Article de Geneviève Mottet
Paru dans la revue La Nouvelle revue - Education et société inclusives, n° 98-99, février-avril 2024, pp. 295-319.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Ecole-Enseignement, École primaire, Élève, Étranger, Enfant de migrant, Enfant en difficulté, Enfant handicapé, Intégration scolaire, Orientation scolaire, Pratique professionnelle, Inclusion, Suisse
À partir d’une recherche empirique partant d’entretiens compréhensifs et d’observations ethnographiques effectués auprès d’acteurs professionnels investis dans la scolarisation et le suivi d’enfants vivant en contexte d’asile (issus de familles réfugiées ou requérantes d’asile) et scolarisés à l’école primaire, nous analysons comment les acteurs appréhendent et problématisent l’intégration socio-scolaire de cette catégorie d’élèves au regard du paradigme de l’école inclusive. Les propos mettent en évidence deux domaines d’orientation et de scolarisation où le modèle inclusif côtoie un modèle d’action de type séparatiste : l’orientation vers le spécialisé d’une part, et d’autre part, les modalités d’accueil au sein de l’enseignement régulier. L’enjeu est ici de mettre en lumière certaines contradictions qui traversent l’action pédagogique au temps de l’inclusion scolaire, où la normativité persiste, altérant le projet scolaire et sociétal promu institutionnellement et où les professionnels sont amenés à négocier leurs pratiques au regard de ce paradigme.
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Article de Théo Tarik Mouhoud, Jonathan Lachal, Marie Rose Moro, et al.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 98, octobre-décembre 2023, pp. 163-173.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, État dépressif, Souffrance psychique, Soutien psychologique, Adolescent, Migration, Enfant de migrant, Symptôme, Psychiatrie
L’adolescence de l’enfant de migrant(s) présentant une souffrance dépressive, semble être le théâtre d’une migration prise dans le processus de séparation-individuation, avec une menace de perte d’identité culturelle d’origine et des défauts importants de transmission de l’histoire familiale et migratoire. La culpabilité est entretenue par la « dette migratoire », l’illégitimité à souffrir provenant de la comparaison avec l’histoire parentale et de la non-reconnaissance de la souffrance par les parents. La prise en charge individuelle des adolescents enfants de migrants souffrants de dépression fait appel aux compétences en psychiatrie transculturelle des thérapeutes, ainsi qu’à la mise en place d’un travail centré sur la narration du fait des problématiques de transmission des récits familiaux et migratoires.
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Article de Geneviève Platteau
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 3, septembre 2018, pp. 315-330.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Enfant de migrant, Accompagnement, Thérapie familiale, Approche systémique, Père, Image mentale, Deuil, Séparation, Absence, Relation enfant-père, Symbolique, Ambivalence, Imaginaire, Maroc, Belgique
De nombreuses familles de migrants, principalement des familles monoparentales marocaines, consultent à l’hôpital des enfants à Bruxelles dans le service de pédopsychiatrie de l’Hôpital universitaire des enfants Reine-Fabiola (HUDERF) pour des troubles du comportement, de l’attention, des problèmes psychosomatiques. Ces familles viennent sans le père qui a souvent « disparu » et reste « absent-présent », ou « absent ». Le but de ces entretiens est d’aider l’enfant à se représenter ce père, par le langage analogique, et au moyen d’objets flottants, à se situer par rapport à sa double appartenance ; ce travail se fait en présence de la mère et de la fratrie, partenaires précieux. Il est intéressant de découvrir que les représentations réelles et imaginaires diffèrent ; celles-ci permettent la symbolisation de la place du père, l’élaboration d’un deuil éventuel, la découverte de l’ambivalence, la construction de nouveaux liens dans un contexte plus sécure.
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