La question abordée concerne les expériences sociales que font les acteurs dans le cadre de leurs trajectoires personnelles et résidentielles : des lieux dans lesquels ils vivent (le logement, le quartier, la ville, etc.), les rapports sociaux qu'ils élaborent avec ceux qui y habitent et la manière dont celles-ci sont explicitées, perçues et font l'objet de leur réflexivité. Cette enquête met en avant leur forte capacité à faire preuve d'une réflexivité sur leur parcours et leur "monde social". Une question reste au coeur de notre travail : est-ce que le logement participe à l'intégration sociale ou en est-il le principe de désintégration ?

Peut-on penser des habitats pour les personnes et non plus des personnes qui rejoignent des logements ? Que faire des projets d'habiter des squats, des yourtes, des tipis, des caravanes ? Le logement ne peut-il se penser qu'en termes de sédentarité, de responsabilité, de permanence, de stabilité ?

L'aisance financière de l'État algérien ces dernières années a transformé les agglomérations sahariennes en grands chantiers où le logement porte cette dynamique. Le nouveau mode de logement introduit dans les espaces oasiens a véhiculé une nouvelle modernité dans ces espaces, générant de nouvelles pratiques de l'habitat et de comportements de consommation. Ceci se manifeste spatialement, par la modernisation de l'habitat qui est le résultat tant d'une intervention de l'État que de nouvelles pratiques des habitants.