Documentation sociale

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La formation au travail social en Belgique (1920-1940), entre "maternalisme" et professionnalisation

Article de Guy Zelis

Paru dans la revue Les Politiques sociales, n° 3 & 4, décembre 2019, pp. 11-21.

Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Travail social : Formation, Formation, Travail social, Professionnalisation, Maternité, Femme, Rôle, Évolution, Compétence professionnelle, Belgique, 1920-1940

L’étude de la formation au travail social en Belgique (1920-1940) veut souligner deux axes qui paraissent traverser la formation au travail social : le « maternalisme » d'une part, et la professionnalisation d'autre part. Maternalisme et professionnalisation sont potentiellement contradictoires. Malgré le succès des féministes pour projeter les rôles maternels et domestiques dans la sphère publique, le «maternalisme » rappelle les prémisses selon lesquelles la maternité était considérée comme le rôle primordial des femmes ; en conséquence, le foyer était le lieu premier des femmes et les compétences féminines concernaient d'abord les domaines de l'éducation. L'élargissement du rôle familial et maternel des femmes constitue l’un des fondements du « maternalisme » réformiste. De cet élargissement est né le travail social dans une perspective professionnelle. Plutôt qu'une évolution qui conduirait, de 1920 à 1940, du maternalisme à la professionnalisation, l'expression « la maternité comme profession » (que j'emprunte à Christoph Sachsse) exprime la tension existant entre les deux pôles de l'activité à laquelle prépare la formation au travail social.

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Recherche Action Collaborative en travail social : les enjeux épistémologiques et méthodologiques d'un bricolage scientifique

Article de Stéphane Rullac

Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 48, 2018, pp. 37-50.

Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Recherche-action, Travail social, Innovation sociale, Savoir, Compétence professionnelle, Travailleur social, Recherche, Méthodologie, Épistémologie

Le développement de Recherche Action Collaborative dans le travail social est le véhicule inédit d’une forme de scientifisation de ce champ professionnel, qui développe une compétence scientifique des travailleurs sociaux au service de l’efficacité des dispositifs d’intervention sociale. Les enjeux sont alors aussi bien épistémologiques que méthodologiques. À travers une expérience de plusieurs RAC, l’auteur de cet article décline les enjeux structurants de cette démarche de recherche qui articule les savoirs universitaires, professionnels et d’usage de tous les acteurs du travail social.

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Quand les pairs deviennent ressources

Article de Colette Leclercq, Romain Lecomte

Paru dans la revue L'Observatoire, n° 92, juillet-septembre 2017, pp. 5-65.

Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Pauvreté, Santé mentale, Groupe d'appartenance, Expérience, Compétence professionnelle, Aidant familial, Expert

La sollicitation des savoirs issus de l’expérience, sur fond de promotion de la participation des "bénéficiaires", peut prendre des formes variées : groupes d’entraide, intégration de pair-aidants au sein de services d’aide et d’accompagnement, participation à des actions de sensibilisation, mobilisation au sein de collectifs de défense des droits,...
Le rôle des pairs est particulièrement mobilisé et valorisé dans les secteurs de la santé mentale et de la lutte contre la pauvreté, où une professionnalisation des experts du vécu est déjà en cours. Mais cette tendance se dessine peu à peu aussi dans divers autres domaines : handicap, parentalité, jeunesse,...
Les apports, la plus-value de ces pairs sont également diversifiés : susciter la confiance et "accrocher" des publics qui échappent d’ordinaire aux aides et services qui leur sont dédiés; faire le lien entre le monde des intervenants et celui des bénéficiaires; réveiller l’espoir et servir de modèle en personnifiant la possibilité de s’en sortir; dispenser un soutien et des conseils en s’appuyant sur son propre parcours; contribuer à la déstigmatisation et la déconstruction des préjugés qui pèsent sur certains publics;...

Ce rôle d’expert du vécu n’est cependant pas dénué de risques, en particulier lorsqu’il s’agit d’accompagner directement des publics fragilisés. Se replonger, quotidiennement, dans des difficultés qu’on a personnellement connues, peut par exemple être éprouvant émotionnellement. De même, trouver la juste distance par rapport à des personnes avec qui on partage un vécu, une culture, des codes sociaux n’est pas non plus toujours aisé. La position qu’occupe ce "pair expert", à l’interface des intervenants et des usagers l’expose aussi aux ruptures de confiance, aux conflits de loyauté,...

Enfin, au niveau des professionnels, si certains adhèrent et se sentent à l’aise à l’idée d’intégrer des experts du vécu dans leur équipe, d’autres doutent, font preuve de résistances car cela implique un changement de regard, voire de paradigme, mais aussi de renoncer à une part de pouvoir et d’accepter de redéfinir les frontières qui séparent traditionnellement le savoir "expert" et le savoir "profane".