Article de Christiane Montandon
Paru dans la revue La Nouvelle revue - Education et société inclusive, n° 91, vol. 5, 5-2021, pp. 13-29.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Pédagogie, Acquisition des connaissances, Relation pédagogique, Savoir, Interaction, Transmission, Communication, Discours, Non-dit, Signifiant, Sémiologie, Perception, Subjectivité
À travers ce qui se dit entre enseignants et élèves est mis à jour ce qui est tu, sous-entendu, impensé. La condition d’émergence de ces non-dits réside dans la prise en compte de l’altérité des interlocuteurs, dans le respect de l’hétérogénéité des points de vue de chacun. Une telle hétérogénéité, loin d’être un obstacle, s’avère une ressource pour explorer ce que l’enseignant comprend de ce que dit l’autre, mais aussi ce qu’il comprend in fine ne pas avoir compris en découvrant la diversité des interprétations possibles du discours de l’autre. Cette nécessaire articulation de l’expérience de l’altérité et de la découverte de non-dits légitime l’enjeu épistémologique d’un corpus de terrain constitué à la fois d’une approche vidéo-ethnographique et d’une approche clinique : c’est donc un couplage de données objectives à partir des enregistrements vidéo des interactions entre élèves pendant des cours de SVT (Sciences de la vie et de la terre) et de données subjectives recueillies à partir d’entretiens de type compréhensif auprès de l’enseignant concerné. La collaboration entre praticien et chercheur favorise une démarche réflexive chez l’enseignant, soucieux de comprendre son rapport aux apprenants.
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