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Ce numéro de la revue Rhizome thématise certaines des épreuves vécues par les fratries : les placements, les violences, l’exil, le retour de zone de guerre, le handicap, les ruptures ou encore les recompositions familiales. Directement ou indirectement concernées par les vulnérabilités psychiques ou sociales, les frères et sœurs sont aussi des personnes ressources. La lecture des articles nous invite à porter une attention particulière aux frères et sœurs, à proposer des espaces thérapeutiques dédiés, des outils de psychoéducation et plus généralement à « prendre soin des fratries ».
Ce numéro comprend les articles suivants :
- La fratrie, un jeu d’enfant ?
- Sociologie des fratries : entraide et différenciation ;
- La place de la fratrie dans l’exil adolescent ;
- Unis à tout prix ;
- « Cosette » à Fratrie-Land ;
- Salut à toi, ô mon frère ;
- « Prendre le relais » : quelques ressorts de l’implication des frères et sœurs d’adultes en situation de handicap mental ;
- La fratrie, une voie pour le rétablissement ;
- Psychoéducation à destination des aidants : les frères et sœurs, les grands oubliés ?
- La fratrie dans la prise en charge des mineurs de retour de zone d’opérations de groupements terroristes ;
- Greffe de moelle osseuse et opacité du consentement de l’enfant ;
- La fratrie à l’épreuve du placement.
Article de A. Har, T. Hamonnière, C. Bonnaire, et al.
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 71, n° 1, janvier 2023, pp. 8-18.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Hospitalisation, Adolescent, État dépressif, Scolarité, Évaluation, Attachement, Estime de soi, Famille
L’hospitalisation soins études de la clinique Médico-pédagogique Dupré (Fondation Santé des étudiants de France) est un dispositif original qui intègre à la fois une approche thérapeutique et éco-systémique centré sur la scolarité pour des adolescents souffrant de troubles psychiatriques. Nous évaluons certaines dimensions psychiques d’un groupe de 33 adolescents en hospitalisation soins/études sur une période de 9 mois.
Une batterie de questionnaires standardisés a été proposée à une population de 70 adolescents hospitalisés en soins études. L’échantillon final comprend 33 adolescents à l’entrée et 9 mois plus tard. La batterie de questionnaires est composée de l’YSR (Youth self report), de l’ADRS (Adolescent depression rating scale), de la RSQ (Relationship scale questionnaire), de l’IPPA (Inventory of Parent and Peer Attachment), de la FACES IV (Family adaptability and cohesion evaluation scale), de l’échelle de l’estime de soi de Rosenberg, de l’échelle de niveau de conscience émotionnelle (LEAS) et de l’évaluation subjective du fonctionnement psychologique. La méthologie a reçu l’aval du comité d’éthique.
Les résultats montrent une réduction significative des troubles internalisés, notamment au niveau du retrait, de l’anxiété et de la dépression à 9 mois (YSR et ADRS). Au RSQ, les patients rapportent significativement moins d’anxiété dans la relation à autrui. Les patients témoignent d’un meilleur niveau de fonctionnement global. Par contre, aucune évolution de la conscience émotionnelle ou du fonctionnement familial du point de vue de l’adolescent, n’est constatée.
Sur la base de ces résultats, bien que limités, nous proposons des pistes de réflexions ciblées dans la prise en charge des adolescents tant dans le traitement des troubles émotionnels que dans le travail auprès des familles.
Paru dans la revue Empan, n° 124, décembre 2021, pp. 117-124.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Altérité, Famille, Isolement, Psychopathologie, Adolescent, Souffrance psychique, Lien social, Trouble du comportement, Prise en charge, Symptôme, Japon
L'hikikomori définit un syndrome de claustration volontaire chez certains adolescents. Il est décrit pour la première fois au Japon. L'approche sociale (syndrome primaire) est très contingente à une dialectique psychopathologique (syndrome secondaire). Il serait un nouvel idiome sociétal traduisant une souffrance eu égard au passage du monde de l'enfance vers celui de l'adulte. L'enjeu thérapeutique sera de restaurer un lien à l'altérité tant au plan familial qu'environnemental.
Créé en 2018, le dispositif Les Funambules est un espace pour les jeunes de 7 à 25 ans dont un proche souffre de maladie psychique. Cette interview présente les origines du projet, les théories en lien avec son accompagnement et ses perspectives. Alors que les difficultés du jeune sont le plus souvent invisibles, ce lieu "tiers" vise à reconnaître leur place particulière au sein de la famille et à accueillir les paroles, dans une perspective préventive.
Article de Manuela de Lucas, Françoise Cointot, Elodie Marchin, et al.
Paru dans la revue Adolescence, tome 38, vol. 1, n° 105, janvier-juin 2020, pp. 11-286.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Adolescent, Scarification, Addiction, Puberté, Technologie numérique, Justice, Psychose, Souffrance psychique, Estime de soi, Famille, École, Phobie, Psychanalyse, Adoption internationale, Jeu
Les scarifications réalisent une incision qui provoque un écoulement sanguin et laisse une cicatrice plus ou moins visible et indélébile, qui fait l’objet d’un investissement particulier entre honte, vécu esthétique et puissance intense. Nous montrerons comment les cicatrices sont investies dans ce que nous nommons enjeux et travail de frontière, qui peut être trophique et soutenir un processus de transformation chez les adolescentes par le biais notamment dans la cicatrice, ou être délétère dans une répétition stérile de l’acte scarificatoire.
