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Paru dans la revue Dialogue, n° 239, mars 2023, pp. 155-169.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sexualité, Homosexualité, Affectivité, Rencontre, Inconscient, Sociabilité
Cet article documente la pratique du plan dans les relations entre hommes, à savoir ces rencontres rapides, à but sexuel principalement et en général non répétées. Le matériel mobilisé résulte de trente entretiens semi-directifs. Le plan correspond souvent à une dissociation marquée entre le courant sensuel et le courant tendre, au sens freudien, et présente donc un intérêt pour approfondir la compréhension de cette dualité. L’article observe les prises de contact virtuelles, les lieux des plans et la possibilité de penser, ou de ne pas penser, le plan, d’en refouler le souvenir. Les affects éprouvés dans la rencontre de l’autre comme l’absence d’affect (désaffectation) sont alors analysés aux côtés de la question de la sociabilité et des impressions d’inquiétante étrangeté.
Article de Marie Naimi, Almuneda Sanahuja, Alexandra Vidal Bernard
Paru dans la revue Dialogue, n° 238, décembre 2022, pp. 91-110.
Mots clés : Enfance-Famille, Violence conjugale, Transmission, Fonction contenante, Traumatisme, Couple, Inconscient, Histoire familiale
Cet article s’intéresse au phénomène des violences conjugales en montrant l’intérêt de considérer l’articulation des enveloppes psychiques au niveau individuel, familial et « couplal ». Il met le projecteur sur les matériaux psychiques transmis de génération en génération, qui traversent ces contenants. Si certaines traces du passé sont conscientes et élaborées, d’autres demeurent inconscientes et empreintes de traumatismes. Par l’effet d’emboîtement des enveloppes psychiques et par le biais du nouage des alliances inconscientes, ces héritages négatifs se retrouvent impliqués dans les fondations du lien du couple. Une vignette clinique aide à comprendre le rôle des legs familiaux dans l’émergence d’agirs violents entre les partenaires amoureux et leur impact sur l’enveloppe psychique du couple. Les auteures esquissent enfin un modèle de structuration innovant du moi-peau du couple à partir de la théorisation de Didier Anzieu (1985).
Les jeunes « radicalisés » sont confrontés à des mouvements de questionnements internes et externes, comme grand nombre d’adolescents, sur leur filiation, leur identité. Leur engagement dans cet horizon guerrier s’inscrit autour de menaces psychiques inexorables face à des impensés dans leur histoire individuelle et collective. Appuyé par une méthodologie complémentariste, l’article analyse la situation de deux jeunes hommes confrontés à des reviviscences traumatiques de non-dits familiaux et la réactivation de mouvements internes et externes non maîtrisables. Malgré la tentative de maîtriser ces menaces, la radicalité semble renvoyer à une violence sociale et politique menaçante.
Paru dans la revue Dialogue, n° 234, décembre 2021, pp. 205-223.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Psychanalyse, Inconscient, Thérapie de couple
Les thérapies psychanalytiques auprès des couples apportent un bénéfice thérapeutique personnel à chacun des patients et, souvent, à leur lien douloureux ambivalent, comme en témoigne une méta-analyse comparative des approches thérapeutiques anciennes ou contemporaines. Une compréhension psychanalytique plus groupale s’impose aujourd’hui pour mieux saisir les problématiques identitaires mises en jeu par les processus inconscients qui structurent tout groupe humain, mais aussi la spécificité groupale transgénérationnelle des familles et des couples, laquelle donne à leur vie émotionnelle et affective une si grande intensité.
Le couple est parfois bousculé lors de l’arrivée d’un enfant qui oblige à un réaménagement de l’héritage psychique et des alliances fondatrices de la conjugalité. Des résistances s’installent, surtout lorsque les liens se sont organisés pour immobiliser le réveil de souffrances générationnelles. Le cas singulier d’une difficile conception d’un enfant, présenté pour sa valeur paradigme, nous aide à comprendre le laborieux passage entre conjugal et parental. Nous verrons notamment comment un climat d’incestualité dans la famille ancienne va conduire à un rejet de la maternité. La thérapie de couple dès le désir d’enfant, puis la thérapie familiale au temps de la grossesse aident à comprendre les craintes ou les effrois ressentis à l’idée de devenir parent. L’analyse des mouvements transférentiels et contretransférentiels soutient ce travail et permet de penser les organisations défensives mobilisées face aux traumatismes mis sous silence par les familles d’origine.
Paru dans la revue Dialogue, n° 227, mars 2020, pp. 57-73.
Mots clés : Enfance-Famille, Couple, Thérapie de couple, Conjoint, Narcissisme, Altérité, Conscience de soi, Inconscient, Séparation, Psychisme, Souffrance psychique
Cet article se propose d’éclairer les processus inconscients mobilisés dans la thérapie analytique du couple. Ceux-ci se centrent autour de deux axes : le pôle narcissique du lien et le pôle objectal du lien. Dans chacun de ces axes, la réflexion de l’auteur s’oriente sur les effets dans le couple des difficultés de séparation, de différenciation, de subjectivation et s’alimente de vignettes cliniques. La compréhension des difficultés de séparation psychique explique l’altération dans la rencontre de l’autre. L’article propose un éclairage sur le dispositif de thérapie en couple et son bénéfice.
