En 1980, Fernand Deligny publiait sa réponse au texte, La société contre l'état (1974), de l'anthropologue cévenol Pierre Clastres, intitulée Singulière Ethnie, livre qui marque à la fois les points de rencontre et la distance irrémédiable entre la tentative des Cévennes et la pensée anthropologique. Deux années auparavant, en 1978, la caméra Paluche récemment inventé par Jean-Pierre Beauviala est introduite dans le réseau par Renaud Victor à travers le service de recherche de l'ORTF. Cet article entend clarifier la position qu'occupe Deligny à la fin des années soixante-dix, entre ethnographie sensorielle et bricolage institutionnel.

Le mouvement des Gilets jaunes est un mini-séisme provoqué par la collision des deux « plaques tectoniques » composant la société, le système et le monde vécu. Système du pouvoir et de l’économie d’un côté, monde vécu au quotidien par les sujets sociaux de l’autre. Vus de Suisse, ces débordements mobilisent quelques clichés sur les Français ingouvernables et râleurs. Nous devinons toutefois que derrière l’exubérance et la « manie » de descendre dans la rue, un véritable « malaise » social, une colère et une souffrance réelles sont à l’œuvre. Du coup, on se sent moins différents et plus concernés, on a envie de mieux comprendre le soulèvement citoyen de nos voisins. Cela formera la première partie de notre contribution.

L'article aborde la notion d'épreuve et son intérêt heuristique, analytique et politique contemporain. Dans un premier temps, il revient rapidement sur une période où, tout en étant présente dans la littérature spécialisée, la notion d'épreuve n'a eu, au mieux, qu'un rôle narratif complémentaire à l'analyse des classes sociales. Ensuite, l'article montre comment et pourquoi progressivement la notion d'épreuve a pris de l'importance dans les analyses au fur et à mesure des transformations de l'articulation du commun et du singulier. Enfin, il explore les spécificités de la mise en récit propre aux épreuves et aux modalités particulières d'articulation du social dont la notion est porteuse.

Ainsi que nombre d’observations l’attestent, le management s’étend comme un phénomène irrésistible au secteur associatif de l’aide et de la protection de l’enfance. Il s’y répand en confortant la pente qui entraîne les vieilles associations à se tenir, sous des expressions diverses, pour des instances souveraines, quasi féodales. La volonté technique de maîtrise, étendue au pouvoir sur autrui, son désir et ses comportements, tend à l’emporter sur toute autre considération existentielle. La parole est discréditée. Le sujet du management associatif ne saurait ainsi exprimer quelque refus par rapport à ce « dispositif » et ce « bien » auxquels il est prié d’adhérer. Aussi ce texte se propose comme une contribution pour découvrir dans ce secteur, selon la formule de Pierre Legendre, « les moyens de civiliser le Management ».

Jacques Ardoino met en perspective les jeux et enjeux des logiques et des sémiologies à l’œuvre dans la mondialisation-globalisation. La pensée systémique, holistique, générale, reste et transforme la pensée complexe en compliqué et rate toujours la négativité de la pensée dialectique.