Cet article décrit l’utilisation par une équipe de soins spécialisée dans la prise en charge des adolescentes souffrant d’anorexie mentale d’un repas familial thérapeutique. La scène de table propose constamment un récit animant les protagonistes partageant le repas. L’hypothèse de travail initiale est que, dans ce récit, cet espace et ce moment singulier, il y a une fécondité potentielle sur un plan clinique avec l’observation, la participation ou encore la reprise de ce temps particulièrement sensible lors d’une hospitalisation pour un épisode d’anorexie mentale. Prenant appui sur un cas clinique ainsi que sur plusieurs entretiens menés auprès d’infirmières ayant participé à ce programme, les auteurs discutent les apports d’ordre psychologique de cette pratique et les nouvelles postures soignantes qu’elle implique.
Article de Xanthie Vlachopoulou, Sylvain Missonnier
Paru dans la revue Dialogue, n° 222, décembre 2018, pp. 41-52.
Mots clés : Enfance-Famille, Santé mentale-Souffrance psychique, Adolescent, Médiation, Technologie numérique, Jeu vidéo, Identité, Soin, Outil, Thérapie, Famille, Psychiatrie, Hospitalisation, Conflit, Relation enfant-parents, Expérience
Aujourd'hui, l'immersion des adolescents dans la réalité virtuelle est devenue une composante essentielle de leur propre construction identitaire et de son déploiement au sein de l'univers familial et scolaire. Dans le meilleur des cas, l'avatar s'inscrit dans une zone ludique source de rêverie désirante et de tâtonnement créatif subjectivant. Dans les maisons de soin qui accueillent des adolescents, les médiations numériques gagnent du terrain, que ce soit sur un mode éducatif ou soignant. Sur ce terrain, des serious games spécialisés ont récemment fait leur apparition. Dans cet article, l'usage de l'un d'entre eux, Clash Back, est examiné, notamment à partir d'une expérience clinique sur plusieurs mois, et sa valeur thérapeutique est questionnée. En effet, un outil thérapeutique en soi n'existe pas mais dépend du cadre théorico-clinique qui sous-tend son utilisation et en permet le développement processuel. De plus, la mise à l'épreuve de ce serious game par les adolescents vient confirmer que les techniques ne suivent pas toujours la logique de leur créateur mais bien plutôt celle de la logique de son usage, parfois étonnante et éloignée de l'intention initiale.
La transition pour le jeune atteint de maladie chronique vient s’inscrire dans un processus adolescent et de renégociation des places intrafamiliales et modes d’alliances. À partir d’un cas clinique, les enjeux de la transition sont d’abord décrits dans leur inscription dans le processus de fin d’adolescence. Les dimensions relationnelles aussi bien avec l’équipe de soin qu’avec la famille sont ensuite abordées via les changements dans la place et le rôle de chacun et dans les difficultés rencontrées. Apparaît en conclusion l’importance de définir et d’articuler clairement les objectifs et enjeux de la transition dans une perspective centrée sur l’individu et son environnement soignant, psychosocial et affectif afin d’en apporter une modélisation conceptuelle et opérationnelle.
Dans un monde où le bruit est devenu une nuisance et une drogue, le silence apparaît autant comme un désir que comme une crainte. Il se décline d’ailleurs en de multiples versions, silence de vie et silence de mort, chez l’analysant et chez l’analyste, dans l’intériorité de la méditation et des initiations, dans les secrets de famille et les passés sous silence institutionnels… Polymorphe et polytopique, le silence laisse souvent entendre ce qui ne peut se dire ; il ouvre à la parole l’espace de l’écoute et offre à la musique la plénitude de son vide. C’est à explorer cette complexe et paradoxale multidimensionnalité du silence entre taire, se taire et faire taire que s’attachera ce numéro de Connexions.
Article de Philippe Barrier, Patrick Chaltiel, Bruno Maresca, et al.
Paru dans la revue Réalités familiales, n° 120-121, 2018, 84 p..
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Famille, Santé mentale, Psychiatrie, Territoire, Nourrisson, Adolescent, Radicalisation, Suicide, Relation enfant-parents, Représentation sociale, Estime de soi, Travail social, GEM, Logement, Handicap psychique, Vie associative
Avec une personne sur quatre touchée par un trouble psychique à un moment où à un autre de sa vie, toutes les familles peuvent traverser des périodes de vulnérabilité. Il existe pourtant, autour des troubles psychiques, beaucoup de méconnaissance qui renforce la souffrance et l’isolement des personnes touchées et de leur famille. Ce numéro de Réalités Familiales invite une vingtaine d’experts et de professionnels à lever le voile sur les réalités vécues par les familles.