Cet article expose les composantes du cadre de l’analyse de la pratique professionnelle selon une approche clinique. Il décrit le déploiement du processus collectif d’élaboration des émotions et des ressentis des salariés, ceux-ci étant issus du transfert vectorisant le lien aux usagers. Après une reprise de certaines règles fondamentales de l’APP, comme la confidentialité et la liberté de parole, deux exemples, un dans une unité d’enseignement maternelle autisme, l’autre dans une crèche, montrent la mise en œuvre concrète du procédé. À certaines conditions, cet espace permet aux salariés une réflexivité collective sur la pratique et aide au tissage d’une représentation partagée pilote ainsi qu’à la constitution d’un accordage affectif nécessaires à une bonne santé psychique des salariés et de l’appareil psychique groupal d’équipe. L’exposé issu de la pratique du clinicien souligne le rôle, la posture et le travail de l’animateur exigés dans cet espace institutionnel.

Depuis 2021, le législateur impose à des établissements d’accueil de la petite enfance la mise en place de séances d’analyse des pratiques. De volontaire, l’analyse de la pratique devient obligatoire pour un minimum de six heures annuelles dont deux heures par quadrimestre, en dehors de la présence des enfants, dans des séances animées par des professionnelles qualifiées, sans lien hiérarchique et hors de la présence de la direction. Faut-il se réjouir que l’analyse de la pratique devienne obligatoire ? Faut-il craindre que l’analyse de la pratique se métamorphose en un espace de transmission de « bonnes pratiques » ? Ce travail de problématisation d’une pratique professionnelle, qui au quotidien reste souvent solitaire, demande bien plus que les six heures annuelles prévues dans la loi de 2021. Elle requiert une implication des professionnels, le respect du tâtonnement, l’assurance que les doutes, les incertitudes, pourront s’exprimer sans jugement et imposition à penser selon des normes et des standards.

Deux membres de l’Association romande des spécialistes en analyse de pratique professionnelle présentent les enjeux des modalités d’intervision : processus de conception des intervisions, le cadre, le déroulement et les modalités pour permettre l’apprentissage et la professionnalisation des spécialistes en analyse de pratique professionnelle dans une posture éthique et déontologique.

Sous la forme d’un « témoignage réflexif », l’auteur se propose d’expliquer la manière dont il travaille en tant qu’intervenant en analyse de pratiques professionnelles. L’objectif de l’article est de rappeler aux travailleurs sociaux et aux praticiens les éléments fondamentaux de l’analyse des pratiques dans le secteur social et médico-social, tout en identifiant les obstacles ou les confusions liés à ce type de démarche.

Analyse des pratiques professionnelles dans un établissement qui accueille des adolescents en souffrance. Quels sont les enjeux et les difficultés liées à cette pratique ? Qu’est-ce que les praticiens qui les animent peuvent apporter à une équipe éducative ? De quelle manière les pistes de travail engagées par le praticien permettent-elles de prendre de la hauteur, de s’extirper du quotidien et des « réflexes professionnels » ? Coopération, intelligence collective, praticien réflexif, autant de termes qui s’invitent en filigrane dans le texte.

Cet article de psychanalyse tient à montrer que le dispositif d’analyse des pratiques professionnelles est une machine permettant la mise en place d’une névrose de transfert collective. Là où les débats sur la cure type ont largement divisé ses praticiens, ce dispositif ne dépend pas d’une technique ou d’un courant en particulier. Nous insisterons sur les conditions de sa mise en place et sur les signes cliniques, les symptômes sur lesquels le clinicien va s’appuyer, pour produire un changement favorable.

L’analyse critique de l’APP dans les formations sociales du début des années 1990 contribue à mieux comprendre la confusion dans laquelle ces nouvelles méthodes se sont développées et diffusées. L’expérience d’une pratique pédagogique rigoureuse et distincte de la supervision permet aujourd’hui d’expérimenter et d’envisager l’APP comme un outil pertinent dans la perspective d’un rapprochement entre travail social et éducation populaire.

L'écosystème du "travail social" est en voie d'industrialisation. Cet article examine en quoi des usages numériques contribuent aux phénomènes d'industrialisation : instrumentalisation des secteurs, formatage des pratiques, prolétarisation des travailleur-euse-s.

Nous entendons chaque jour parler de cyberattaques, d'économie de l'attention, de GAFAM, n'est-il pas le temps pour nos secteurs de s'interroger sur ces sujets ? Le numérique et ses outils font partis de nos environnements de travail.

L'accompagnement social, historiquement inscrit dans la relation de face-à-face, tend à se développer dans une pratique à distance. Quelle part pour le numérique dans ce phénomène : cause, moyen, frein?