Livre de Marie Clémence Le Pape, Clémence Helfter, édité par la Documentation française, publié en 2023.
Mots clés : Enfance-Famille, Famille monoparentale, Statistiques, Politique familiale, Inégalité, Précarité, Conditions de vie, Démographie, Emploi, Parentalité, Femme, Approche historique, Pension alimentaire, Jeune enfant
"Parent isolé, mère célibataire, mère seule avec enfant(s), mère et père solo... Plusieurs appellations coexistent, dans les champs académique et médiatique, pour désigner les situations de monoparentalité. Que sait-on des "familles monoparentales" ? L'ouvrage offre un panorama inédit des connaissances scientifiques existantes, rassemblant des savoirs jusque-là épars, tant sur leurs conditions de vie que sur leur prise en compte par les politiques et l'action publiques.
Il brosse un portrait de la monoparentalité qui combine données statistiques et qualitatives selon une multiplicité d'angles thématiques, permettant de saisir à la fois ce qui les rassemble et les lignes de clivage de cette catégorie très hétérogène. L'ouvrage discute également la construction et les effets de l'action et des politiques publiques en direction de ces familles. Adoptant une perspective juridique, historique et comparatiste, le rapport pointe ainsi les effets ambigus des politiques familiales françaises ciblées sur la pauvreté monétaire, qui ne s'attaquent pas frontalement aux inégalités de genre et aux causes de la précarité de certains parents, majoritairement des femmes.
L'ensemble permet de comprendre comment la catégorie "familles monoparentales" s'est construite, à l'intersection d'enjeux scientifiques, administratifs et politiques. Il donne à saisir les controverses qui sont liées à l'utilisation de cette terminologie, en lien avec deux séries de tensions persistantes : d'une part celles qui ont trait à la norme de bilatéralité et, d'autre part, celles qui concernent l'activité professionnelle et l'emploi.
En transversal se dessinent de riches perspectives, tant pour la recherche que pour l'action publique.
Livre de Michel Agier, édité par Presses universitaires de France, publié en 2018.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigré, Réfugié, Approche historique, Solidarité, Association, Collectivité territoriale, État, Politique, Immigration, Expulsion, Habitat, Précarité, Conditions de vie, Vie quotidienne, Organisation, Militantisme, Bénévolat, ONG, Bidonville, Camp
D'avril 2015 à octobre 2016, jusqu'à dix mille migrants ont vécu dans des conditions extrêmement précaires au sein de la "Jungle" de Calais, suscitant autant de passions, de polémiques et de peurs que de solidarités. Michel Agier, spécialiste des migrants et des réfugiés dans le monde, a réuni une équipe composée de chercheurs et d'acteurs de terrain pour fournir les clés de compréhension de l'événement Calais ; un objet politique, médiatique et symbolique inédit. Car toutes les indignations dont la Jungle a été l'objet, toutes les violences physiques et morales contre ses habitants et toutes les solidarités qui l'ont aidée à tenir cristallisent les questions qui traversent aujourd'hui le monde aux prises avec la mobilité : comment se définit un "nous" local, national et européen face aux "autres" et à soi-même ? Comment peut-on - ou non - réinventer l'hospitalité à partir des camps ? Quel avenir s'imagine dans ces lieux de mise à l'écart et d'exception qui finissent par ressembler à des occupations et à de nouveaux espaces politiques ?
Livre de Emmanuel Blanchard, édité par la Découverte, publié en 2018.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Approche historique, Travailleur immigré, Attitude, Vie politique, Religion, Islam, Regroupement familial, Couple mixte, Logement, Bidonville, Conditions de vie, Contrôle, Colonialisme, France, Algérie, 1900-1990
Les relations entre la France et lAlgérie sont souvent considérées comme « passionnelles » en raison, notamment, du poids des années de guerre (1954-1962). Or ce sont cent trente ans de colonisation et près de deux siècles de migrations qui ont tissé de multiples liens : avec des départs de la France vers lAlgérie dabord, avant que les traversées dans lautre sens se multiplient à partir des années 1900. Aujourdhui encore, les Algériens forment le principal groupe détrangers installé en France alors même que des générations de descendants dimmigrés ont acquis la nationalité française. Le droit de la nationalité, les politiques dimmigration, les imaginaires, mais aussi les sociabilités populaires ont largement été marqués par cette présence. La prise en compte dune situation coloniale, puis postcoloniale, permet dexpliquer les discriminations structurelles et les luttes quelles ont engendrées. En laissant toute sa place à une histoire sociale ouverte à la diversité des pratiques (religieuses, culturelles, professionnelles...) et des trajectoires, lauteur restitue la diversité dune immigration souvent réduite à quelques stéréotypes ou à sa seule histoire politique.
