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Paru dans la revue Forum, n° 169, octobre 2023, pp. 51-58.
Mots clés : Travail social : Métiers, SDF, Vieillissement, Accompagnement, Bénévolat, Éthique, Précarité, Relation travailleur social-usager, Exclusion sociale, Petits frères des pauvres
Chez les Petits Frères des Pauvres de Lyon, il est une équipe où salariés et bénévoles accueillent et accompagnent des personnes vieillissantes à la rue, Sans Domicile Fixe (SDF). Les salariés sont issus du travail social et les bénévoles viennent de différents milieux. Ensemble, ils sont dans l’action et la réflexion pour mieux accompagner.
La présentation du cadre et des missions d’intervention de cette équipe, du public accompagné âgé et à la rue, situe le contexte dans lequel s’inscrit la réflexion éthique. Les outils de réflexion et de soutien d’une équipe mixte (composée de salariés et de bénévoles) sont présentés comme des ressources, des moyens de cohésion et comme appui pour les accompagnements.
Paru dans la revue Lien social, n° 1335, 14 au 27 mars 2023, pp. 12-13.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Toxicomanie, Rue, Bidonville, Réduction des risques, Exclusion sociale, Fête, SDF, Accueil de jour, Addiction, Accueil inconditionnel, CAARUD, Lille
Depuis 1996, l’association Spiritek lutte contre la stigmatisation des consommateurs de drogues et pour la réduction des risques. Aujourd’hui reconnu comme le Caarud de référence du centre ville de Lille, elle s’adapte à l’évolution des consommations et maintient son engagement auprès des plus précaires.
L’absence de logement « à soi » n’est pas simple à définir et les sans-domicile forment une population hétérogène et fluctuante. La grande diversité de leurs trajectoires et de leurs situations résidentielles rend difficiles l’appréhension et la qualification du phénomène d’exclusion du logement. En France, depuis les travaux pionniers des années 1990 et jusqu’à aujourd’hui, différentes catégorisations ont été produites mais elles sont souvent méconnues et les mots employés génèrent des confusions ayant parfois des conséquences problématiques dans la mise en œuvre des politiques publiques à destination des populations concernées. Cette contribution propose d’ouvrir le débat en présentant le terme « sans-abrisme » comme une synecdoque du néologisme « sans-domicilisme ». Elle défend l’idée selon laquelle l’usage de ce dernier terme permet davantage d’éviter les confusions et la reproduction des idées reçues sur ces populations, de mieux prendre en compte les trajectoires spécifiques de certaines catégories de population exclues du logement et de mieux traduire le terme anglo-saxon homelessness (qui est aujourd’hui le plus souvent traduit par « sans-abrisme »). Ce faisant, il pourrait contribuer à la (re)constitution d’un champ de recherche français plus unifié sur cette question et à un meilleur dialogue entre recherche et action publique.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 51-63.
Mots clés : Lien social-Précarité, SDF, Exclusion sociale, Groupe de travail, Enquête, Conditions de vie, Statistiques, ASE, Bidonville
Revue française des affaires sociales : Pouvez-vous vous présenter, vous et vos institutions ?
Thomas Lellouch : Je travaille à l’INSEE Institut national de la statistique et des études économiques en tant que directeur de projet statistiques de la grande pauvreté.
Pierre-Yves Cabannes : Je suis chef du bureau Lutte contre l’exclusion à la DREES. C’est un bureau qui produit des données et des études sur les thématiques de pauvreté, sur les prestations sociales, en particulier sur les minima sociaux et la prime d’activité, et sur leurs bénéficiaires.
Face au sans-abrisme en France, le développement des pensions de famille est encouragé. Ces logements pérennes et accompagnés accueillent des publics en grande exclusion. Mais, au-delà d’être un toit, le logement est un espace d’identité. À travers une recherche participative, l’article vise à éclairer l’Identité-logement de résidents, auparavant sans domicile.
Le protocole est mené sur les pensions de famille, par un groupe de résidents, d’intervenants sociaux et de chercheurs. Les données sont recueillies à l’aide d’entretiens semi-dirigés, de focus group et d’observations participantes.
D’après nos résultats, l’accès au logement n’engendre pas spontanément une rupture. L’Identité-logement se construit par des boucles récursives entre habitudes passées et présentes, produisant de nouvelles perceptions sur soi-même et son environnement. Le sentiment de sécurité ontologique est le socle de l’Identité-logement. Si la pérennité du logement semble essentielle à asseoir ce sentiment, c’est pourtant la confiance que le résident accorde à la durabilité du changement avec sa vie d’avant qui permet son renforcement et la stabilisation de son Identité-logement.
Paru dans la revue Forum, n° 166-167, mai 2022, pp. 96-105.
