Les mineurs étrangers non accompagnés (MENA) rencontrent des difficultés à percevoir la continuité de leur existence par-delà les ruptures qui ont émaillé leur exil. Les démarches de régularisation interfèrent avec un éventuel travail de récit de vie thérapeutique en leur imposant une restitution claire et cohérente de leur parcours. Les intervenants doivent donc adapter leur pratique afin d’accompagner au mieux ces jeunes migrants.

Dans le cadre de la protection de l’enfance, les écrits professionnels se vident de leur substance pour répondre à des injonctions de formalisme administratif. Empêtrés dans l’écheveau des consignes institutionnelles et des contraintes légales, les travailleurs sociaux négligent trop souvent la trame vivante du récit, porteuse de sens et d’humanité avec lesquels il est urgent de renouer.