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Article de Elodie Gilliot, Sarah Jones, Nicolas Chambon, et al.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 1, janvier-mars 2021, pp. 189-210.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Handicap psychique, Rétablissement, Reconnaissance, Psychiatrie, Législation, Empowerment, Stigmatisation, Image de soi, Intégration, Pair aidant
Cet article propose de documenter comment la perspective novatrice du concept de rétablissement se déploie aujourd’hui dans le champ du handicap, que ce soit dans une perspective de recherche, de soutien ou d’existence, thématisant sur ces différents plans la question de la reconnaissance. Il s’appuie sur les données recueillies au sein d’une recherche mixte (quantitative et qualitative) pluridisciplinaire (sciences humaines, sociales et médicales) destinée à explorer les parcours et facteurs de rétablissement des personnes vivant avec des troubles psychiatriques sévères, ciblant parmi cette étude les personnes ayant choisi d’évoquer la reconnaissance de leur handicap et les impacts associés. Après avoir situé le principe de rétablissement et quelques-uns de ses apports dans les conceptions et pratiques de la santé mentale, une réflexion, pour partie expérientielle, est proposée sur les différentes étapes que peuvent être amenées à traverser les personnes concernées par un handicap psychique, tant pour se reconnaître elles-mêmes que pour être reconnues. Une dernière partie explore la manière dont les diverses formes de reconnaissance du handicap (sociale, administrative, psychique…) peuvent soutenir, ou au contraire entraver, le pouvoir d’agir des personnes qui œuvrent en direction d’un mieux-être personnel, leur rétablissement.
Paru dans la revue Pratiques en santé mentale, n° 1, février 2019, pp. 2-47.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, MAS, Soin, Handicap psychique, Psychiatrie, Vie quotidienne, Accueil, Travail d'équipe, Médiation éducative, Bien-être
Dans le champ de la santé mentale les Maisons d’Accueil Spécialisées (MAS) restent relativement méconnues alors qu’elles ont vu le jour en 1978. Il faut dire que leur naissance s’est effectuée dans un contexte très conflictuel entre les positions des familles qui souhaitaient une offre de lieux de vie adaptés pour leurs proches dépendants en situation de handicap psychique et certains étendards syndicaux des psychiatres publics qui défendaient les lieux de soins et redoutaient la création de nouvelles structures ségrégatives.Nous proposons plusieurs contributions qui permettent de percevoir ce qui fait l’ambiance quotidienne de ces structures : ses rythmes et ses bruits, ses odeurs et ses violences. On découvrira les efforts des professionnels pour soigner au mieux avec un épuisant travail « de corps à corps ». Sont également rapportées quelques initiatives éducatives ou les développements de médiations culturelles ou animales. Les stratégies d’accueil des familles et des accompagnements dans la cité pour plus de citoyenneté sont aussi décrites. Enfin le lecteur pourra s’attarder avec profit sur les modalités de l’usure des professionnels et les préventions possibles.
Manque criant de moyens en personnels, souffrance au travail, sentiment d’impuissance et de honte, maltraitance institutionnelle affectent la plupart des institutions hospitalières et du secteur psychiatrique en particulier. Aujourd’hui, en dépit du dévouement des professionnels, les acteurs de terrain subissent de plein fouet la course folle vers la rentabilisation et la marchandisation du service rendu aux personnes. Plus globalement, les politiques de santé, dans un contexte de dérégulation et de réduction des coûts, ruinent progressivement l’esprit qui animait les professionnels, celui d’être au plus proche des patients, et discréditent ainsi les pratiques psychiatriques et thérapeutiques qui constituèrent dans les années 1960 une avancée significative en termes de lutte contre les phénomènes de rejet et de déshumanisation.
En 1973, dans Le psychotique dans la Ville, Eric DUVIVIER sonde l'avis de riverains de l'hôpital psychiatrique de Lyon à propos de la sortie des malades pour des soins externalisés, à l'occasion de la mise en place du secteur psychiatrique. En 2017, L'usager dans la Communauté ré-interroge les représentations sociales de l'univers de la maladie psychiatrique, dans une vision globale de la Santé Mentale, davantage intégrée dans la citoyenneté. En France, les politiques de Santé Mentale considèrent la lutte contre la stigmatisation des personnes souffrant de troubles psychiques comme enjeu prioritaire à leur réhabilitation psychosociale.
Ce film se propose d'être support a des projections de type Ciné Débat dans le cadre d'initiatives de lutte contre la stigmatisation. Son téléchargement et son exploitation sont gratuits et il suffit juste de d'en informer le réalisateur via sa page Vimeo. (Description éditeur)
J’ai été influencé à la fois par la psychanalyse et par les théories et approches systémiques. Je me suis souvent défini comme un « bâtard » issu de ces deux courants. Je me suis aussi beaucoup intéressé à l’éthologie, à l’anthropologie, aux modèles mathématiques de la morphogenèse et aux théories du changement liées à ces disciplines...
