Documentation sociale

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" Mon camion, c’est ma maison ". Quand le véhicule-habitation vient questionner la norme d’habitat

Article de Emilie Auger

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 89-108.

Mots clés : Lien social-Précarité, Habitat, Transport, Norme, Mobilité géographique, Milieu rural, Mode de vie, Nomadisme, Agriculture, Écologie

Les jeunes nomades et saisonniers viticoles sont peu étudiés par les chercheurs et peu connus des politiques publiques. Quand ils circulent dans les espaces ruraux, leur présence interroge la norme d’habitat établie par les codes de l’urbanisme et les politiques sociales liées au logement. En effet, les jeunes saisonniers nomades vivant en tente, voiture et principalement en camion aménagé transgressent la norme de l’habitat par leur mode de vie mobile. Les entretiens que nous avons réalisés avec ces jeunes, souvent vus comme des déviants dans les espaces ruraux qu’ils traversent, ont permis de comprendre leur monde social et, ce faisant, les valeurs mises en avant par ces nomades pour justifier leur maintien dans ce mode de vie.

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Médicaliser les inégalités sociospatiales. La légitimation sanitaire des mises en politique de la lutte contre la précarité en milieu rural

Article de Marina Honta

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 69-87.

Mots clés : Santé-Santé publique, Précarité, Inégalité, Milieu rural, Politique sanitaire, Stéréotype, Santé publique, Accès aux soins

L’étude menée sur la communauté d’agglomération du Libournais (Gironde) revêt une portée heuristique pour saisir les ressorts de l’engagement des acteurs publics locaux dans la lutte contre les inégalités sociales de santé. Si l’on se réfère au modèle des déterminants sociaux de la santé, le cadrage du problème à traiter apparaît ici très sélectif car ces inégalités sont essentiellement appréhendées sous l’angle des obstacles faits aux droits et aux soins. Existent aussi des représentations faites de préjugés ordinaires à l’endroit de certains groupes sociaux doublées d’un phénomène de « sanitarisation du social ». Consistant à « traduire » au nom de la « santé publique » des problèmes sociaux en phénomènes sanitaires, ce processus de médicalisation permet de saisir les formes localement adoptées du travail d’invention de la santé publique. Si elles conduisent à transformer les multiples signes de la précarité en risques sanitaires et à les inscrire dans l’espace public pour en faire des objets de politique, cette traduction s’opère sans que ces autres catégories de problèmes (chômage, habitat indigne, troubles à l’ordre public, isolement, etc.) ne soient appréhendées comme des déterminants sociaux des inégalités en santé. Un tel travail d’inférence empêche la conduite d’une action globale et partenariale en ce domaine et obère la structuration de parcours coordonnés de santé.

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La sécurité sanitaire au village. La crise du Covid-19 vue d’en bas

Article de Lucie Michel, François Xavier Schweyer

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2021, pp. 13-35.

Mots clés : Santé-Santé publique, Épidémie, Milieu rural, Sécurité, Crise, Organisation, Solidarité, Peur, Enquête, Stress, Soin

Cet article vise à comprendre comment la gestion de la crise a été organisée et vécue sur un territoire rural du Grand-Est situé en zone rouge. À partir d’une enquête conduite dès le début de l’épidémie (mars 2020) et jusqu’en juillet 2020, l’analyse porte sur la réception des mesures de sécurité sanitaire, sur la mobilisation locale entre entraide, peurs et tensions et, enfin, sur l’action de professionnels de santé regroupés au sein d’une structure d’exercice coordonné. L’enquête montre que la légitimité des mesures de sécurité sanitaire n’a pas été discutée mais que les modalités de leur application ont été critiquées au plan organisationnel et moral. La crise a en effet montré combien les démarches de soins primaires dans cet environnement rural étaient ancrées dans un entrecroisement de liens sociaux mis à l’épreuve par une réponse sécuritaire perçue comme stressante et parfois désajustée. Le pôle de santé existant sur le territoire a été un espace de soutien et d’échange pour les professionnels de santé, mais aussi un vecteur ayant facilité la réception des messages des autorités. Les formes de solidarité déployées ont mis au jour une sorte de désectorisation de la santé.

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Des oasis et des déserts associatifs. Engagements différenciés dans les activités de loisirs parmi les 15-30 ans à l’échelle d’un département français

Article de Gianni Marasa, Williams Nuytens

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2021, pp. 255-274.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Sport, Association, Jeune, Territoire, Statistiques, Inégalité, Représentation sociale, Milieu rural, Précarité, Culture

Malgré un taux de participation élevé et une forte attraction des pôles culturels et sportifs, les 15-30 ans pénètrent encore insuffisamment le monde associatif si on tient compte de leur nombre total dans la société française. Cet article analyse la variation des engagements incluant les simples participations et les prises de responsabilités sur le territoire d’un département français. Il exploite plusieurs niveaux d’observation pour considérer l’analyse locale des faits et s’appuie par conséquent sur des matériaux allant des statistiques générales à des datas plus fines et de première main. Nos résultats permettent de dresser une typologie des associations enquêtées (types fataliste, protecteur, éducatif). Ils soulignent par ailleurs l’existence d’« oasis » et de « déserts » associatifs, c’est-à-dire les conséquences comme les causes parmi d’autres de nettes disparités parmi les 15-30 ans. Dans ce cadre, les lieux de vie constituent des marqueurs sociaux aussi puissants que les conditions sociales d’existence.

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Les ressources de la proximité. Capital d’autochtonie et engagements locaux des jeunes femmes d’origine populaire et rurale

Article de Sofia Aouani, Sophie Orange, Fanny Renard

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2019, pp. 167-189.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Jeune, Femme, Classe sociale, Milieu rural, Insertion professionnelle, Revenu, Territoire

Cet article propose de mobiliser le concept de « capital d’autochtonie » pour éclairer les formes de soutien et les types de ressources sur lesquels s’appuient les jeunes femmes d’origine populaire et rurale dans leur accès à l’âge adulte. Le capital d’autochtonie va permettre à ces jeunes femmes de compenser l’absence ou la faiblesse des capitaux culturels et/ou économiques nécessaires à l’insertion professionnelle ou à l’accès à la propriété. En venant combler les décalages entre les titres scolaires et les postes occupés, ou encore en contribuant à offrir aux jeunes femmes des marges de liberté et de résistance face à l’assignation domestique au sein du couple ou aux rapports hiérarchiques dans l’emploi, les ressources locales apparaissent comme des conditions de possibilité de la conciliation entre différents impératifs sociaux qui pèsent sur ces jeunes femmes, et notamment les normes de l’emploi et de la maternité. Mais, s’il permet de pallier l’absence ou la faiblesse des capitaux centraux dans l’accès à certains marchés (emploi, immobilier, matrimonial, etc.), le capital d’autochtonie ne permet pas de compenser intégralement ce déficit.

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