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Le travail de groupe est assez fréquent en addictologie. Les groupes d’entraide, en général portés par des associations regroupant des pairs, les groupes de parole pour les patients, les groupes de couples, de conjoints ou d’enfants de personnes aux prises avec l’addiction sont fréquents. Les groupes multifamiliaux sont plus rares. Nous avons voulu montrer à travers cet article quel pouvait être le potentiel thérapeutique de ce type de groupe et quelles étaient les conditions pour que ce potentiel se déploie. Appartenir et se différencier sont au cœur des fonctions d’une famille, le groupe thérapeutique multifamilial peut contribuer à activer ces processus.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 44, n° 2, juin 2023, pp. 165-170.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Mort, Deuil, Maintien du lien, Interaction, Mémoire, Thérapie, Culture
Nous nous appuierons ici sur une vision du processus de deuil en deux temps distincts, celui de l’adaptation à un quotidien où le défunt n’est plus et celui de l’évolution du lien avec le défunt. Ce second temps correspond à la dimension relationnelle du deuil et renvoie à tout ce qui peut rester en suspens, au cours du temps, entre les vivants et leurs proches défunts. Certaines thérapies du deuil invitent ainsi les personnes endeuillées à des formes d’interactions et de dialogues avec le défunt afin d’offrir la possibilité de pouvoir dire, sentir, faire ou entendre ce qui importe à chacun. Grâce à la mise en place d’interactions significatives entre vivants et morts, tant leur lien que les images du défunt se modifient, conduisant à davantage d’apaisement. Par ailleurs, ces interactions peuvent venir soulever la question du mode d’existence du défunt, certains considérant qu’il est constitué de souvenirs et de représentations et d’autres estimant qu’il poursuit une existence invisible et autonome par-delà la mort.
Cet article est la version écrite de la plénière que nous avons animée lors des 14e Journées de Lyon. Il présente une approche systémique de la périnatalité. Nous décrirons l’évolution dans la manière de soigner le naître, et ses présupposés historiques, philosophiques, anthropologiques et éthiques. Nous pensons que ces présupposés agissent de manière voilée dans la conception du soin. L’obstétricien nous dit : « Le bébé se porte bien. » Cette phrase labellise une opérativité de la réalité très partielle. Nous présenterons en réponse les principes d’une obstétrique de la complexité et d’une périnatalité systémique qui prennent en compte la globalité des participants, familles et réseaux.
Le harcèlement scolaire est un sujet de préoccupation grandissant depuis une dizaine d’années, aux conséquences parfois désastreuses pour la santé physique et psychologique des enfants qui en sont victimes. Il existe de nombreuses approches qui tentent de remédier à ce phénomène, toutefois, elles partent toutes du même postulat : il faut intervenir à la place de l’enfant en souffrance. La grande majorité des stratégies de lutte contre le harcèlement cherchent à intervenir en toute logique entre le harceleur et sa victime pour défendre cette dernière et demander au premier de cesser l’agression. Nous montrerons dans cet article que cette manière d’agir présente des faiblesses et peut se montrer contre-productive, en toute logique interactionnelle. Nous proposerons une lecture systémique du problème qui permettra de développer une autre stratégie d’action, celle de travailler avec l’enfant ou l’adolescent harcelé afin qu’il trouve en lui les ressources nécessaires pour faire cesser l’agression. Afin de montrer l’efficacité de cette approche, nous analyserons les 79 cas qui ont été suivis dans le cadre d’une thérapie brève et stratégique selon le modèle de Palo Alto.
Au travers d’une situation clinique prise en charge par une « équipe mobile » qui fut mise en place en Belgique par décision politique, comme alternative à l’hospitalisation psychiatrique de longue durée, l’article met en évidence l’isomorphisme entre la situation institutionnelle et la situation familiale. Les auteurs décrivent comment, sans le vouloir, des enjeux relationnels entre deux équipes peuvent reproduire des impasses et de la souffrance chez le patient. Ils indiquent aussi comment ces impasses s’apparentent aux « jeux psychotiques dans les familles », comme M. Selvini-Palazzoli et ses collaborateurs l’ont si bien décrit.
