gardant un esprit critique et constructif.
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