S’agit-il d’un simple glissement sémantique ou n’est-ce pas le signe d’un délitement du lien social ? La cohésion sociale signe-t-elle la fin de l’état providence, remettant en chantier ses modalités d’action devant la montée des logiques de privatisation du risque ? La cohésion sociale serait-elle seulement le parent pauvre de la solidarité née de la volonté collective des citoyens ? Ne serait-elle pas aussi l’occasion de nouveaux débats sur l’implication citoyenne où l’on retrouve les valeurs qui nourrissent nos pratiques ? Quelle peut-être dans ces débats la place des plus fragiles, celles et ceux qui sont malades et/ou en situation de handicap psychique ? Quels liens pouvons-nous construire pour renforcer cette cohésion ? Que pouvons-nous changer dans nos pratiques pluriprofessionnelles ou nos rencontres singulières, pour créer ces liens au quotidien, avec ceux que nous appelons patients ou usagers ? L’enjeu n’est-il que participatif ou doit-il concerner pleinement la représentativité des usagers citoyens ?
Autant de questions que les journées de Santé mentale France ont travaillées lors des journées annuelles qui se sont déroulées à Rennes en septembre 2016. À partir de tous les lieux, dans la cité ou dans les services de santé mentale, qui proposent de « petites fabriques de liens » les participants ont essayé de repérer et de promouvoir tout ce qui peut être facilitateur de cette cohésion sociale.
"La psychothérapie institutionnelle a contribué à refonder la psychiatrie en France après la Seconde Guerre mondiale, en sortant de l'asile, en investissant la cité. Ce mouvement s'est nourri de la psychanalyse, du surréalisme, de l'art, de politique et ainsi, a dépassé ses frontières. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Alors que le chômage et les autres formes de relégation, la planification bureaucratique envahissante exilent l'homme de son monde, de son tissu, de ses ouvertures, de tout ce qui permet le fragile processus de son humanisation, il semble résister (même isolé) dans ses savoir-faire. Il s'indigne, trouve à renouer des alliances, regagne plaisir, responsabilité et efficacité socialisante. Au cour du soin et du social, du plus singulier au plus collectif, ce savoir-faire est encore et encore à réinterroger afin d'y puiser l'enseignement dont il est la mesure."
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 35, n° 4, pp. 483-495.
Mots clés : Handicap psychique, Délinquance, Accompagnement, Thérapie familiale, Approche systémique, Groupe d'appartenance, Psychiatrie, Justice
Comment accompagner la reconstruction identitaire de personnes délinquantes présentant une pathologie mentale au moment des faits ? Comment ne pas les enfermer dans une double stigmatisation réductrice ? S'appuyant sur plusieurs années de pratique au sein de l'unité psychiatrique médico-légale Hegoa, les auteurs montrent en quoi l'approche systémique et la considération pour les appartenances peuvent favoriser le développement de l'éventail identitaire en vue de soutenir une réinscription sociale
Livre de Geneviève Giudicelli Delage, Christine Lazerges, édité par Presses universitaires de France, publié en 2011.
Mots clés : Danger, Droit pénal, État dangereux, Évaluation, Psychiatrie, Expertise psychiatrique, Risque, Criminalité, Contrainte, Handicap psychique, Psychopathologie, Peur, Individu, Société, Représentation sociale, Stigmatisation, Inadaptation sociale, Marginalité, Répression, Sanction pénale, Sécurité, Droit européen, Droits de l'homme, Délit sexuel, Présomption d'innocence, Hospitalisation d'office, LOI 2008-174 DU 25 FéVRIER 2008, France, Belgique, Allemagne, Italie, Angleterre, Etats Unis, Canada
En un temps où trop souvent l'exploitation de faits divers dramatiques tient lieu de moteur pour la politique pénale au nom d'un principe de précaution perverti et de l'utopie du risque zéro, la dangerosité est saisie par le droit pénal. Cet ouvrage est consacré au mouvement d'affranchissement néo-positiviste d'avec le droit pénal classique, non sans réserves, non sans freins. Le paradoxe de ce début de XXIe siècle réside dans une invocation et des garanties croissantes des droits fondamentaux et des droits de l'homme sans scrupule pour les exceptions comme la rétention de sûreté. Ce sont les fondements du droit pénal classique qui sont ébranlés voire bafoués : le principe de légalité, le principe de nécessité, le principe de proportionnalité, la présomption d'innocence. Geneviève Giudicelli-Delage et Christine Lazerges sont professeurs à l'École de droit de la Sorbonne Université Paris 1 et directrice pour l'une du Master II de droit pénal et politique criminelle en Europe et pour l'autre de l'École doctorale de droit comparé.