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Des foyers de résidence surveillée

Article de Aïssatou Mbodj Pouye, Claire Lévy Vroelant, Elise Birchler, et al.

Paru dans la revue Plein droit, n° 132, mars 2022, pp. 3-33.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Foyer d'hébergement, Évolution, Approche historique, Immigré, Cadre de l'intervention sociale, Résistance, Droits des usagers, Discrimination, Stigmatisation, Expulsion

Malgré leur fin annoncée depuis vingt-cinq ans et l’existence d’un plan national visant à les « traiter » pour les remplacer par des résidences sociales, les foyers de travailleurs migrants (FTM) n’ont pas véritablement disparu. Pour preuve, l’apparition d’une forme hybride : la « résidence sociale ex-FTM ». La transformation effective de ces espaces et des règles qui les régissent a donc en partie achoppé et elle s’accompagne pour leurs habitants d’une certaine continuité d’usages malgré l’augmentation du loyer et l’aseptisation de ces lieux désormais sans vie.

Revendication phare des luttes des foyers Sonacotra des années 1970, l’octroi aux résidents de foyer d’un statut de locataire n’a jamais été obtenu. Lieux des combats et de la mémoire de l’immigration, les foyers attestent de l’ampleur des contrôles exercés sur les immigrés, soumis à une surveillance et à des tracasseries administratives permanentes ; en somme de la continuité d’une gestion racialisée de ces populations. Du fait de l’inégalité du rapport de force avec les structures gestionnaires, la mobilisation des résidents est complexe. Mais des actions de résistance ont pu malgré tout infléchir dans certains foyers les projets visant à supprimer les espaces collectifs.

Machine à trier dans la ville financiarisée, le passage en résidence sociale facilite la sélection des personnes solvables et disposant d’un titre de séjour valide, abandonnant les autres à la sollicitude de compatriotes mieux lotis. Cette gestion renouvelée des immigrés par l’habitat sépare, isole, fragilise tout en protégeant les intérêts des promoteurs, des constructeurs et des structures gestionnaires de ces lieux.

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La Jungle de Calais : les migrants, la frontière et le camp

Livre de Michel Agier, édité par Presses universitaires de France, publié en 2018.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigré, Réfugié, Approche historique, Solidarité, Association, Collectivité territoriale, État, Politique, Immigration, Expulsion, Habitat, Précarité, Conditions de vie, Vie quotidienne, Organisation, Militantisme, Bénévolat, ONG, Bidonville, Camp

D'avril 2015 à octobre 2016, jusqu'à dix mille migrants ont vécu dans des conditions extrêmement précaires au sein de la "Jungle" de Calais, suscitant autant de passions, de polémiques et de peurs que de solidarités. Michel Agier, spécialiste des migrants et des réfugiés dans le monde, a réuni une équipe composée de chercheurs et d'acteurs de terrain pour fournir les clés de compréhension de l'événement Calais ; un objet politique, médiatique et symbolique inédit. Car toutes les indignations dont la Jungle a été l'objet, toutes les violences physiques et morales contre ses habitants et toutes les solidarités qui l'ont aidée à tenir cristallisent les questions qui traversent aujourd'hui le monde aux prises avec la mobilité : comment se définit un "nous" local, national et européen face aux "autres" et à soi-même ? Comment peut-on - ou non - réinventer l'hospitalité à partir des camps ? Quel avenir s'imagine dans ces lieux de mise à l'écart et d'exception qui finissent par ressembler à des occupations et à de nouveaux espaces politiques ?