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Dans cet article, nous nous intéressons au vécu des adolescents haut potentiel qui sont la cible d’une rumeur. Comment vivent-ils cette agression relationnelle et cet isolement social à un âge où l’appartenance à un groupe de pairs est essentielle ? Sont-ils plus vulnérables ou plus résilients que les autres ? Une perspective systémique nous amène à prendre en compte l’ensemble des facteurs au sein de ces systèmes calomniateur-cible-équipe encadrante au sein desquels ce phénomène de propagation de rumeurs se déroule.
Que l’adolescent soit puni dans sa chambre, au motif qu’il traîne trop dehors à faire on ne sait quoi avec on ne sait qui, ou qu’il doive sortir pour aller prendre l’air, et mieux encore faire du sport, la chambre polarise les fantasmes d’une réclusion qui n’a rien de monastique… De son origine latine signifiant "verrou, barrière", jusqu’à sa forme métonymique de "lieu clos", la chambre de l’adolescent est le lieu de tous les conflits alimentant la psychopathologie de la vie quotidienne comme celle de ses formes les plus graves. La forme pronominale "se cloîtrer" fait de l’adolescent l’auteur de l’injonction inconsciente à se mettre à l’écart, à l’abri du dehors et de ses sollicitations, lorsque celles-ci menacent de déborder ses capacités de liaison pulsionnelle. Si le repli transitoire peut soutenir, par l’inhibition des fonctions du moi et le repli narcissique, les moyens de traiter les trop fortes tensions d’excitation, il peut tout aussi bien être le prodrome de formes pathologiques graves : ainsi en est-il des troubles des conduites alimentaires, quand la quête d’ascèse signe le refus de la sexualité, ou du syndrome de claustration, dans lequel l’adolescent s’engage dans un enfermement sans fin, ou encore lorsque la chambre constitue le dernier rempart face à des angoisses de persécutions qui sont les premiers signes d’une désorganisation psychotique. Enfermés dans leurs chambres, déscolarisés, pris dans les rets des configurations œdipiennes qui les cloîtrent, figés dans un corps où le masochisme moral ne permet pas l’aménagement d’un masochisme érogène porteur de vie, les figures du "cloîtré" se multiplient. À l’hostilité du dehors, réelle ou imaginaire, répond la promesse fallacieuse d’une omniprésence de l’autre dont les écrans entretiennent l’illusion. Figures de mélancolie et de positions sacrificielles, jusqu’à la claustration transférentielle, où l’analyste, se prenant pour l’un ou l’autre personnage de la vie du patient, ne permet plus, ni la circulation des fantasmes inconscients mouvants, ni la libre association, ni la rêverie.
Se cloîtrer est un traitement du sexuel aux divers destins pulsionnels dont les contributeurs de ce numéro explorent les multiples visages.
Le XXIe siècle a débuté, dans bon nombre de pays, avec des progrès législatifs conséquents pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, intersexes (LGBTI). Le mariage pour tous, l'ouverture à l'adoption pour les couples de même sexe, des lois réprimant les discriminations liées aux identités de genre et aux orientations sexuelles... autant de dispositions qui s'appliquent dans de nombreux pays de l'hémisphère Nord et quelques pays du Sud, même si quelques-uns, ici ou là, y voient encore une perversion de l'Occident et considèrent toujours les personnes LGBTI comme de dangereux délinquants, des malades chroniques, des pécheurs sans remords. Les jeunes « sont » le monde d'aujourd'hui et, à ce titre, le façonnent. Les jeunes LGBTI sont donc une partie de ce monde et de ses artisans. Mais ils investissent également d'autres mondes, à la marge, plus ouverts à leurs identités. Ils investissent des « lieux autres », réels et imaginaires, où ils peuvent enfin exister, être reconnus et, lorsqu'ils ont été symboliquement mis à mort, renaître. Il peut y avoir des passages d'un monde à l'autre, mais il peut aussi y avoir des frontières infranchissables, des murs de la honte. Le risque, c'est que ces deux mondes soient tellement étrangers l'un à l'autre et deviennent tellement inconciliables qu'aucun échange ni aucun partage ne puisse advenir. Cette enquête auprès des jeunes LGBTI plaide pour un métissage des cultures, pour une ode à la diversité, pour une attention distinctive à toutes les existences.
Livre de Mohamed El Moubaraki, Emile Henri Riard, édité par l'Harmattan, publié en 2017.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Santé mentale-Souffrance psychique, Jeune, Adolescent, Immigration, Santé mentale, Projet professionnel, Enfant de migrant, Insertion professionnelle, Image du corps, Conte, Formation professionnelle, Université, Étudiant, Harcèlement moral, École, Pédagogie institutionnelle, Confiance, Repère, Spatialisation, Évaluation, Technologie de l'information et de la communication, Internet, Addiction, Maroc, Bresil, Turquie, Belgique, Vietnam
L'adolescence, déterminante dans la construction physique et psychique de tout adulte en devenir, repose sur des enjeux identitaires fondamentaux. Ce passage peut s'avérer particulièrement difficile pour certains jeunes issus de l'immigration, bousculés entre traditions familiales et exigences des règles de la société dans laquelle ils évoluent. Se sentir doté de nouvelles capacités physiques et intellectuelles, sans en maîtriser les contours et limites, peut entraîner chez certains adolescents issus de l'immigration un profond mal-être psychologique jusqu'à provoquer certaines déviances, dont la plus médiatisée est celle d'épouser les idées extrémistes aboutissant à des actes terroristes.