Article de Muriel Katz Gilbert, Manon Bourguignon, Giuseppe Lo Piccolo
Paru dans la revue Dialogue, n° 226, décembre 2019, pp. 91-111.
Mots clés : Enfance-Famille, Transmission, Inconscient, Filiation, Deuil, Médiation, Photographie, Génocide, Séparation, Traumatisme, Histoire familiale, Transfert, Généalogie, Famille
La déshumanisation à l’œuvre dans le projet génocidaire et l’héritage d’un tel événement traumatique entraîne une catastrophe de la transmission et de la filiation. S’ensuit une impasse des processus d’identification et de différenciation sur plusieurs générations. Dans cette contribution, on interroge la nature des obstacles entravant le processus de deuil, de séparation et l’investissement de la vie après une catastrophe sociale. Il s’agit pour cela de rendre compte du travail de subjectivation nécessaire à l’appropriation de sa propre histoire et de celle de sa propre famille de manière à pouvoir engager un processus de séparation/différenciation. À travers une étude de cas, l’article montre la pertinence d’une rencontre clinique « médiatisée » pour la compréhension et la perlaboration du vécu traumatique d’une famille survivante qui vit entre-soi. Nous discuterons, en particulier, l’apport de la photographie comme une première tentative de figuration des affects et de mise au travail des processus intermédiaires garants de leur symbolisation.
Paru dans la revue Dialogue, n° 224, juin 2019, pp. 77-94.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Psychanalyse, Inconscient, Supervision, Analyse de la pratique, Épistémologie, Fantasme, Groupe, Approche clinique, Transfert, Contre-transfert
Convoqué pour faire un travail 1) qui n’est pas psychanalytique 2) qui ne s’inscrit ni dans une psychanalyse, ni dans une psychothérapie 3) dont le prétexte professionnel porte essentiellement sur des faits, des événements 4) s’effectue en groupe et 5) dont le dispositif groupal est considéré comme déterminant, comment être et rester psychanalyste ?
Si « c’est la théorie qui décide de ce qu’on observe » (A. Einstein), la clinique des situations plurielles et plurisubjectives oblige le psychanalyste à penser son travail dans la perspective de « l’extension de la psychanalyse » et des conséquences d’une « métapsychologie de troisième type » (R. Kaës). Mais le travail sur le fantasme – objet essentiel du psychanalyste – requiert de changer d’épistémologie et de quitter le paradigme de la psychologie, fondée sur une relecture en amont du concept freudien d’Inconscient. Dans ces situations, que peut être un travail de psychanalyste groupal, qu’est-ce qui le légitime ?
Paru dans la revue Dialogue, n° 223, mars 2019, pp. 133-151.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychanalyse, Couple, Société, Culture, Violence, Tradition, Thérapie de couple, Thérapie familiale, Inconscient, Conflit, Tunisie
Le courant intersubjectiviste en psychanalyse a imposé une représentation nouvelle du travail de subjectivation prenant en considération un sujet triple : de l’inconscient, du lien et de la culture. Dans le contexte tunisien actuel, les liens intersubjectifs se nouent et dénouent au gré d’une inévitable confrontation entre tradition et hypermodernité, ce qui met à rude épreuve identités et liens. Les couples et familles tunisiens sont affectés par des mutations vertigineuses politiques et sociales occasionnant des violences polymorphes. Cet article propose de montrer, vignette de couple à l’appui, comment la subjectivation ne peut se dérouler et se défaire de violence sans mettre en résonance conflits individuels, familiaux et sociétaux. C’est ainsi qu’il revient à la thérapie psychanalytique de couple et de famille d’accompagner la quête de nouveaux repères en minimisant le risque violent.
Paru dans la revue Dialogue, n° 223, mars 2019, pp. 29-45.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Approche clinique, Inconscient, Crise, Ambivalence, Émotion, Adaptation, Psychanalyse, Changement
Cet article interroge l’incidence de l’imprévisibilité et de la surprise dans la clinique en s’appuyant sur les essais de Michel de M’Uzan. Le fil rouge de cette réflexion clinique est de restituer à l’imprévisibilité et à la surprise leur dimension psychique bien plus qu’événementielle et de promouvoir l’économique, situé sur le versant de l’Éros, comme le plus sûr pare-excitation. Errance du Je entre le Moi et le non-Moi pour la surprise, va-et-vient entre le « déjà plus » et le « pas encore » pour l’imprévisibilité, Michel de M’Uzan promeut indubitablement la catégorie du devenir : « Que devienne actuel ce qui n’était que potentiel, que s’affirme une liberté qui n’était que virtuelle, bref que s’établisse ce qui n’a jamais existé. »