Quel est le cadre légal de la sexualité des personnes en situation de handicap mental ? Comment les professionnels du secteur médico-social abordent-ils ces questions ? Comment permettre de faire bouger les lignes ? L'article s'appuie sur une étude réalisée auprès de 39 professionnels. Elle utilise théories et méthodes de la psychologie sociale pour formuler des préconisations et proposer une méthodologie aux professionnels permettant d'aborder ces questions au niveau institutionnel.

Après plusieurs générations où parler de sexualité restait sujet à retenue, il semble qu'aujourd'hui la fin d'un tabou s'accompagne d'une multiplicité de pratiques. Après une présentation des cadres interprétatifs en usage, il s'agira de voir ce qu'il en est pour les personnes adultes ayant une déficience intellectuelle. Quelques pistes qui veulent favoriser une reconnaissance effective de la sexualité au sein des structures spécialisées.

Comment, dans un institut médico-éducatif, répondre à l'accompagnement d'adolescents et de jeunes adultes sur les questions liées au corps, à ses transformations et à la vie affective et sexuelle ?
Chaque personne a le droit à son épanouissement, à son bonheur, à son bien-être, mais les besoins sont différents selon les individus. Le droit à une vie affective et sexuelle pour un jeune en situation de handicap est difficile à reconnaître, car il est accompagné de peurs, de tabous. [Présentation de l'éditeur]

Au sein des établissements médico-sociaux, la vie affective génère des questionnements d'ordre social, éthique et juridique au cour des principes d'intégration sociale des personnes. Un réseau d'associations a engagé depuis 2008 une démarche commune pour réaliser des actions concrètes. Après 5 années, si le bilan met en exergue de nombreux éléments positifs, le chemin à parcourir reste encore long.

L'ambition est de montrer comment, en dépit des progrès enregistrés, l'accès à une vie affective et sexuelle reste difficile pour des personnes présentant des incapacités ou déficiences. Le souhait formulé par certaines de faire appel à des assistants sexuels pour accéder à celle-ci interpelle la société au plus haut point. Après un bref historique, nous explicitons notre position dans cette controverse.

Réflexion sur le regard que porte la société sur la sexualité de la personne atteinte de la maladie d'Alzheimer. Un bilan des représentations sociales permet de constater la tendance à percevoir cette personne comme un être étrange ayant une sexualité hors du commun. Une transformation des représentations devrait permettre le passage du statut d'étranger à celui de citoyen faisant ainsi appel à la reconnaissance de son identité sexuelle et de ses droits à une vie sexuelle.

À l'opposé de philosophies et de traditions orientales, l'histoire des idées en Occident a majoritairement prôné la séparation du sexe et de la connaissance et la distanciation des corps, dans l'éducation et l'enseignement. Dans certaines trajectoires d'étudiants, cependant, le sensuel ou le sexuel apportent un étayage à l'apprentissage des savoirs et à leur assimilation subjective. L'enseignant ou le formateur sont amenés alors à jouer le rôle de figure d'attachement. Cette posture impliquerait en amont que la démarche clinique soit reconnue partie intégrante d'un processus de formation et de professionnalisation.

Dans cet article, l'auteur évoque les dépendances sexuelles « assistées » par ordinateur de certains patients reçus au Centre Marmottan à Paris. Un cas clinique autour de la masturbation compulsive à la suite de visionnages de vidéos pornographiques permet de comprendre l'importance d'un espace de paroles où les personnes peuvent exprimer leur parcours de vie et leur souffrance. C'est la dépendance d'un corps charnel au virtuel qui est ici exposée.