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Paru dans la revue Enfances & psy, n° 84, octobre-décembre 2019, pp. 30-39.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Lien social-Précarité, Décrochage scolaire, Absentéisme scolaire, Adolescent, Estime de soi, Phobie
Le décrochage scolaire à l’adolescence prend une place de plus en plus grande dans les consultations médico-psychologiques. L’hypothèse que nous pouvons formuler est que ce qui est ressenti comme décrochage peut être lié à un excès d’accrochage à son vécu d’enfant. Or apprendre à l’école suppose laisser certaines choses à la porte de celle-ci pour s’ouvrir à une altérité. On verra aussi à quel point la triple appropriation attendue à l’adolescence, du corps, de la pensée et de son histoire, va interférer dans le développement à l’école, vécue non seulement comme lieu d’apprentissage mais aussi comme lieu de vie et d’expérimentation du social. Une illustration clinique viendra éclairer cela à la lumière de l’appropriation de la langue.
Le décrochage scolaire et son corollaire l’absentéisme apparaissent assez universellement comme une difficulté importante pour les systèmes éducatifs. Il n’est pas de pays développé qui n’y soit confronté. Depuis 1998, avec les dispositifs relais, puis 1999, avec le programme « Nouvelles chances », les gouvernements français cherchent des manières de mieux raccrocher les décrocheurs. Nous proposons une réflexion sur l’amont considérant qu’il vaut mieux investir sur l’accrochage scolaire et sur l’intervention en cours de scolarité pour éviter que nos élèves décrochent. De nombreux travaux invitent à renforcer ces perspectives, sans aucun doute plus profitables aux enfants, aux jeunes et à leurs familles mais aussi plus favorables pour la société tout entière si l’on prend en compte le coût humain et financier du décrochage scolaire et de l’absentéisme.
Article de Virginie Dufournet Coestier, Gilles Monceau
Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 22, printemps 2019.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Scolarisation, Gens du voyage, Parents, Contrôle, Obligation scolaire, Coéducation, Absentéisme scolaire
Les parents non sédentaires entretiennent avec l’école des relations singulières, comment l’école interagit-elle avec eux ? Cherche-t-elle à influer sur leurs pratiques éducatives, de quelle manière et avec quels effets ? En France, l’instruction est obligatoire mais non la scolarisation. Cette règle s’applique à tous les élèves mais de façon différenciée. L’assiduité scolaire de ceux que le ministère de l’Éducation nationale a désignés comme « Enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs (EFIV) », par une circulaire de 2012, fait l’objet depuis des décennies d’un contrôle spécifique qui doit être resitué dans une histoire pour être compris. La recherche a donc mobilisé une approche socio-historique pour mieux comprendre les aléas de cette politique de scolarisation et les catégorisations qu’elle a successivement créées. Les résultats d’une enquête ethnographique menée auprès de parents sont également restitués. Au total, la recherche fait apparaître une relation à l’école faite de méfiance et d’attentes souvent déçues. La coéducation, dont l’objectif est de favoriser l’engagement des parents dans l’institution scolaire, s’applique à la scolarisation des enfants de « familles itinérantes et de voyageurs » sur un mode singulier où le contrôle institutionnel semble répondre à la méfiance parentale. La tentative d’éduquer les parents à respecter l’assiduité scolaire et à répondre aux exigences scolaires apparaît comme contrariée par des attentes parentales décalées par rapport au projet d’émancipation individuelle de l’école française.
L’école a longtemps eu un grand pouvoir intégrateur, au même titre que le triangle formé par le travail, la famille et la religion. Elle a en effet été capable pendant de longues années, de donner des bases solides, même à ceux « qui n’allaient qu’au certificat d’études », et de propulser des gamins de milieu modeste vers l’ascenseur social.
« Tout fout le camp », dit-on, dans notre société postmoderne. La baraque de Jules Ferry aussi. C’est dans la foulée qu’est apparu le décrochage scolaire, craint comme la peste d’autant qu’il est susceptible d’ouvrir la porte à un éventail de dérives.
Harcelée par des élèves de son lycée, Julia, 16 ans, est incapable de se rendre en cours. Un dispositif d'accompagnement des adolescents en rupture scolaire, qui propose des modalités d'intervention diversifiées, l'aide à retrouver son estime de soi.
Chaque année, 110 000 élèves quittent le système scolaire sans diplôme de fin d’études secondaires. Comment en sont-ils arrivés à tourner le dos à cette institution, dont on leur serine qu’elle est la clé de leur insertion professionnelle ?
Sociologues, pédopsychiatres et chercheurs en sciences de l’éducation analysent ici les causes de ce désamour, qui laisse parents et enseignants démunis et envenime leurs relations. Comment en repérer les symptômes, pendant qu’il est encore temps, et quelle attitude adopter ? Quels dispositifs pédagogiques mettre en place pour réconcilier les jeunes avec l’école ?
Dans de nombreux collèges et lycées, des initiatives montrent que l’on peut apprendre autrement, et agir de concert avec les parents. Il est grand temps de les mutualiser, pour ne plus abandonner un élève sur sept au bord de la route. Un numéro engagé, qui donne la parole aux experts, aux acteurs de terrain et aux parents.
Article de Katia Rouff Fiorenzi, Daniel Favre, Jean Patrick Gille
Paru dans la revue Lien social, n° 1179, 18 février au 2 mars 2016, pp. 24-31.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Absentéisme scolaire, Échec scolaire, Adolescent, Relation famille-institution, Travailleur social, Enseignant, Mission locale pour l'emploi, Lycée, Neurobiologie, Établissement scolaire, Pédagogie, Apprentissage, Pauvreté, École, Décrochage scolaire, Vitry sur Seine
Déployer des actions de prévention et remettre les adolescents démobilisés sur le chemin de l’école, tel est l’objectif du plan de lutte contre le décrochage scolaire lancé en 2014. Ambitieux, il n’implique cependant pas assez les travailleurs sociaux. Après deux ans d’application, le point sur la mise en œuvre et ses effets.