Cette contribution aborde la question de la mobilité institutionnelle impulsée par les personnels d’encadrement de l’Éducation nationale (inspecteur, chef d’établissement, directeur adjoint). Ce concept interroge les processus de changement et les manières dont ces professionnels interprètent et s’emparent ou non des principes inclusifs dans leurs gestes quotidiens et font avec ou jouent des injonctions qu’ils perçoivent dans ce contexte en y exerçant des formes de leadership. À partir de deux études de cas, sont présentés quelques résultats d’une recherche binationale franco-allemande (2017-2020) portées par les universités de Leipzig et de Paris Est Créteil ainsi que l’OFAJ (Office franco-allemand pour la jeunesse). Ils montrent que ce qui est surtout à l’œuvre dans les processus évolutifs menant à l’inclusion scolaire dans l’espace scolaire ou y font obstacle se situe au niveau des postures de ces acteurs et de leurs effets sur les formes de leadership qu’ils exercent.

L’éducation inclusive suppose des gouvernements qu’ils assument la responsabilité et l’éducation de tous les enfants sans exception, quels que soient leurs besoins. Les conceptions de l’inclusion sont en général ancrées dans une approche fondée sur les droits de l’homme qui vise à autonomiser les apprenants, prôner la diversité et lutter contre toutes les discriminations.
Dans cette perspective (à l’échelle d’un établissement scolaire, au niveau des discours et des pratiques), la démarche inclusive s’intéresse à tous les acteurs de l’École (enfants, parents, éducateurs, environnement communautaire) et au soutien dont tous ont besoin pour être en situation d’apprendre et de participer pleinement à la vie sociale (Rousseau, 2015, Prud’homme, Vienneau, Ramel & Rousseau, 2011).