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Plus qu’avec aucun autre, la psychanalyse entretient des liens inépuisables et permanents avec le domaine de l’éducation. L’être humain semble « éducable » à l’infini, mais non sans difficultés ! Les modes changent, et le mystère demeure. Le Coq-Héron tente d’apporter quelques idées à ce vaste problème qui a déjà inspiré la réflexion de Freud et de Ferenczi, et que le passage des générations et les changements de hiérarchies remettent périodiquement au premier plan.
Le thème de ce numéro s’inscrit donc dans les évolutions et turbulences de la société ; entre le soin et l’éducation, il est question de dépendance et d’autonomie, depuis les premiers âges de la vie jusqu’aux suivants, tant qu’il est question d’apprendre, « apprendre à » et « apprendre de », selon la réversibilité si particulière de ce verbe. Des auteurs et cliniciens de la psychanalyse, Bion, Ferenczi, Torok, Pikler, Korczak, nous apportent aussi éclairages, expériences et passion sur ce chantier permanent et parfois si brûlant.
Sommaire :
- Modernité des théories d’Emmi Pikler. Bernard Golse. Page 13 à 28
- La mère confrontée à l’indépendance du nourrisson. Anna Vincze. Page 29 à 36
- Maria Torok, pédo-psychothérapeute à l’école maternelle. Introjecter/incorporer le « fond primitif ». Caroline Le Roy. Page 37 à 47
- Apprendre à, apprendre de : du lien nécessaire à la médiation culturelle. Stéphanie Frigout. Page 48 à 58
- M. le maudit. Bénédicte Henry. Page 59 à 69
- Réussir à l’école ? Perspective clinique. Jean-Pierre Kamieniak. Page 70 à 77
- Liberté d’expression, humour de résistance et surmois féroces. Eva Landa. Page 78 à 88
- L’héritage fécond d’une pensée à contre-courant. Entre éducation et psychanalyse, relire Sándor Ferenczi aujourd’hui. Stefania Ulivieri Stiozzi. Page 89 à 98
- Quand la formation convoque l’inconscient. Bernard Pechberty. Page 99 à 108
- La mémoire « normative » : synthèse et réécriture du sens de l’expérience. Valentine Prouvez. Page 109 à 114
- Parents modèles, enfant modèle. Christian Gérard. Page 115 à 123
- Notre identification à Freud. León Grinberg. Page 124 à 129
Article de Catherine Lovering, Marcel Gaumond, Aimé Agnel, et al.et al.
Paru dans la revue Le Coq-héron, n° 244, avril 2021, pp. 13-121.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Psychanalyse, Psychanalyste, Psychiatre, Théorie, Rupture, Séparation, Courrier, Inconscient, Libido, Mythe, Tabou, Relation interpersonnelle, Jung (Carl Gustav), Freud (Sigmund), Ferenczi (Sandor)
Des recherches peu connues et insuffisamment exploitées dans leur ampleur réelle permettent de jeter un regard nouveau sur la relation complexe qui existait entre Freud et Jung. Il semblerait que l'impossibilité d'une entente durable entre ces deux hommes ait été inscrite dès la période précédant leur rencontre.
Écrire comme décrire sont des processus très spécifiques aux humains, qui installent des actes fondateurs tant pour la plupart des civilisations, que pour les subjectivations individuelles au sein de leurs environnements.
Nous proposons aux lecteurs quelques exemples associés à des réflexions et méditations diverses sur ces phénomènes remarquables, qui concernent la plupart des domaines de nos cultures et de nos relations humaines, dont celui particulier à la psychanalyse.
Le dialogue Freud-Ferenczi a ouvert la psychanalyse à de nouvelles problématiques qui nécessitent de penser l’originaire et le réel : pathologies marquées par des conflits intra- et inter-psychiques de plus en plus précoces, influence de facteurs exogènes (traumas, désordre familial, ou social, modes de communication, etc.). L’observation-adaptation de la clinique à ces souffrances implique des modifications dans la représentation du fonctionnement psychique inconscient (« méta-psychologies en mouvement »), lesquelles engendrent des questions cruciales pour la formation des psychanalystes : finalité de leur propre analyse, travail sur les transferts, intégrations de modèles métapsychologiques de tendances diverses pour aborder la complexité des problématiques singulières, modalités et politique de transmission au sein des écoles comme en leurs marges.
