Documentation sociale

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Tuer les mots

Article de Sabine Prokhoris, Jeanne Favret Saada, Fabio Landa, et al.

Paru dans la revue Le Coq-héron, n° 240, mars 2020, pp. 9-117.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Santé mentale-Souffrance psychique, Psychanalyse, Psychanalyste, Langage, Mensonge, Violence, Littérature, Poésie, Bisexualité, Épistémologie, Bientraitance, Radicalisation, Adolescent

Ivan Klima a créé une formule : « la langue simiesque où quelqu'un fait semblant de parler et quelqu'un fait semblant d'écouter ». Walter Benjamin disait que ce que nous lisons le matin est le produit du viol des mots pendant la nuit. Karl Kraus, implacable défenseur de la langue, qui a été assisté dans ses conférences par des auteurs comme Canetti, Musil, Benjamin, a fondé une revue pour défendre la langue et les mots. Chaque génération est confrontée à la possibilité de la fin des mots et au retour de la force brute sans médiation. De toute évidence, la nôtre n'échappe pas à cette perspective. Les attaques aux mots et, en fin de compte, la hargne contre la possibilité de penser sont bien présentes. Avec les nouveaux outils de communication de masse, les prétendus réseaux sociaux (ou toiles d'araignées) semblent confirmer le sombre diagnostic de Heidegger : le logos est devenu prosa et maintenant reden (blablabla). Tuer les mots par le mensonge, l'hypocrisie, la froideur, l'indifférence, les fake news, les différentes « narratives », le négationnisme, le révisionnisme, etc., c’est aujourd'hui monnaie courante. Où sommes-nous, nous psychanalystes ? En voie de perdre notre raison même d'exister ? Sommes-nous en mesure de d'évaluer l'étendue de la détresse une fois que chaque mot dit tout et son contraire ? Ce numéro aurait la vocation – en suivant très humblement Viderman, comme des naufragés dans une île perdue – de lancer une bouteille à la mer.

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Pinocchio ou la question du départ : coordonnées locales du passage à l'acte violent des jeunes dits radicalisés

Article de Gilles Garcia

Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 51, 2020, pp. 57-66.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Radicalisation, Passage à l'acte, Violence, Adolescent, Psychanalyse

Œil de pin, bois de chauffe doué de la parole. Le Pinocchio de Collodi (1883), conte la « course-pour-la-mort », la séduction des liens adulte/enfant et une forme de fraternité dans l’ânerie qui nous intéresse particulièrement chez ces jeunes qui partent, que le voyage soit réel ou virtuel, soit une dimension structurale propre à l’adolescence de quitter un corps, un lieu, un idéal. Et si ce corps est à quitter, c’est parce que l’anatomie fait toujours destin. En ce sens le repli identitaire s’articule avec la clinique de l’identification. Geppetto représente ce père à la fois sourd et aimant. Cette déconnaissance à l’égard des siens n’est pas seulement l’épiphénomène d’un échec familial, mais surtout la marque d’un acte réussi d’en être enfin… et ce pour un temps relativement court. Il faut donc s’attarder sur leur façon de vivre leur vie pour qu’elle en vaille la peine. Une vie avant la mort !

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Transformer les violences de père en fils

Article de Nathalie de Kernier

Paru dans la revue Dialogue, n° 226, décembre 2019, pp. 151-168.

Mots clés : Enfance-Famille, Violence, Relation enfant-père, Psychanalyse, Adolescent, Complexe d'Œdipe

Cet article montre comment la non-élaboration du processus d’adolescence peut se faire sentir chez l’adulte, surtout quand il devient parent et que son enfant devient adolescent. À partir des notes prises juste après chaque séance dans un cadre de soins, l’auteur retrace ici la cure-type d’un homme d’une quarantaine d’années, dont l’adolescence du fils réveille des traumas en lien avec sa relation à son propre père violent, jusqu’alors impensés. La cure permet une transformation des traumas et une reprise du conflit œdipien et favorise une évolution qui peut se résumer par un assouplissement de l’imago paternelle allant de pair avec une position de père plus assurée et des liens père-fils plus consistants.

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Penser la violence et le terrorisme

Article de Emmanuel Diet, Claude Tapia, Jean Claude Liaudet, et al.

Paru dans la revue Connexions, vol. 1, n° 107, janvier-juin 2017, pp. 13-195.