L’approche systémique des relations blessées, sur un mode autoréférentiel, nécessite un engagement du thérapeute avec tout ce qu’il est, notamment son histoire familiale et personnelle. Dans un groupe de supervision systémique, cette éthique implique une prise en compte, chez chacun-e, de ses propres cartes du monde. Le présent article modélise une forme de supervision que l’auteur a mise sur pied dès 2016 avec successivement six groupes de supervision. Chaque thérapeute, avant d’évoquer une situation clinique, esquisse au tableau son propre génogramme. Dans un deuxième temps, les participant-e-s, y compris le superviseur, s’expriment par des mots ou des métaphores, tout en devant évoquer une résonance dans leur histoire personnelle. Cette supervision, démocratique, « augmentée » par les apports personnels des thérapeutes, est discutée avec l’une des participant·e·s.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 38, n° 4, décembre 2017, pp. 363-369.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Regard, Interaction, Comportement, Relation, Observation, Parents, Enfant, Jeu, Relation enfant-parents, Nourrisson
La première partie de cet article consiste en quelques réflexions, présentées sur un mode impressionniste, sur le thème du regard, en particulier sur ses qualités et sur son importance dans nos relations. Dans la seconde partie est décrite une recherche sur l’influence du contexte d’observation (absence versus présence, active ou non, de l’autre parent) sur les comportements parentaux en situation de jeu avec leur enfant de 9 mois. La discussion, quant à elle, porte sur les leçons à tirer et les implications cliniques.
De plus en plus de familles exposent les thérapeutes familiaux à des situations où le couple parental s’est réuni après une période de séparation. Sur la base d’une étude de cas, cet article met en évidence l’impact que peuvent avoir les retrouvailles parentales sur une famille (et notamment sur les enfants) et la complexité des processus psychologiques et systémiques qui peuvent être impliqués. La mise en récit collective de la période de séparation et de la trajectoire familiale semble nécessaire pour préserver la cohésion de la famille et permettre la redéfinition des relations.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 38, n° 3, septembre 2017, pp. 277-294.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Thérapie de couple, Approche systémique, Évaluation, Psychothérapeute, Méthode, Interaction, Relation soignant-soigné
Ce travail de recherche ambitionne d’étudier l’effet de la sculpturation sur les thérapies de couple, selon une démarche exploratoire et qualitative, s’inscrivant dans le paradigme de « l’efficacité réelle ». Deux sources de données de recherche ont été retenues : les entretiens thérapeutiques, réalisés en centre de thérapies familiales, et l’entretien de recherche avec la thérapeute. Les résultats mettent en évidence que les effets de la sculpturation diffèrent selon les thérapies étudiées. Ceux-ci ne sont pas toujours spectaculaires, et un effet manifeste après la sculpture est observé chez un seul couple : il s’agit d’un moment de grande intensité émotionnelle.
Nous présentons un modèle de psychothérapie familiale systémique, centrée sur les stratégies de régulation émotionnelle. Notre hypothèse est qu’en axant notre travail sur la régulation des émotions des différents membres de la famille, nous aurons une meilleure compréhension des effets de cette régulation sur l’ensemble de la famille et la place de la régulation émotionnelle dans la chaîne circulaire des interactions intrafamiliales. Une recherche-action menée auprès de trente familles permet de dégager des premiers résultats sur les effets de l’agression verbale, la suppression expressive, le déni, la rumination et la réévaluation cognitive. Des patterns de régulation émotionnelle caractérisent les familles de la même façon que les patterns transactionnels décrits par la première systémique ou les croyances partagées décrites par la deuxième systémique. Nous pensons que la réflexion sur la régulation émotionnelle va dans le sens de l’essor d’une troisième systémique.