Les formations aux métiers du travail social sont remises en question en raison de la difficulté à recruter sur le terrain. Est-ce la qualité des formations qu’il faut remettre en cause et répondre à tout prix aux nouvelles modes, aux logiques de consommation de la formation ou aux pressions des financeurs ? Ne faut-il pas plutôt interroger ce qui fait formation, ce que vont y puiser les futurs professionnels pour tenir bon auprès de ceux qui en ont besoin et le renforcer ? Un monde sans fin passe par l’importance de se recentrer sur la capacité à « être auprès de l’autre » et ce qui le permet dans les pratiques de formation.

Témoignage de prises en charge de mineur en entretien clinique par une psychologue travaillant en institution de protection de l’enfance. Accueillir un mineur ayant subi des violences sexuelles, c’est entrebâiller une porte le plus délicatement possible.

Dans un contexte de perte d’identité professionnelle en milieu d’accueil de jeunes enfants, lieu où la rationalité prime en dépit de la qualité, il nous semble indispensable de réfléchir à la socialisation professionnelle et au bien-être au travail en crèche. Comment les professionnelles peuvent-elles perdurer dans leur emploi si elles ne trouvent pas de sens à leurs pratiques ? Comment accueillir l’enfant et sa famille lorsque les professionnelles sont elles-mêmes en tension quotidienne et ne partagent pas de culture commune ? L’analyse des pratiques est un facteur de capital social en crèche, favorisant ainsi une culture d’activité commune par une socialisation professionnelle accrue, une amélioration du bien-être et un investissement des professionnelles dans leur travail.

Cet article présente les réflexions quotidiennes d’une éducatrice travaillant en ITEP, confrontée à la difficulté d’accompagner ces jeunes dans un contexte institutionnel parfois complexe, et partagée entre la passion de son métier et la frustration de ne pouvoir s’épanouir totalement dans son activité professionnelle.

Interviewé par Sébastien Fournier, Philippe Gaberan invite les professionnels de l’éducation spécialisée et du travail social à renouer avec l’esprit d’entreprise et à renouer avec un savoir-faire équipe qui forcément passe par l’écoute de l’autre et la négociation.
Les associations ne représentent plus le seul mode d’organisation dans le champ de l’économie sociale et solidaire. L’autoentreprise qui maille les compétences à partir de plateformes ou d’autres styles de regroupement directement connecté sur les demandes des personnes en situation de vulnérabilité, les organisations de taille réduite, souple, mobile, réactive, portée par des acteurs engagés, solidaires sont les principes qui sont défendu dans cet entretien.

Après un retour sur une expérience professionnelle dans la fonction managériale auprès de travailleurs sociaux, l’auteure développe différents éléments contextuels dans lesquels peut s’inscrire la fonction managériale. Ces éléments contextuels et des données recueillies auprès de travailleurs sociaux lui permettent de proposer des modalités d’accompagnement dans le management des équipes en s’appuyant notamment sur la question du sens à donner aux interventions sociales. L’accompagnement des travailleurs sociaux dans la recherche du sens donné ou à donner à leurs interventions sociales étant un élément constitutif majeur de la légitimité du manager dans l’action sociale.

François, éducateur spécialisé, accepte de jouer. Pour un temps, un court instant, il sera « Papa ». Mais les règles du jeu sont mal définies. Elles s’écrivent sur le moment, au présent. Les contours en sont troubles et flous. Jeu dangereux, nécessaire, mais qui semble ancré dans l’impossible, si l’adulte peine à s’y trouver à son aise, l’enfant, lui, semble quelque peu en saisir les limites.

Depuis une quinzaine d’années, les enjeux de l’instance d’analyse des pratiques professionnelles, s’est transformée de l’intérieur et a diversifié son référentiel théorique. L’Action sociale ou éducative ne semble plus appréhendée à travers un cadre axiologique de valeurs, mais les équipes professionnelles semblent vouloir s’engager dans une démarche compréhensive. Ce changement de rapport au travail, perceptible au sein des séances d’APP, pourrait être indicatif d’un processus de professionnalisation à l’échelle du secteur médico-social. Démarche contrainte d’abord par une réduction des coûts exigée par l’État, le changement semble avoir pris une dimension culturelle, puis politique par la réforme des diplômes des métiers du social.

La psychologie sociale est la discipline par laquelle nous allons rendre compte, dans un premier temps d’un hiatus entre intention éthique et comportement « bienveillant » en rendant saillant l’impact des situations face à celui d’un élan d’une « nature » altruiste. Dans un second point, nous voulons démontrer qu’une intentionnalité morale ou bien-pensante se substitue potentiellement à l’éthique du lien. Pour terminer, nous développons l’idée du tiers (comme personne ou dispositif ), lequel permet de passer de l’illusion éthique à la démarche inachevée tendant vers des comportements éthiques.