Mots clés : Justice-Délinquance, Terrorisme, Intégrisme, Idéologie, Violence, Conflit, Islam, Psychanalyse, Peur, Pulsion de mort, Passage à l'acte, Adolescent, Groupe

Fidèle à l’approche multi et transdisciplinaire de la revue Connexions, ce numéro explore et met en dialogue différentes approches dans une vision compréhensive de ce phénomène complexe, aussi bien dans ses manifestations spatio-temporelles (il n’y a pas une seule forme de terrorisme), que dans ses causes et ses contextes d’émergence. Si la violence est consubstantielle à la vie humaine, ses manifestations, comme ses causes, sont toujours circonstanciées, produites dans des situations variées et sont le fruit d’interactions multiples et complexes, conscientes et inconscientes. Les analyses des comportements délictueux et des passages à l’acte violent individuels ont déjà permis d’explorer des facteurs psychologiques individuels. Mais quand la violence devient à ce point caractéristique du fonctionnement des institutions et des rapports sociaux dans un pays et à l’échelle internationale, les causes ne sont plus à chercher uniquement dans les facteurs et caractéristiques individuels (psychologique, ethnique, religieux, lié à l’âge, etc.) ou dans le passage à l’acte délinquant isolé, mais dans l’histoire, l’économie, la politique et la culture ainsi que dans les différents groupes et espaces institués chargés de réguler les différents types de conflictualités structurelles et qui deviennent de plus en plus défaillants (famille, école, société, instances nationales et internationales).

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Penser l'adolescence : approche socio-anthropologique

Livre de Denis Jeffrey, Jocelyn Lachance, David Le Breton, Denis Jeffrey, et al., édité par Presses universitaires de France, publié en 2016.

Mots clés : Adolescent, Concept, Sociologie, Anthropologie, Culture, Mode de vie, Rite de passage, Féminité, Femme, Fille, Sexualité, Masculinité, Violence, Garçon, Mort, Deuil, Internet, Corps, Tatouage, Marquage corporel, Conduite à risque, Jeu vidéo, Croyance, Psychanalyse, Quartier, Différence, Ethnie, Culture populaire, Travail social, Scolarité, École, Reconnaissance, Genre

Dans un monde où règnent des représentations parfois négatives de l’adolescence, la socio-anthropologie propose une lecture de cet âge de la vie à partir d’un exercice de compréhension reposant sur l’analyse de leurs discours. Que disent les adolescents de leurs propres comportements ? Quels sens leur donnent-ils ? À la fois représentants des sociétés contemporaines dans lesquelles ils grandissent et de l’histoire humaine qui se perpétue, ces adolescents réactualisent dans le contexte d’aujourd’hui des enjeux traditionnels liés au devenir adulte. Ainsi se révèlent-ils différents des adolescents d’hier tout en leur ressemblant. À partir des travaux de chercheurs en socio-anthropologie, cet ouvrage souligne la portée heuristique d’une approche spécifique de l’adolescence, qui redonne aux acteurs - les jeunes eux-mêmes - leur place, et qui invite le lecteur à se méfier des discours stigmatisants, voire pathologisants à leur égard.

ITEP, repères et défis

Livre de Philippe Gaberan, Lin Grimaud, édité par Erès, publié en 2015.

Mots clés : ITEP, Pratique professionnelle, Adolescent, Jeune en difficulté, Écriture, Psychanalyse, Violence, Psychopathologie, Sanction, Jeu, Pédagogie institutionnelle, Partenariat, Action sociale et médicosociale, Cyclisme

Confrontées aux troubles psychosociaux des jeunes dont la courte histoire de vie est pleine de violences subies ou commises, et aussi aux incessantes transformations dans le fonctionnement des institutions, les équipes éducatives des ITEP (instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques) sont envahies par les doutes quant à la pertinence de leurs actions et la pérennité de leur outil de travail. Le savoir théorique ne vient pas donner un surplus de légitimité aux professionnels, mais il constitue un effort réflexif à mener au quotidien pour se distancier de la sidération morbide qu'exercent les agirs destructeurs et, plus généralement, l'expression symptomatique de la négativité. Ce savoir est ici conjugué aux pratiques professionnelles pour tenter d'appréhender les problématiques institutionnelles qui, en écho à celles des jeunes, sont l'expression de profondes tensions dans le tissu psychosocial global de notre société. Sans éluder les réelles difficultés rencontrées, les auteurs font la preuve des ressources existantes et de la créativité des équipes dans le domaine de l'accueil des jeunes en ITEP. Ils montrent que les apparentes impasses du dispositif sont en réalité des opportunités offertes pour réinventer son cadre théorico-pratique.

