Article de François Xavier Devetter, Annie Dussuet, Emmanuelle Puissant
Paru dans la revue Vie sociale, n° 45, juillet 2024, pp. 117-131.
Mots clés : Travail social : Métiers, Personne âgée, Vieillissement, Dépendance, Accompagnement, Soins à domicile, Aide à domicile, Contrainte, Conditions de travail, Aide médico-psychologique, Aide soignant, Auxiliaire de vie sociale, Précarité, Rémunération, Isolement
Les métiers du vieillissement, en établissements ou dans l’aide à domicile, cumulent un ensemble de contraintes physiques, temporelles et psychosociales aujourd’hui assez bien identifiées tant par des travaux quantitatifs que qualitatifs. L’invisibilité de la pénibilité est désormais largement dénoncée. Pour autant, les pistes d’amélioration demeurent peu avancées. Après avoir brièvement rappelé les différentes contraintes auxquelles sont exposées les salariées (essentiellement les agentes de service hospitalier, aides médico – psychologiques et aides – soignantes en établissements et les auxiliaires de vie sociale et aides à domicile dans les services d’aide et d’accompagnement à domicile), cet article identifie les principales raisons qui compliquent l’amélioration des conditions d’emploi de ces métiers. En conclusion, les auteurs tentent d’esquisser des pistes de transformations qui permettraient de dépasser au moins partiellement ces blocages.
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Article de Lise Demailly
Paru dans la revue Vie sociale, n° 39, janvier 2023, pp. 19-31.
Mots clés : Travail social : Métiers, Relation travailleur social-usager, Distance, Éthique, Accompagnement, Émotion, Autonomie, Institution, Respect
Le terme de « bonne distance » mobilise, pour parler de la relation et du travail relationnel, une métaphore spatiale, qui évoque un tir bien réglé ou un curseur qui serait à la bonne place entre éloignement et proximité. Cette « bonne distance » a des justifications professionnelles et éthiques. Bien que la formule soit commode, elle est très floue. L’article montre, à partir d’exemples empiriques, comment elle recouvre un certain nombre de conflits : autour du contenu de la professionnalité, des modalités du respect de l’usager, des méthodes de formation à la bonne distance, plus expérientielles ou plus technicistes. Par ailleurs, le contenu de la « bonne distance » est un construit social, soumis à variations historiques, et également sensible aux situations concrètes d’interaction, comme le media de l’interaction, l’âge des usagers, le cadre institutionnel du travail de care. Enfin, l’article montre que si la thématique commode de la « bonne distance » est interprétée de manière psychologisante, elle masque une autre problématique, importante et délicate, celle de la gestion de l’autonomie de l’usager, qui renvoie à des enjeux non seulement psychologiques et émotionnels, mais aussi politiques. L’éthique des professionnels se joue également par rapport aux institutions.
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