L'ouvrage s'intéresse à différents champs socioculturels dans différents pays d'Europe, d'Afrique du Nord, et d'Amérique latine pour saisir les rapports des jeunes entre eux, avec leur entourage familial et les institutions publiques.
Mohamed El Moubaraki est le directeur de Migrations Santé France. Emile-Henri Riard est professeur émérite en psychologie sociale et clinique, membre du laboratoire CAREF de l'Université de Picardie Jules Verne.
Ce livre aborde les domaines intimes des transitions pubertaires, mais aussi leur traitement public dans les médias, le monde de léducation ou de la santé. Aux alarmes des adultes soppose un vécu souvent serein des enfants. Rédigé dans un langage clair, cet ouvrage permet daller au-delà dune vision spectaculaire de la préadolescence, pour lobserver au microscope du temps ordinaire. Il est destiné à des chercheurs et des étudiants en sciences sociales, aux professionnels soucieux de mieux connaître ce public et à tout lecteur curieux dapprofondir ce temps de la vie.
Paru dans la revue Lien social, n° 1193, 13 au 26 octobre 2016, pp. 24-31.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Centre d'accueil pour demandeurs d'asile, Enfant, Immigré, Exil, CMP, Espace transitionnel, Adolescent, Parents, École, Formation, Intervention sociale, Primo Levi (Centre), Brou sur Chantereine
Victimes de la violence et de la guerre, les enfants qui vivent en centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) ont besoin d’écoute et de soutien. Les équipes en ont-elles les moyens ?
Enfants en Cada • Un accueil soigné.
Reportage • La vie, un drôle de jeu.
Chaque mercredi, le centre d’accueil de demandeurs d'asile (Cada) Nord -77 à Brou-sur-Chatereine (Seine-et-Marne) propose un espace aux enfants et aux adolescents. Objectif : s'amuser et "déposer" son vécu émotionnel.
Le paradoxe d’un accueil spécifique (entretien avec Olivier Jégou, AS).
Au Centre Primo Lévi, Olivier Jegou co-anime, en duo un psychologue, des formations proposées aux intervenants sociaux qui travaillent auprès des demandeurs d'asile, notamment en Cada.
Un texte d’une étudiante qui découvre le monde de la Protection judiciaire de la jeunesse. Un texte pour essayer de comprendre pourquoi la délinquance des mineurs et surtout pourquoi autant de jeunes franchissent les portes de la Protection judiciaire de la jeunesse ; des points communs entre les jeunes rencontrés à la PJJ et de la découverte de leur monde singulier à une possible solution à travers les mains qui créent pour ne plus détruire.
Une part de vérité habiterait-elle l’ennui, qu’il faille le tromper ? Par une organisation des loisirs et de l’école ou encore une occupation de l’adulte, au-delà de toute mesure. Car l’ennui génère de l’inquiétude : quelque chose ou quelqu’un, qui répondait, ne répond plus. C’est pourquoi, peut-être, l’ennui appelle prioritairement la figure de l’adolescent, aux prises avec un travail de deuil d’abord, puis de réappropriation lente de ses pensées. Imagine-t-on une vie sans l’ennui ? Sous l’étymologie réelle de l’ennui – in odio esse, être dans la haine –, perce une référence à la nuit, à l’insomnie, au désœuvrement, c’est-à-dire au désir d’autre chose. Mais ne peut-on s’ennuyer à mourir ?
D’un ennui dont l’indifférence à tout, le désintérêt, la dépression ou la mélancolie seraient les autres noms ? C’est alors qu’il conviendrait non seulement d’entendre l’ennui dans sa valeur de signe, mais d’en préciser – de l’ennui de l’enfant précoce à celui de l’enfant suicidaire – les caractéristiques annonciatrices au regard du trouble qui le sous-tend.
Paru dans la revue Les Cahiers dynamiques, n° 66, avril 2016, pp. 62-68.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Justice-Délinquance, Enfance en danger-Protection de l’enfance, Justice, Mineur, Adolescent, Délinquance, Prévention, École, Acteur scolaire, Belgique, France, Wallonie
Si l’on compare la fédération de Wallonie Bruxelles et la France ; une différence saute aux yeux : dans cette communauté fédérée de Belgique on ne parle pas de délinquants mais de mineurs ayant commis un fait qualifié infraction... Et derrière ces mots, une différence d’approche. Pourtant, la rencontre avec divers acteurs de la justice de ce pays, magistrat, conseiller ou coordonnateur pédagogique, permet aussi de trouver bien des ressemblances. Parmi elles, la réflexion engagée sur la nécessité qu’il y aurait à intervenir dans les familles bien avant l’adolescence.