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Paru dans la revue Empan, n° 132, décembre 2023, pp. 125-132.
Mots clés : Justice-Délinquance, Éthique, Injonction thérapeutique, Justice des mineurs, Soin, Contrainte, Consentement, Législation, Adolescent, Délinquance juvénile, Sanction pénale, Enfermement
La justice des mineurs n’a cessé d’évoluer. Les mesures répressives et éducatives montrent que protéger les mineurs délinquants et les sanctionner traduit coercition et adhésion. Avec l’ordonnance de 1945, une sanction judiciaire est, avant tout, éducative et la justice ni laxiste ni dénuée d’autorité. La justice des mineurs révèle une vigie sociétale et interpelle face aux adultes en devenir, sans être dénuée de paradoxes.
Article de Yaëlle Amsellem Mainguy, Benoît Coquard, Arthur Vuattoux
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 47, n° 1, 2023/1, pp. 91-120.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Surveillant de prison, Jeune, Adolescent, Détenu, Sexualité, Rapport sexuel, Genre, Contrôle, Contrôle social
Enquêter sur les conditions d’une jeunesse sexuelle derrière les barreaux permet de se pencher sur le travail de contrôle que des adultes exercent de façon plus ou moins directe sur la sexualité des jeunes. À partir d’une enquête empirique menée par entretiens et observations dans différentes prisons françaises, on s’intéressera à la place des surveillant·e·s en détention dans la gestion quotidienne de la sexualité, qui permettra une description des modalités du contrôle carcéral sur la sexualité et l’intimité des jeunes détenu·e·s. Plus généralement, cet article propose de considérer la prison comme espace de maintien de l’ordre genré, y compris en tenant compte de la configuration spatiale des prisons et des rapports sociaux entre professionnel·le·s.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3251, 18 mars 2022, pp. 26-27.
Mots clés : Justice-Délinquance, Accompagnement de la personne et identité, Sociologie, Détention, Mineur, Adolescent, Identité, Justice des mineurs, Action éducative, EPM (Etablissement pénitentiaire pour mineurs)
Spécialiste de l’incarcération des jeunes, le sociologue Laurent Solini analyse l’impact des déplacements judiciaires et de la discontinuité éducative d’adolescents en établissements pénitentiaires pour mineurs. Ou comment un système d’enfermement s’appuyant sur leur seul comportement empêche tout suivi éducatif et toute construction de soi.
Malgré notre volonté de pacifier les mœurs, réaffirmée notamment suite aux deux guerres mondiales, la violence existe encore. Comment l’expliquer ? Les travaux pionniers des années 1970 se sont intéressés notamment aux effets de l’autorité ou encore à l’influence des groupes. Depuis, la pédopsychologie ou encore la neurologie ont perfectionné notre compréhension du phénomène.
Article de Francis Saint Dizier, Michel Vignes, Mohamed Ghaouti
Paru dans la revue Empan, n° 123, septembre 2021, pp. 111-119.
Mots clés : Justice-Délinquance, Radicalisation, Adolescent, Violence, Jeune en difficulté, Projet individualisé, Vulnérabilité, Mort, Emprise, Prévention, Islam
Le RAP 31 est un dispositif de clinique indirecte concertée, financé par l’ARS, la Protection judiciaire de la jeunesse et le conseil départemental. Il vient en aide aux professionnels pour la lecture clinique, l’élaboration et la coordination de projets individuels concernant des adolescents à difficultés multiples. La grande majorité de ces jeunes présentent, si on se réfère à une abondante littérature, de nombreux signes de vulnérabilité pour la radicalisation violente et en particulier djihadiste. Malgré notre ignorance quant au pronostic, il apparaissait utile, au moins pour éviter des points aveugles dans notre propre pensée, de contribuer, par un témoignage, à la réflexion sur ce thème.
Le propos s’organise autour de deux situations liées à la radicalisation. Il s’agit de sortir des propos circulaires qui peuvent enfermer les professionnels dans des raisonnements convenus autour des radicalités adolescentes. Le choix consiste à interroger et mettre en perspective la construction même de cette question par les professionnels.
Paru dans la revue Empan, n° 123, septembre 2021, pp. 40-48.
Mots clés : Justice-Délinquance, Radicalisation, Adolescent, Culture, Jeune, Repère, Environnement social
Loin d’un basculement dans la folie ou d’un embrigadement sectaire, le phénomène de radicalisation parle d’un processus intrapsychique et sociétal qui met en résonance une négation de l’Autre et une idéologie de l’effacement. Les discours radicaux sont aussi à entendre comme un processus de survie de jeunes à la recherche de repères.
Les radicalités inquiètent, celles de nos adolescents en particulier. Or la radicalité, cette quête d’idéal et d’idéalité, est à lire du côté de la nécessité. L’adolescence est un moment fondamental de l’engagement, au sens de l’appropriation subjective d’une réalité jusqu’ici contemplée ou subie. L’adolescent nous dit avec force qu’il est de notre monde, et qu’il est donc légitime à agir sur lui et sur nous. Nous devons accueillir et accompagner ce mouvement avec lucidité et bienveillance, respect et curiosité.
En ces temps de confinement prolongé, d’anxiété persistante, de sourde morosité, reculent, se rétractent la civilité, l’urbanité, tandis que se manifeste plus intensément, dans plusieurs secteurs de la société, une violence aux facettes multiples attestée par de récents statistiques ou sondages.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3124, 6 septembre 2019, pp. 30-31.
Mots clés : Justice-Délinquance, Justice des mineurs, Fille, Adolescent, Sexualité, Genre, Délinquance juvénile, Approche historique
Dans les années 1950 et 1960, les mineures délinquantes sont assimilées par l’institution judiciaire à des « filles de mauvaise vie » et placées dans des institutions religieuses, alors que les garçons sont incarcérés. Un mécanisme d’assignation révélateur des inégalités de genre, que l’historienne Véronique Blanchard analyse dans « Vagabondes, voleuses, vicieuses ».