Article de Jean Pierre Vidal
Paru dans la revue Dialogue, n° 224, juin 2019, pp. 77-94.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Psychanalyse, Inconscient, Supervision, Analyse de la pratique, Épistémologie, Fantasme, Groupe, Approche clinique, Transfert, Contre-transfert
Convoqué pour faire un travail 1) qui n’est pas psychanalytique 2) qui ne s’inscrit ni dans une psychanalyse, ni dans une psychothérapie 3) dont le prétexte professionnel porte essentiellement sur des faits, des événements 4) s’effectue en groupe et 5) dont le dispositif groupal est considéré comme déterminant, comment être et rester psychanalyste ?
Si « c’est la théorie qui décide de ce qu’on observe » (A. Einstein), la clinique des situations plurielles et plurisubjectives oblige le psychanalyste à penser son travail dans la perspective de « l’extension de la psychanalyse » et des conséquences d’une « métapsychologie de troisième type » (R. Kaës). Mais le travail sur le fantasme – objet essentiel du psychanalyste – requiert de changer d’épistémologie et de quitter le paradigme de la psychologie, fondée sur une relecture en amont du concept freudien d’Inconscient. Dans ces situations, que peut être un travail de psychanalyste groupal, qu’est-ce qui le légitime ?
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Article de Laurence Pornin
Paru dans la revue Dialogue, n° 224, juin 2019, pp. 61-76.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Courants de pensée en sciences humaines, Analyse de la pratique, Cadre thérapeutique, ASE, Supervision, Psychanalyse, Répétition, Approche clinique
Le travail clinique auprès des groupes d’analyse des pratiques en institution révèle la façon dont les équipes accueillent et contiennent les éléments pulsionnels insensés déposés par les jeunes et leurs familles. À partir d’une situation, l’article décrit comment cet espace autorise la transformation des projections diffractées dans les espaces interstitiels. Les éducateurs ont à se déprendre de la fascination des aspects de répétition du télescopage générationnel de la famille, de révélation du secret des origines, mis en scène sous leurs yeux par la jeune accompagnée, pour réamorcer un processus d’élaboration en équipe. Pour l’auteur, psychologue clinicienne, il s’agit de penser le cadre comme dépôt, en élaborant comment les transmissions psychiques vont se faire d’un espace à l’autre, aux zones de croisement, aux frontières de l’institution.
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Article de Denis Mellier
Paru dans la revue Dialogue, n° 224, juin 2019, pp. 95-112.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Enfance-Famille, Supervision, Analyse de la pratique, Famille, Équipe, Groupe, Approche clinique, Institution, Psychanalyse, Balint (Michael)
La problématique familiale peut être un risque ou une possibilité de travail en supervision d’équipe ou en analyse de la pratique. L’auteur s’appuie sur sa pratique clinique groupale. Il indique d’abord le risque du « familialisme » qui consiste à réduire l’institution à une famille ou à interpréter sans écart le problème des professionnels selon leur histoire personnelle. Il montre au contraire l’importance de considérer la place des familles des personnes accueillies dans l’institution car elles font partie des alliances et des organisateurs institutionnels. Après avoir indiqué comment ces deux dispositifs d’analyse sont centrés sur la professionnalité à l’instar d’un groupe Balint, il montre comment l’attention et les associations de points de vue des participants permettent de transformer le « négatif » de la problématique familiale des accueillis lors de la « construction de cas ».
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Article de Anne Husser
Paru dans la revue Dialogue, n° 223, mars 2019, pp. 29-45.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Approche clinique, Inconscient, Crise, Ambivalence, Émotion, Adaptation, Psychanalyse, Changement
Cet article interroge l’incidence de l’imprévisibilité et de la surprise dans la clinique en s’appuyant sur les essais de Michel de M’Uzan. Le fil rouge de cette réflexion clinique est de restituer à l’imprévisibilité et à la surprise leur dimension psychique bien plus qu’événementielle et de promouvoir l’économique, situé sur le versant de l’Éros, comme le plus sûr pare-excitation. Errance du Je entre le Moi et le non-Moi pour la surprise, va-et-vient entre le « déjà plus » et le « pas encore » pour l’imprévisibilité, Michel de M’Uzan promeut indubitablement la catégorie du devenir : « Que devienne actuel ce qui n’était que potentiel, que s’affirme une liberté qui n’était que virtuelle, bref que s’établisse ce qui n’a jamais existé. »
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