Article de Elena Adam, Eva Brabant Gero, Emmanuel Danjoy, et al.
Paru dans la revue Le Coq-héron, n° 238, septembre 2019, pp. 11-145.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Psychanalyse, Psychanalyste, Approche historique, Presse, Traumatisme, Pédiatrie, Enfant, Transfert, Hypnose, Sexualité, Totalitarisme, Démocratie, Expression écrite, Médecine, Ferenczi (Sandor), Balint (Michael)
Depuis sa création en 1969, Le Coq-Héron, tribune libre pour la psychanalyse, mène avec Judith Dupont et son comité de rédaction, un travail de traduction et de publication de textes d'horizons, d’auteurs et de langues très divers. Pour célébrer en 2019 ce cinquantenaire d’existence et la continuité de l’esprit de cette tribune (éditée par Jacques Dupont jusqu'en 2001), le comité de rédaction propose de rouvrir ses archives en revisitant une sélection d’articles qui lui semblent historiquement marquants. Choisis pour la pertinence de leurs éclairages cliniques et théoriques articulés aux réalités d’une société en mouvement, ils devraient aviver l’intérêt des lecteurs du XXIe siècle.
Ce numéro donne la parole aux plus grands spécialistes mondiaux actuels des idées de S. Ferenczi, autour des thématiques qui lui étaient chères, telles, la sincérité "au cœur de la compréhension du discours psychanalytique d’aujourd’hui (A. Haynal)", l’authenticité de l’analyste, sans laquelle la cure n’est que répétition du trauma.
Sándor Ferenczi a su "anticiper la technique psychanalytique contemporaine fondée sur le transfert, sur le contretransfert et sur la relation mutuelle entre patient et analyste" (F. Borgogno), et interroger la responsabilité de l’analyste tout au long du chemin semé d’embûches emprunté par le couple formé par le patient et son analyste durant la cure. Les auteurs remontent ici aux sources des explorations cliniques, révolutionnaires pour leur temps, du plus proche collaborateur de S. Freud, en mettant en évidence sa résolution, sa témérité et la justesse de ses intuitions qui ont ensemencé la pensée et la clinique psychanalytiques contemporaines.
Article de Jean François Chiantaretto, Catherine Chabert, Janine Altounian, et al.et al.
Paru dans la revue Le Coq-héron, n° 224, mars 2016, pp. 10-104.
Mots clés : Enfance-Famille, Contre-transfert, Relation enfant-mère, Carence affective, Accueil, Haine, Pulsion de mort, Pulsion de vie, Enfant, Adoption, Narcissisme, Culpabilité, Traumatisme, Psychanalyse, Ferenczi (Sandor)
Carte blanche a été donnée à des analystes pour se confronter au texte de Ferenczi, qui donne son titre au numéro, dans l’actualité de leurs implications cliniques et théoriques. Ce texte, fondamental et pourtant encore trop méconnu, a été choisi pour sa capacité à interroger la place de son auteur, aujourd’hui, dans la pratique des analystes. Après avoir été longtemps rejeté, l’héritage ferenczien occupe désormais une place importante, pour une part liée à l’influence de Winnicott, qui a mis en évidence le rôle joué par la réalité de l’environnement dans la construction psychique du sujet. Ferenczi aborde dans ce texte le problème de l’autodestructivité propre aux enfants « non bienvenus », autodestructivité indissociable d’une irréductible culpabilité à être. L’activation archaïque de pulsions d’autodestruction, dans ce contexte, ouvre une perspective métapsychologique venant radicalement questionner le concept freudien de pulsion de mort, tel qu’il est mis en place avec la seconde théorie des pulsions.
Ce numéro reprend la plupart des interventions des journées internationales « Présence de Ferenczi » organisées par l’équipe du Coq-Héron : Italiens, Espagnols, Canadiens, Hongrois et Français de tous horizons y ont évoqué avec une franchise inhabituelle leur clinique psychanalytique. Traversées de courants culturels multiples, ces rencontres témoignent notamment de l’ouverture actuelle aux travaux de Ferenczi sur les pathologies traumatiques précoces (cas limites, perversions, psychoses…) ; ce qui impose une refonte de la théorie de la technique.