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Michel Delage est psychiatre, thérapeute familial, ancien professeur du service de santé des armées et ancien chef de service à l’hôpital d’instruction des armées Sainte-Anne à Toulon. Il est l’auteur de nombreux articles et de plusieurs ouvrages, dont : La Résilience familiale (Odile Jacob, 2008), La Vie des émotions et l’attachement dans la famille (Odile Jacob, 2013), La Mémoire sans souvenir (avec Antoine Lejeune, Odile Jacob, 2017), Pratiques du soin et maladies chroniques graves (avec Antoine Lejeune et Aline Delahaye, De Boeck, 2017) et Prendre soin et spiritualité : une contribution au processus de résilience (avec Antoine Lejeune, Chronique sociale, 2018).
En final des 13es Journées consacrées à la rencontre thérapeutique, l’auteur livre ses pensées intimes sur la psychothérapie, inspirées par la phénoménologie et les approches expérientielles de l’existence. Il met toutefois en garde contre une conception de la psychothérapie exagérément égalitaire et antithéorique.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 3, septembre 2018, pp. 271-283.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychothérapie, Droits de l'homme, Éthique, Psychothérapeute, Posture professionnelle, Approche systémique
L’approche systémique nous introduit à la pensée complexe, à la prise en compte de la globalité, elle nous invite avec la deuxième cybernétique à définir notre responsabilité et notre engagement non pas seulement dans la solution des difficultés, mais aussi dans son maintien. Après plus d’un demi-siècle, l’approche systémique revêt encore son caractère innovateur, ce dont témoigne l’abondance de pratiques et d’outils. Quelle attitude prendre par rapport à la question des droits de l’homme dont le non-respect peut envahir la vie des personnes que nous prenons en charge et impacte les institutions dont nous faisons partie ? Il s’avère qu’un engagement pour les droits humains, leur défense, se marie fort bien avec la démarche du systémicien. Si le systémicien interpelle la place du symptôme, le défenseur des droits humains prolonge la pensée et l’intervention du premier pour positionner nos institutions et notre société face aux injustices qu’elles produisent et qui ne trouvent pas leur origine dans le système familial. Cette interface est riche et remet l’intervenant face à ses responsabilités qui l’obligent à se questionner sur sa place à lui dans le contexte plus large qui est celui de sa pratique et de la place qu’il occupe dans les institutions, de la société dans laquelle il vit et de la planète qu’il habite.
En présence de ses patients, le thérapeute pense, éprouve des émotions, des sensations ; il est traversé de souvenirs personnels, d’associations, de métaphores... De ce riche matériel, il ne leur restitue généralement que peu d’éléments relevant de la sphère affective – émotions, sensations, images – car très souvent, il privilégie plutôt les idées, les représentations, les hypothèses, à savoir du matériel issu de la sphère cognitive. De plus, ce qu’il leur communique provient plutôt de son soi professionnel que de son soi privé. Cette double censure a de bonnes raisons d’être car le thérapeute a un rôle professionnel à tenir à l’égard de ses patients. Mais n’est-ce pas là du gaspillage, voire de l’automutilation ? Bien élaborées et moyennant certaines mesures de précaution, les interventions comportant une utilisation plus large du soi du thérapeute sont parmi les plus mobilisatrices. Cet article propose des illustrations cliniques ainsi que des repères méthodologiques pour les construire.
Muriel Meynckens-Fourez est pédopsychiatre et thérapeute familiale systémique au Service de Santé Mentale de Louvain-la-Neuve. Elle est responsable du Centre de Formation et de Recherche en Systémique et thérapie familiale (CEFORES) et du groupe « Institutions » (supervisions d’équipes), au Centre Chapelle-aux-Champs (Bruxelles) de l’Université Catholique de Louvain. Elle est l’auteur de nombreux articles et a coécrit et codirigé plusieurs ouvrages, parmi lesquels : Les Ressources de la fratrie (Érès, 1999), Dans le dédale des thérapies familiales (Érès, 2005), Éduquer et soigner en équipe (De Boeck, 2011)...
Que faire dans la situation où un parent suivi en thérapie individuelle se présente en entretien avec un jeune enfant ? Ces rencontres non planifiées peuvent-elles être utilisées de façon constructive et être un apport dans la psychothérapie individuelle ? Nous présenterons un outil entre la métaphore, le conte et la coconstruction que nous avons utilisé dans ces situations. Nous l’illustrerons par deux expériences cliniques. Nous réfléchirons ensuite à la place de ces situations et de cet outil dans le paysage systémique.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 31, n° 4, pp. 339-355.
Mots clés : Adoption, Psychothérapie, Jeune en difficulté, Représentation sociale, Psychothérapeute, Filiation, Famille naturelle, Famille d'accueil, Groupe d'appartenance, Adolescent
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 29, n° 1, pp. 21-35.
Mots clés : Psychothérapie, Thérapie de couple, Thérapie familiale, Approche systémique, Psychothérapeute, Modèle, Prise en charge, Différence, Autonomie, Dépendance, Éthique
De plus en plus de situations complexes font apparaître aussi bien les limites des thérapies familiales et de couple, que celles des thérapies individuelles. Ces situations nécessitent souvent la prise en charge du couple ou de la famille par un thérapeute, d'une part, et la prise en charge d'un enfant/adolescent/ou membre du couple par un autre thérapeute, d'autre part. (...) Les liens entre les thérapeutes ne viennent pas entraver leur indépendance. Les différences se complètent naturellement et ce, d'autant plus qu'il y a partage d'une éthique commune et d'une même conception partagée de l'homme et de la clinique.
Le travail sur les croyances du psychothérapeute en interaction avec sa pratique peut se faire en étudiant les lectures et interprétations de la réalité dans la famille et chez le psychothérapeute. Le travail se fait sur les représentations dans la famille, mais il faut que le psychothérapeute soit capable de modifier ses propres représentations ou au moins d'interroger ses propres croyances, en particulier celles qui pourraient être source d'un conflit mythique.