Emmanuel Blanchard, historien et politiste, est maître de conférences à luniversité de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Chercheur au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), il est notamment lauteur de La Police parisienne et les Algériens, 1944-1962 (Nouveau Monde, 2011)...
Livre de Jean Baptiste Daubeuf, Hervé Marchal, Thibaut Besozzi, édité par le Cavalier bleu, publié en 2017.
Mots clés : Lien social-Précarité, Territoire-Logement, Logement insalubre, Habitat, Exclusion sociale, Conditions de vie, Approche historique, Gens du voyage, Dihal (délégation interministérielle pour l'hébergement et l'accès au logement des personnes sans-abri ou mal logées)
Tout le monde croît connaître les bidonvilles, tout le monde a une opinion sur cette réalité, et pourtant, personne ou presque ne sait véritablement ce qu'il s'y passe ni de quoi il s'agit : campements de Roms et de migrants, lieux insalubres, dangereux, où les enfants ne sont pas scolarisés, avec comme unique solution l'évacuation et le démantèlement... Voilà un condensé des idées reçues qui forment le point de départ à l'analyse à laquelle se livrent les auteurs dans cet ouvrage.
A partir de données chiffrées, d'études de terrain, d'initiatives locales, etc., Jean-Baptiste Daubeuf, Hervé Marchal et Thibaut Besozzi ne cherchent ni à dénoncer, ni à prendre parti, mais à rendre compte de toute la complexité d'une réalité très actuelle et trop souvent abordée à partir de discours partisans et d'émotions exacerbées.
Sommaire :
ETAT DES LIEUX
Les bidonvilles sont un phénomène récent
Les bidonvilles sont toujours installés en marge de la ville
Les bidonvilles, c'est la faute de l'Etat !
Les bidonvilles sont surpeuplés
QUI Y VIT ?
Dans les bidonvilles , il n'y a que des migrants
Dans les bidonvilles, il n'y a que des Roms
Le bidonville est un monde d'hommes
Dans les bidonvilles, il n'y a que des "cas sociaux"
COMMENT ON Y VIT ?
Les bidonvilles sont sales
Les bidonvilles sont un espace de non-droit
Les enfants des bidonvilles ne vont jamais à l'école
On ne fait rien dans les bidonvilles
EN SORTIR ?
Les bidonvilles sont dangereux
Les habitants des bidonvilles en veulent pas s'intégrer
On ne sort jamais des bidonvilles
Evacuer les bidonvilles, c'est la seule solution
Livre de Danièle Lochak, Philippe Rygiel, Antoine Math, et al., édité par GISTI, publié en 2016.
Mots clés : Immigration, Droit des étrangers, Titre de séjour, Approche historique, Législation, Droits de l'homme, Précarité, Insécurité, Conditions de vie, Contrôle, Intimité, Peur, Accès aux soins, Vie privée, France, Italie, Belgique
Ce cinquième volume de la collection « ?Penser l’immigration autrement? » prolonge la journée d’étude organisée par le Gisti le 1er?décembre 2014 sur le thème : « Précarisation du séjour, régression des droits fondamentaux ». Les contributions s'attachent à décrire les mécanismes législatifs ou policiers qui contribuent à entretenir et renforcer la précarité du séjour. Elles montrent aussi comment le fait d’être toujours en sursis dans le pays d’accueil rejaillit sur l’ensemble de la situation de personnes qui, maintenues dans l’incertitude constante du lendemain, n’ont de surcroît qu’une jouissance précaire des droits qui ne leur sont pas expressément déniés. Analyser la fragilisation du droit au séjour accordé aux personnes qu’on consent avec réticence à laisser s’installer dans un pays qui n’est pas le leur, c’est encore une façon d’éclairer la division qui sépare aujourd’hui le monde en deux humanités distinctes : d’un côté, ceux qui ont eu la chance de naître dans des pays où les droits de l’Homme sont effectifs pour le plus grand nombre, où les gens vivent en paix et mangent à leur faim, et qui peuvent se déplacer librement dans l’ensemble de la planète ; de l’autre, ceux qui, nés dans des pays aux prises avec la guerre, la terreur ou la misère, sont assignés à résidence, se voient dénier la liberté de circulation et ne peuvent se déplacer qu’en risquant leur intégrité physique et leur vie.