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Violences dans les liens familiaux

Livre de Florian Houssier, édité par In Press, publié en 2014.

Mots clés : Violence, Famille, Inceste, Maltraitance, Infanticide, Adolescent, Violence conjugale, Maladie chronique, Thérapie, Psychanalyse

Inceste, infanticide, maltraitance... Qu'elle soit manifeste ou insidieuse, la violence traverse régulièrement la famille. Ces actes focalisent l'attention tout en posant une énigme : celle des vœux hostiles chez un parent. Pour mieux comprendre l'origine de ces violences, les auteurs de cet ouvrage s'appuient notamment sur la théorie freudienne et la tension infanticide-parricide qui la traverse. La mythologie comme la culture représentent régulièrement les désirs de mort ou d'emprise au sein de la famille à la façon d'une toile de fond originaire des désirs hostiles. Comment comprendre les fantasmes organisateurs de la vie psychique à partir de ces mouvements dans les liens familiaux ? Mettant à distance l'idée d'un duo bourreau-victime, ce livre analyse la place réelle et fantasmatique occupée par chacun des membres de la famille. Ces violences originaires seraient-elles paradigmatiques de toute violence ? Et les fantasmes qui les animent sont-ils organisateurs des échanges dans la famille, à la façon d'invariants psychiques transculturels ? Les auteurs de ce livre nous montrent que les diverses formes de violences exercées dans le lien ouvrent sur une pluralité des pratiques cliniques. Ils frayent des voies de réflexion et des pistes thérapeutiques pour aider les familles en souffrance.

Dépasser la violence des adolescents difficiles : le pari de l'éducation

Livre de Yves Jeanne, édité par Erès, publié en 2010.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adolescent, Violence, Agressivité, Prise en charge, Éducation, Accompagnement, Enseignement, Éducateur spécialisé, Relation travailleur social-usager, Internat, Crise, Rejet, Pulsion de mort, Automutilation, Psychanalyse, Concept, Courant de pensée, Théorie, HISTOIRE, Pratique professionnelle, Travail social, Action éducative, Travail éducatif, Pratique éducative, Expérience, Perception, Éthique, Morale, Valeur sociale, Souffrance psychique, Freud (Sigmund), Klein (Mélanie), Winnicott (Donald Woods), Aichorn (August), Sutherland Neill (Alexander), Korczak (Janusz), Makarenko (Anton), Deligny (Fernand)

Notre société a fait le choix solennel, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, de considérer que les problèmes de la jeunesse relevaient prioritairement d'une démarche d'éducation. La pérennité de ce consensus toujours fragile dépendra pour une large part de la capacité des professionnels à les résoudre. Dès lors, quelles épreuves et quels écueils jalonnent l'accompagnement de ces jeunes ? Quelles approches sont mises en oeuvre pour contenir, déjouer ou dévier leur violence ? Quelles sont les conditions de la réussite éducative ? En prenant appui sur l'oeuvre de pionniers qui ont su contenir la violence et, malgré elle, faire éducation, l'auteur donne à voir les " arts de faire " des praticiens qui interviennent au quotidien auprès d'adolescents difficiles. Il montre que, au-delà des contingences sociales et historiques, des univers intellectuels et des divergences idéologiques, ces conceptions éducatives ont en commun des éléments structurels qui leur donnent force et cohérence. Il met en lumière que la confrontation à la violence des jeunes mobilise la totalité de la conception éducative du professionnel - valeurs, arts de faire et construction du réel -, et qu'elle atteint son identité profonde que seul le travail collectif est en mesure de restaurer.
D'abord éducateur spécialisé, puis chargé de la direction d'un foyer de l'enfance, Yves Jeanne a travaillé plus de vingt ans auprès d'enfants et d'adolescents placés en internat éducatif. Aujourd'hui maître de conférences en sciences de l'éducation à l'université Lumière Lyon 2, il est membre de l'équipe de recherche " Situations de handicap, éducation, société " au sein de l'unité mixte de recherche " Education et politiques " et du collectif Reliance.

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