Mots clés : Lien social-Précarité, Participation, Recherche, Empowerment, Savoir, SDF, Exclusion sociale, Estime de soi, Vulnérabilité, Expérience, Belgique
Les dispositifs participatifs se sont progressivement imposés au sein des politiques publiques, y compris lorsqu’elles concernent des publics particulièrement vulnérables. Face à ce que d’aucuns nomment cette nouvelle "injonction" force est de constater que cette participation rencontrent de nombreux obstacles.
Cet article se propose de revenir sur la période du premier confinement dans le secteur de l’accueil-hébergement-insertion à partir d’une plate-forme numérique de recueil de récits de confinement de personnes en situation de précarité par leurs pairs. Au travers des témoignages postés sur cette plate-forme et d’un retour d’expérience des principaux acteurs, professionnels et personnes accueillies/accompagnées, il met en évidence les effets du confinement et du déploiement des mesures sanitaires et sociales auprès des personnes en situation de pauvreté. Il fournit également des pistes de réflexion sur l’effet de l’expertise d’usage sur les politiques publiques et la construction d’une démarche et d’une parole collectives.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 76, décembre 2021, pp. 135-140.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Exclusion sociale, SDF, Handicap, Institution, Non-recours, Invisibilité sociale, Accueil
Lorsque l’on parle des personnes à la rue on pense vite aux personnes les plus visibles, portant les stigmates de leur statut et/ou ayant adopté les codes vestimentaires et les comportements des diverses marginalités juvéniles. Les images du clochard ou celle du punk à chien sont ainsi très prégnantes. Pourtant, nombre de personnes vivant toute la journée, et parfois toute la nuit, dans la rue, ne présentent pas de signes de visibilité particuliers et sont alors ignorées du grand public, et parfois des intervenants sociaux trop focalisés sur les signes d’exclusion les plus apparents. Cette invisibilité existe également pour des services médicaux et sociaux qui ne connaissent pas ces publics discrets car ceux-ci ne les fréquentent pas, restant alors leurs inconnus. Les raisons de cette discrétion et de cette ignorance sont à explorer afin de mieux orienter les démarches d’action sociale et médicale de premier rang.
Article de François Chobeaux, Jean Luc Marchal, Henri Santiago Sanz
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 152, 4e trimestre 2021, pp. 11-83.
Mots clés : Travail social : Métiers, Lien social-Précarité, Rue, Accompagnement social, Prévention spécialisée, Non-recours, Vulnérabilité, Invisibilité sociale, Travailleur social, Pratique professionnelle, Adulte en difficulté, Jeune en difficulté, SDF, Mineur, Exclusion sociale, Épidémie, Travail social, Errance, Addiction, Toxicomanie, Éducateur spécialisé, Lien social, Psychiatrie, Prostitution, Urgence sociale, Belgique, Grande Bretagne, Mali, Bénin, France
Parmi les diverses façons de mettre en acte l'accompagnement social, psychologique, médical des personnes, le travail de rue occupe une place particulière. Il est marqué par les premières pratiques de la prévention spécialisée dans les années 1950, plus récemment par les "maraudes" sociales, psychosociales, psychiatriques, humanitaires. Il s'agissait - il s'agit toujours - d'aller vers des personnes qui sont sans liens avec les institutions, d'aller les voir où elles sont : dans la rue. C'est un travail sans le filet de protection des murs institutionnels, des rendez-vous, des demandes d'aide normatives, que d'aller proposer ses services à ceux et celles qui ne demandent (plus) rien.
Ce dossier s'est appuyé sur trois réseaux pour porter sa réflexion : le réseau national "Jeunes en errance", Samusocial international, le réseau international des travailleurs sociaux de rue (Street Workers Network). Les textes des nombreuses équipes et intervenants concernent aussi bien les présentations de pratiques, le recul sur ces pratiques, que des perspectives plus globales sur le sujet - en France mais également en Belgique, en Grande-Bretagne, au Mali, au Bénin...
En France, l’actuel système de catégorisation des personnes sans-domicile, auquel se réfèrent les acteurs du secteur de l’Accueil, de l’Hébergement et de l’Insertion (le secteur AHI) présente plusieurs biais épistémologiques qui impactent négativement l’action sociale à destination des populations SDF. L’objet de cet article est donc, dans un premier temps, de déconstruire les catégories utilisées par le secteur AHI, afin d’appréhender leurs fondements, leurs principales limites et leurs conséquences sur la qualité de l’aide portée aux personnes sans-domicile. Dans un second temps, cet article présentera les intérêts et quelques aspects de la typologie développée dans le cadre de ma thèse, afin de proposer un nouveau système de catégorisation des populations sans-domicile qui soit plus opérationnel que celui actuellement utilisé.