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Les jeunes « radicalisés » sont confrontés à des mouvements de questionnements internes et externes, comme grand nombre d’adolescents, sur leur filiation, leur identité. Leur engagement dans cet horizon guerrier s’inscrit autour de menaces psychiques inexorables face à des impensés dans leur histoire individuelle et collective. Appuyé par une méthodologie complémentariste, l’article analyse la situation de deux jeunes hommes confrontés à des reviviscences traumatiques de non-dits familiaux et la réactivation de mouvements internes et externes non maîtrisables. Malgré la tentative de maîtriser ces menaces, la radicalité semble renvoyer à une violence sociale et politique menaçante.
Article de Muriel Katz Gilbert, Manon Bourguignon, Giuseppe Lo Piccolo
Paru dans la revue Dialogue, n° 226, décembre 2019, pp. 91-111.
Mots clés : Enfance-Famille, Transmission, Inconscient, Filiation, Deuil, Médiation, Photographie, Génocide, Séparation, Traumatisme, Histoire familiale, Transfert, Généalogie, Famille
La déshumanisation à l’œuvre dans le projet génocidaire et l’héritage d’un tel événement traumatique entraîne une catastrophe de la transmission et de la filiation. S’ensuit une impasse des processus d’identification et de différenciation sur plusieurs générations. Dans cette contribution, on interroge la nature des obstacles entravant le processus de deuil, de séparation et l’investissement de la vie après une catastrophe sociale. Il s’agit pour cela de rendre compte du travail de subjectivation nécessaire à l’appropriation de sa propre histoire et de celle de sa propre famille de manière à pouvoir engager un processus de séparation/différenciation. À travers une étude de cas, l’article montre la pertinence d’une rencontre clinique « médiatisée » pour la compréhension et la perlaboration du vécu traumatique d’une famille survivante qui vit entre-soi. Nous discuterons, en particulier, l’apport de la photographie comme une première tentative de figuration des affects et de mise au travail des processus intermédiaires garants de leur symbolisation.
Article de Emmanuel Gratton, Christian Chambert, Claire Vitet
Paru dans la revue Dialogue, n° 221, septembre 2018, pp. 49-62.
Mots clés : Enfance-Famille, Violence, Groupe de parole, Enfant, Famille, Témoignage, Histoire familiale
Aborder la violence telle qu’elle résonne en chacun dans son actualité singulière et proposer d’en faire « l’écho » collectivement, telle est l’invitation du dispositif en groupe de parole évoqué dans cet article. L’approche des auteurs définit la violence comme polysémique, polymorphe, continuelle, originaire, centrale et problématique. Chacun peut en faire l’expérience au cours de son existence dans divers champs, familial, professionnel, social, voire dans plusieurs, successivement ou simultanément, et selon des positions subjectives variables – auteurs, victimes ou témoins – ou selon encore des configurations complexes. Deux cas cliniques éclairent en quoi le dispositif « groupe de parole » favorise le passage, « la passe », d’une violence engrammée par un sujet vers une métabolisation de ses effets.
L’insémination avec donneur met en jeu une dynamique familiale au-delà de celle du couple confronté à la stérilité de l’homme. Dans une perspective de recherche clinique compréhensive ont été recueillis, sous forme d’entretiens semi-directifs, les témoignages de chacun des membres de 24 couples en attente d’IAD dans un CECOS. L’objectif principal de cette recherche, conduite conjointement par des psychologues et des médecins, était de mettre en évidence le vécu psychique et le type de liens croisés entre l’homme et la femme dans chaque couple (donneur vs receveur). Les éléments significatifs de la dynamique familiale sont repérés à travers quelques grands thèmes apparus avec l’analyse de contenu des entretiens : la géométrie variable de la révélation à la famille de la démarche d’IAD, les destins du contrat narcissique au risque de la rupture de la descendance, la prévalence de la composante narcissique de la filiation. La variabilité même des situations rapportées montre bien que l’IAD n’est pas qu’un problème de couple, mais est aussi une affaire de famille.
Paru dans la revue Dialogue, n° 217, septembre 2017, pp. 31-44.
Mots clés : Enfance-Famille, Famille, Sociabilité, Technologie de l'information et de la communication, Biographie, Histoire familiale, Habitat
Cet article s’intéresse à la façon dont les usages sociaux ordinaires des technologies numériques d’information et de communication (TNIC) participent de l’évolution des sociabilités et des trajectoires de vie au sein de la sphère familiale. À partir d’une ethnographie de trois familles bretonnes en situation de bifurcation biographique (naissance du premier enfant, séparation conjugale, recomposition familiale après double veuvage), nous observerons comment l’usage des TNIC accompagne la réorganisation des liens intra et extrafamilaux, contribue à l’agencement (ou au réagencement) spatial de l’habitat et, plus largement, soutient les différentes manières de faire, défaire ou refaire famille.