Vous êtes étudiant, professionnel, enseignant, documentaliste, chercheur en travail social ?
Accédez ici à tous les outils de PRISME vous permettant de chercher de la documentation et de suivre une veille documentaire spécialisées dans le secteur des sciences sociales et de l'action sociale.
Cet article porte sur un domaine peu exploré : celui des liens entre conduites addictives (avec et sans produit) et chômage, explorés ici à travers l’analyse des trajectoires croisées de travail et de santé. Pour ce faire, une recherche qualitative a été menée en partenariat avec plusieurs institutions et associations accompagnant les chercheurs d’emploi. Privilégiant dans cet article les données recueillies lors d’entretiens individuels semi-directifs (108) avec des personnes privées d’emploi, nous explorons la diversité des usages plutôt que les troubles qui leur sont liés, le poids des épreuves et des contextes du travail et du chômage. L’analyse diachronique des processus conduisant à la consommation de substances psycho-actives (SPA) au travail, puis au chômage permet de différencier les fonctions des recours aux conduites addictives, d’identifier les modes d’entrée et de dégagement de ces conduites. La reconnaissance de l’expérience des usagers et de leurs stratégies pour réguler leur consommation ouvre à la fois vers une analyse systémique du contexte de travail et des conditions d’un authentique travail de santé au travail comme au chômage.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 29, n° 1, 2023, pp. 89-108.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Drogue, Jeune, Réduction des risques, Fête
Les adolescents et jeunes adultes participant à des événements musicaux consomment fréquemment des substances psychoactives pour améliorer la qualité des relations et des perceptions. Parmi ces substances, une association de LSD puis de MDMA, prises à une heure d’intervalle, dénommée Candy Flip, connue depuis longtemps, bénéficie d’une bonne réputation. Notre travail explore ces substances en association, déterminant les effets positifs et les risques, afin de mieux conseiller les jeunes usagers fréquentant les structures de soins. L’accent est mis sur les co-consommations (alcool, cannabis...) et les risques liés à l’utilisation de nouveaux produits moins bien documentés.
Article de Claude Marie Côté Dion, Jenny Lee Gagnon, Marie Josée Letarte, et al.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 28, n° 3-4, 2022, pp. 165-190.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Addiction, Alcoolisme, Drogue, Parents, Compétence, Soutien à la parentalité, Québec
Cette étude vérifie si différentes caractéristiques des parents et de leur famille prédisent l’évolution de la supervision, de la discipline et de la chaleur ou affection, chez des parents ayant une addiction à l’alcool ou aux drogues, au cours de leur participation au programme d’entraînement aux habiletés parentales (PEPH) Cap sur la famille (Laventure et al., 2018). L’échantillon est composé de 29 parents ayant une addiction à l’alcool ou aux drogues ayant un enfant âgé entre 6 et 12 ans. Les résultats des régressions linéaires à rebours montrent que l’âge, l’état de santé psychologique (anxiété et irritabilité) et le problème de consommation des parents prédisent l’évolution de leurs pratiques chaleureuses au cours du PEHP. Les résultats montrent que l’anxiété prédit 15,2 % de la variance de l’évolution de la supervision lacunaire. Plus le parent présente un état psychologique anxieux avant le programme, moins il améliore sa supervision durant le programme [...].
Article de Imaine Sahed, Sonny Perseil, Antony Chaufton
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 28, n° 2, 2022, pp. 5-92.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Drogue, Internet, Technologie numérique, Trafic de drogue, Addiction, Écologie, Réduction des risques, Confinement
Au coeur de notre dossier, une compilation d’articles faisant suite au colloque "Substances et addictions à l’ère 2.0 : quand les drogues rencontrent les nouvelles technologies", qui s’est déroulé le 21 octobre 2021 au CNAM. Imaine Sahed (UPSaclay/CESDIP), Antony Chaufton (Csapa Dune), Sonny Perseil (CNAM/Lirsa), les coordinateurs de ce dossier, proposent quatre angles de réflexion :
1) La rencontre entre drogues et nouvelles technologies
2) Une approche écologique des drogues dans notre monde numérique
3) L’expérience de l’usage d’un forum de discussion en ligne
4) Et enfin, l’histoire récente et très spécifique d’un opioïde sur les cryptomarchés.
