La naissance d’un enfant provoque un bouleversement important chez les parents, qui peut parfois entraîner un traumatisme psychique. L’ensemble de la triade père-mère-nouveau-né en est alors affecté. Ces difficultés psychiques et les ressources pour y faire face sont généralement méconnues des parents. Par son accompagnement, la puéricultrice de protection maternelle et infantile rompt l’isolement des familles, les oriente, soutient les interactions parents-enfants et favorise la création du lien d’attachement.

Les pleurs physiologiques sont un mode de communication pour le nourrisson. La “parentimité” aide les parents à observer le comportement de ce dernier et à mener une corégulation afin de répondre à ses besoins de manière adaptée. Elle favorise aussi le développement psychocorporel harmonieux du bébé par ce lien intime que les parents tissent avec lui, et participe à la prévention du syndrome du bébé secoué. La puéricultrice accompagne cette observation en soutenant les compétences parentales.

Le soutien à la parentalité est l’un des axes du travail de l’infirmière puéricultrice. Certains parents rencontrés sont hyperinformés sur tout ce qui concerne leur enfant ; ils cherchent des réponses. Face à ce savoir engrangé, la professionnelle qu’ils sollicitent doit réfléchir à sa façon d’intervenir auprès d’eux afin d’ajuster sa réponse et de percevoir les fragilités qui se cachent derrière leur apparente assurance. En effet, cette “expertise parentale” n’est pas gage de confiance en soi. Dans un monde où les relais familiaux sont de moins en moins présents, l’infirmière puéricultrice a une place prépondérante et subtile à prendre pour réassurer ces parents souvent perdus.

Les équipes des services de pédopsychiatrie et de protection maternelle et infantile de Meurthe-et-Moselle Sud ont mis en place une recherche-action centrée sur le développement du jeune enfant. Ce dispositif a pour objectif d’aider les familles dans la construction des premiers liens et de favoriser le développement de l’enfant. Cet accompagnement à la parentalité est réalisé au domicile des familles, de la naissance aux 4 ans de l’enfant, par les puéricultrices du service de protection maternelle et infantile, qui bénéficient de l’appui d’une psychologue.

L’accompagnement des enfants nés sous le secret en service de néonatalogie peut mettre en difficulté les équipes soignantes. En effet, ce contexte particulier de naissance entraîne souvent questionnements et émotions au sein de l’équipe. Comment suppléer au mieux cette perte de repères pour l’enfant sans se substituer à la mère de naissance ? La puéricultrice occupe un rôle central dans le soutien qui va être mis en place afin de répondre aux besoins spécifiques de ces nouveau-nés.

La synchronie entre la mère et l’enfant, capacité maternelle à répondre de manière adéquate aux besoins exprimés par le nouveau-né, est essentielle au neurodéveloppement de l’enfant, en particulier s’il naît prématuré. Si l’ocytocine et le cortisol contribuent de façon majeure à la mise en place du lien mère-enfant, de multiples facteurs anté-, péri- et post-partum sont susceptibles de perturber cette relation essentielle. La méthode kangourou, l’allaitement maternel et les programmes de soutien à la parentalité diminuent l’anxiété et la dépression parentales et favorisent le développement cognitif de l’enfant né prématurément.