Article de Chloé Branders, Lola Gauthier
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 47, n° 2, juin 2023, pp. 319-354.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Enfermement, Détenu, Femme, Genre, Enquête, Méthodologie, Sciences humaines et sociales, Recherche, Recherche universitaire, Séduction, Norme, Norme sociale
Le présent article interroge la portée heuristique d’une relation d’enquête hétéronormée dans le contexte monosexué qu’est la prison. En considérant la relation d’enquête comme un processus de socialisation parmi d’autres, il s’agit de comprendre ce que les rapports de genre peuvent, d’une part, révéler de la prison et, d’autre part, faire faire à la prison et à son ordre hétéronormé. Ainsi, l’analyse permet de mettre en exergue les carences en détention liées à la (quasi-) absence de relation hétérosexuelle, la complexité des systèmes de domination qui traversent la prison et la manière dont il est possible de nouer des relations à l’intersection de ceux-ci.
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Article de Aurore Vanliefde, Davo Maras
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 47, n° 2, juin 2023, pp. 283-317.
Mots clés : Justice-Délinquance, Genre, Transidentité, Identité sexuelle, Prison, Détenu, Enfermement, LGBT, Norme, Stéréotype, Représentation sociale
Les établissements pénitentiaires sont organisés sur la base du principe de l’incarcération séparée selon les sexes. Une telle binarité de genre, rigide et cisnormative, est problématique pour les personnes trans détenues. Cet article se base sur des interviews avec des personnes trans (ex-) détenues et des professionnel·le·s du milieu carcéral belge. L’analyse présente les expériences et les difficultés principales auxquels les personnes trans détenues font face : les décisions de placement et de transfèrement, les différentes formes de (micro-) agressions, l’organisation et l’infrastructure carcérale genrée, ainsi que le manque d’accès à certains services, articles et soins spécialisés.
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Article de Louise Cadorel
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 4, 2022/4, pp. 489-518.
Mots clés : Justice-Délinquance, Justice des mineurs, Délinquance, Délinquance juvénile, Travail social, Travailleur social, Enfance en danger, Enfermement, CER, Valeur, Valeur sociale, Norme, Déviance, Droit pénal, Brésil
Au Brésil, la privation de liberté des mineurs condamnés par la justice est encadrée par des normes de droit international, qui visent à mettre en œuvre des politiques respectueuses des droits humains et des pratiques éducatives. Dans ce cadre, les « petits fonctionnaires » de la justice des mineurs en milieu fermé, les travailleuses sociales et les surveillants, responsables du volet éducatif de la sanction, sont les principaux responsables de la mise en œuvre de ces principes. Une enquête de terrain, menée dans deux établissements de privation de liberté de Rio de Janeiro, au plus près des pratiques de ces deux groupes professionnels, montre l’écart entre les référentiels éducatifs inscrits dans le droit et les référentiels pratiques mobilisés par les acteurs du terrain. Pris dans un système d’opposition lié à ces ethos divergents, l’ancrage tantôt sécuritaire, tantôt bureaucratique de leurs pratiques manifeste une appropriation contrastée de la réforme de la justice des mineurs, à l’heure d’un tournant sécuritaire au Brésil.
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