Article de Jean Chambry
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 92, 2021, pp. 41-50.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Accompagnement de la personne et identité, Identité sexuelle, TRANSSEXUALISME, Adolescent, Genre
Chez les mammifères, il existe des mâles et des femelles, reconnaissables à leurs organes génitaux. C’est un système binaire. L’être humain, quant à lui, dispose d’une conscience réflexive. Il se pense, et par les représentations de soi qu’il construit, il accède à un vécu identitaire. Au cours de ce processus, les limites binaires du corps peuvent s’effacer. Au regard des évolutions sociologiques, anthropologiques, philosophiques sur les questions de genre, il n’existe plus aujourd’hui de théorie légitime, dans notre société occidentale, qui puisse rendre compte du processus de développement identitaire, des articulations entre réalités et limites biologiques du corps sexué et vécus de genre. Selon ces nouvelles perspectives, il existe une séparation importante entre le travail d’affirmation identitaire qui est traversée par les notions de sexe et de genre, et la découverte du désir sexuel et des pratiques de la sexualité. Il est indispensable d’aborder ces questions sans a priori idéologiques et d’accueillir toutes les paroles des personnes concernées afin de développer avec elles les stratégies les plus adaptées à leur bien-être et leur épanouissement à tous les âges de la vie.
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Article de Olivia Farkas, Maryan Benmansour, Riad Satouf, Marie Gillootset al.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 92, 2021, pp. 4-114.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Accompagnement de la personne et identité, Sexualité, Sexualité infantile, Théorie, Abus sexuel, Inceste, Identification, Agresseur, Groupe de parole, Adolescent, Psychanalyse, Information sexuelle, Bande dessinée, Genre, Identité sexuelle, TRANSSEXUALISME, Pornographie, Technologie numérique, Collège, Prostitution, Prévention, Témoignage en justice, Victime, Procédure, Droit pénal
La sexualité fait la une des médias : révélation d’abus sexuels sur des enfants, inceste, débat sur l’âge du consentement à l’adolescence… Ces événements nous interpellent comme professionnels, alors que le contexte a radicalement changé depuis notre jeunesse : à la relative ignorance fait place les risques d’une exposition à la pornographie ; les pratiques sexuelles des plus jeunes évoluent, le regard sur les sexualités non hétéronormées aussi. Mais la sexualité infantile ne peut se résumer à ces faits, elle est une source essentielle de plaisir, de développement pour l’enfant et l’adolescent. Comment les enfants et les adolescents sont-ils accompagnés, protégés, entendus ? Quelles sont les réponses établies par les institutions comme la justice, l’Éducation nationale ? Le pari de ce numéro est d’éclairer ces questionnements.
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Article de Colette Chiland
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 69, janvier-mars 2016, pp. 13-26.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Différenciation sexuelle, Égalité, [DEVELOPPEMENT DE LA PERSONNE], TRANSSEXUALISME, Identité sexuelle, Genre
On parle à tort et à travers du genre et de la théorie du genre. Il est stupéfiant que personne, ni les dictionnaires ni les auteurs de livres entièrement consacrés au genre, ne se soucie de la manière dont gender, après avoir été emprunté par l’anglais au français gendre au xive siècle, est réapparu en anglais en 1955 avec un sens ancien réactualisé. On ne cite pas le texte fondateur écrit par John Money. Certes, pour diverses raisons, Money est maintenant voué aux gémonies. Mais surtout il est commode de disposer d’un mot joker qu’on peut employer comme on veut pour justifier son idéologie. Ce sera tantôt le rapport entre les sexes, tantôt la condition féminine, tantôt la critique des normes sociales ; ce sera le déni de la réalité biologique, qui fait que la procréation humaine est sexuée. Le genre est simplement le statut social en fonction du sexe construit par toutes les sociétés, qu’elles reconnaissent deux sexes ou davantage. Ce statut comporte de l’arbitraire. En particulier « une valence différentielle » a conduit à l’infériorisation de la femme. On ne saurait pour autant nier l’existence de la différence des sexes : l’inégalité des droits commence seulement quand on hiérarchise les différences. On ne peut pas changer de sexe biologique ; on peut inventer des statuts pour les situations difficiles, d’origine biologique ou autre, qui font souffrir les personnes : troubles du développement du sexe, transsexualisme, etc. Mais prétendre que choisir son sexe est un droit humain est une aberration.[présentation de l'éditeur]
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