Depuis 1996, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a développé un dispositif d’enquêtes et de collecte d’information permettant de documenter de la manière la plus transversale possible le champ des drogues et des conduites addictives. L’OFDT est un opérateur public spécifique constitué sous la forme d’un groupement d’intérêt public (GIP) associant l’État (12 départements ministériels et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) et la Fédération nationale des observatoires régionaux de santé (FNORS). Cet article permet de revenir sur l’histoire de l’OFDT, après vingt-cinq ans d’exercice, afin de tirer un bilan de la mise en œuvre d’un dispositif d’observation original, en France comme en Europe, mais également de réfléchir aux missions d’un observatoire public dans le cadre des politiques publiques de mobilisation contre les conduites addictives.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 27, n° 3, 2021, pp. 87-112.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Observation, Drogue, Fête, Répression, Association, Réduction des risques, TREND (dispositif)
Cet article propose une synthèse de 20 années d’observation réalisées au sein d’événements festifs par le dispositif Tendances récentes et nouvelles drogues (Trend). La première partie est consacrée aux free-parties et aux effets de la politique de répression de ce type de fêtes sur leur forme, leur organisation, les évolutions des usages de drogues qui y ont cours ainsi que la présence d’acteurs de la politique de réduction des risques et des dommages. Si le caractère permissif des usages de drogues en free-parties est observé, il s’accompagne de limites sociales exprimées par les fêtards à l’égard de certains usages ou substances. La seconde partie rend compte d’observations dans des lieux festifs commerciaux (festivals, boîtes de nuits, bars et clubs, etc.) en pointant une contradiction contemporaine : en dépit des limites consécutives à la répression d’événements comme les free-parties, la politique de réduction des risques a pu s’y déployer ; paradoxalement, et malgré leur cadre légal, cela a moins été le cas dans les établissements et événements légaux.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 27, n° 3, 2021, pp. 65-86.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Enquête, Drogue, Adolescent, Conduite à risque, Tabagisme, Méthode quantitative, ESCAPAD
Il faut attendre la fin des années 1990 pour que la France se dote d’un dispositif d’observation statistique des comportements d’usages de drogues en population générale. Ces enquêtes vont, dès le départ, viser l’ensemble de la population française et notamment les plus jeunes eu égard à l’enjeu de santé publique que constitue l’initiation précoce aux substances psychoactives aux premiers rangs desquelles on trouve les boissons alcoolisées, les cigarettes et le cannabis. Initier une enquête auprès des adolescents sur des comportements illicites n’allait pas de soi mais, en innovant tout en s’inspirant des enquêtes réalisées aux États-Unis, comme l’enquête Monitoring the future (MTF) ou l’European School Survey Project on Alcohol and Other Drugs (ESPAD) menée dans d’autres pays européens, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) va concevoir en 2000 la première enquête ESCAPAD auprès des adolescents âgés de 17 ans, enquête dont le 9e exercice se déroulera en 2022. À partir de quelques exemples de résultats emblématiques de l’enquête, cet article revient sur les apports spécifiques d’un dispositif d’observation quantitatif et s’interroge sur son adaptation aux nouveaux enjeux méthodologiques comme à l’évolution du champ de l’addictologie.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 27, n° 3, 2021, pp. 35-64.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Évolution, Consommation, Drogue, Addiction, Tabac, Alcool, Cannabis, Réduction des risques
Cet article retrace les principales évolutions observées en 20 ans en matière de pratiques d’usage de drogues et d’addictions en France (2000-2020), à l’aune du dispositif d’information mis en place depuis les années 1990. Il souligne la tendance à la baisse pour les deux produits les plus répandus : l’alcool, dont l’usage diminue de façon régulière depuis les années 1950, et, plus récemment, le tabac, qui fait l’objet d’une « dénormalisation ». Par contraste, la proportion d’usagers de cannabis progresse parmi les adultes, traduisant le vieillissement des générations ayant expérimenté ce produit au pic de sa diffusion, à partir des années 1990. Cependant, l’usage de cannabis recule parmi les plus jeunes, à l’image de la tendance européenne. Dans un contexte d’expansion de l’offre de drogues, cette synthèse revient sur les évolutions incitant à la vigilance (essor des stimulants, recours accru aux opioïdes légaux) et pointe quelques problématiques émergentes (irruption des nouveaux produits de synthèse, détournement de médicaments à des fins psychoactives, montée en charge des addictions sans substance).
Article de Tim Greacen, Antoine Simon, Emmanuelle Jouet
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 27, n° 1-2, 2021, pp. 149-173.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Drogue, Addiction, Environnement social, Réduction des risques, Rétablissement, Journal intime
Au-delà de leur problème par rapport à l’addiction elle-même, les usagers de drogues illicites se trouvent souvent confrontés à des problèmes multiples d’abord d’ordre médical et psychologique, mais aussi relatifs à leur inscription dans la vie sociale en général. Si un nombre important d’études se sont focalisées sur la gestion des produits et des enjeux psychologiques qui les entourent, il existe peu de recherches s’adressant spécifiquement à la question de l’environnement social et de son impact sur le parcours de rétablissement des personnes. Dans le cadre de l’étude DURESS (Drug Use Recovery, Environment and Social Subjectivity), 25 usagers de drogues illicites suivis dans un centre parisien ont tenu des journaux de santé sur leur vie de tous les jours et les obstacles et facilitateurs rencontrés au cours de leurs parcours de rétablissement. Les questions de la vie familiale, de la vie sociale, du logement, de l’emploi et des contraintes administratives et juridiques y jouent un rôle majeur.