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Dans le champ de la santé mentale, le rétablissement semble être une cause entendue. Mais qu’en est-il de la mise en œuvre voire de la compréhension même de ce paradigme ? Adopter des pratiques réellement orientées rétablissement reste une démarche exigeante, qui comporte un élément central, celui de la participation des usagers à tous les niveaux. Comment ancrer concrètement et durablement ce modèle ? Analyses et retours d’expériences.
Ce dossier contient les articles suivants :
- Rétablissement : pourquoi tant d’écueils ? ;
- Pratiques orientées rétablissement : enjeux et obstacles ;
- Les enjeux de la pair-aidance professionnelle ;
- Pouvoir d’agir et décroissance médicamenteuse ;
- Incarner les valeurs du rétablissement dans la relation ;
- De l’exigence des pratiques orientées rétablissement… ;
- « J’ai transformé ma vulnérabilité en force… » ;
- « Entre nous, j’ai beaucoup de mal avec le mot rétablissement »… ;
- Ancrer durablement le modèle du rétablissement… ;
- Chronique d’un rétablissement émotionnel ;
- Implanter le rétablissement à l’HDJ ;
- Alban sur le chemin du rétablissement ;
- Hannah, un parcours complexe ;
- Pour en savoir plus.
Invisibilisation, décompensation, décès. Chaque jour, les équipes mobiles psychiatrie-précarité de Paris accompagnent des personnes à la rue pour tenter de les raccrocher à un parcours de soins. Un travail sanitaire et social confronté au manque global de moyens déployés pour ce public.
Sortant d'institutions ou de familles ne les prenant plus en charge, de nombreux jeunes en proie à des troubles psychiatriques sévères se retrouvent dans la rue. L'expérimentation "Un chez soi d'abord-jeunes" vise les 18-25 ans atteints de maladies psychiques se trouvant dans cette situation ou risquant de l'être. Le programme combine un accompagnement vers et dans le logement avec un suivi médico-social intense. C'est l’État qui le finance, avec certaines collectivités.
La "santé mentale" est devenue le langage des institutions internationales pour parler de la psychiatrie, dans le fil des directives édictées par le Livre vert de la santé mentale positive produit par les instances européennes. Elle est désormais rabattue sur l'outil gestionnaire d'une "clinique du cerveau" et de la psychiatrie sécuritaire.
Des actions et des pratiques de résistance à cette tendance sont ici mises en discussion. De quelle santé mentale s'agit-il ? De quelle psychiatrie démocratique ? Ce numéro interroge la place de la psychiatrie dans la société : avec quelle éducation, quelle socialisation, quel sujet social, quels besoins collectifs pour vivre ensemble sans précarisation ni exclusion ? Les textes qui suivent proposent des réponses, pistes explorées et fécondes, réaffirmant les principes qui ont guidé les grands mouvements désaliénistes du XXe siècle, et une praxis de résistance à inventer aujourd'hui.
Paru dans la revue Soins gérontologie, n° 149, mai-juin 2021, pp. 16-19.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Anxiété, EHPAD, Émotion, Épidémie, Étude de cas, Gériatrie, Isolement, Liberté, Personne âgée, Psychiatrie, Psychopathologie, Sécurité, Soin, Souffrance psychique, Stress, Vieillissement
Il est difficile au quotidien de concilier la sécurité et la liberté – notamment d’aller et venir – des résidents en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes et, de façon plus spécifique, en secteur protégé. Avec l’épidémie de la Covid-19, chacun a pu éprouver les effets du manque de liberté. Cela a pu faire écho à ce que les résidents peuvent vivre au quotidien dans les institutions, où leur liberté est souvent malmenée. Si les effets du confinement commencent à être étudiés dans la population générale, que penser de son retentissement sur des résidents déjà fragilisés par la maladie ? . Comment l’ont-ils vécu ? . La privation de liberté agit sur nos émotions, sur notre psychisme, de différentes manières. Il faudra certainement tirer des enseignements de cette période, notamment concernant l’importance de se sentir libre même en institution.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3208, 7 mai 2021, pp. 32-33.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Travail social, Accompagnement, Personne handicapée, Souffrance psychique, Intégration, Soin, Conditions de travail, Usure professionnelle, Salarié, Violence, Usager, Psychiatrie, Adulte, Prise en charge, Clinique privée, Prison, Établissement social et médicosocial
Le secteur médico-social est-il menacé dans sa mission d’accompagnement des personnes gravement handicapées mentales ? Assujetti à la performance, à l’inclusion, il s’éloigne de plus en plus du soin clinique. Au détriment du sujet et des professionnels qui s’épuisent.
Paru dans la revue Soins gérontologie, n° 148, mars-avril 2021, pp. 37-39.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Anxiété, Contamination, Épidémie, Équipe soignante, Étude de cas, Isolement, Maladie infectieuse, Personne âgée, Psychiatrie, Psychopathologie, Risque, Soin, Souffrance psychique, Stress, Vulnérabilité, Vieillissement
Les formes graves de la maladie infectieuse à Covid-19 concernent souvent les personnes âgées fragiles. Elles peuvent induire des manifestations psychiatriques inaugurales ou aggravantes de pathologies psychiatriques sous-jacentes. Certains de ces troubles neuropsychiques persistent après l’épisode aigu et nécessitent une prise en charge spécifique. Médecins et soignants concernés par le soin des malades infectés sont eux-mêmes exposés à des difficultés psychologiques, voire psychiatriques, et sont en recherche d’une aide collaboratrice complétant les actions des secteurs de soins somatiques.
Retrouver la passion de soigner exige que l'on remette les métiers du soin à l'épreuve de leur sens premier . Toutes les professions ayant comme projet d'aider l'humain à faire face à ses difficultés sont en danger du fait de la rationalisation extrême des fonctions ...
Au nom de tous ces jeunes sacrifiés, parce que placés dans des structures inadaptées pour les prendre en charge de façon efficiente, nous, professionnels de terrain ne pouvons plus continuer à nous taire et à laisser faire...
Ce livre analyse le chemin parcouru par les intéressés eux-mêmes entre la disqualification des « fous » et la prise de parole des « usagers » afin d’éclairer les concepts en œuvre dans le mouvement d’émancipation des personnes en souffrance psychique.
Peut-on considérer les fous, non plus comme des personnes à part, mais comme des personnes à part entière ? En interrogeant les concepts dans une démarche étayée tant par la recherche philosophique et historique que par la parole des intéressés, l’ouvrage s’inscrit dans le mouvement des mad-studies qui reste, en France, à développer. Si la disqualification a longtemps été le sort des « fous », comment la comprendre pour mieux la contester ?