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La prise en charge des enfants impactés par des évènements traumatiques dans un contexte d’aide internationale nécessite de penser de nouveaux dispositifs d’accompagnement. Le thérapeute est confronté à une clinique du traumatisme qui s’inscrit dans des temps précoces ou archaïques. Les dispositifs mis en place sont le théâtre et l’origine de remaniements qui dépendent de son engagement et de ce qu’il suscite dans la rencontre. Dans le cadre d’une recherche menée au Cambodge, un dispositif a été mis en place auprès d’enfants victimes de violences en s’étayant sur le concept d’enveloppes psychiques et sur la base de médiations thérapeutiques. Lors de ces rencontres, le corps du clinicien et de l’interprète ont été fortement mobilisés au travers des effets transféro-contre-transférentiels. Ceux-ci se retrouvent à la fois dans une forme d’écho sensoriel et sensori-moteur, une fonction miroir, avant d’ouvrir sur une secondarisation possible, ce qui permet d’accéder à un étayage nécessaire à l’élaboration des vécus traumatiques.
Paru dans la revue L'Autre, vol. 25, n° 1, janvier-avril 2024, pp. 25-78.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Inconscient, Identité culturelle, Approche historique, Histoire familiale, Algérie, La Réunion
Dossier composé de 4 articles :
- L’inconscient au risque de l’histoire ? Histoire des profondeurs et métamorphoses de l’affectivité II
- À l’écoute des histoires en terre créole pour un soin aux enfants de la Creuse et de La Réunion
- Algérie : un silence en héritage, une enfance confisquée
- Psychologie raciale et médecine : la construction d’une « mentalité africaine » dans le contexte colonial français (XIXe-XXe siècles)
Article de Joan Tissier, Isabelle Buresi, Elisabeth Iraola, et al.
Paru dans la revue Devenir, vol. 36, n° 1, 2024, pp. 2-18.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Dépression post-partum, PMI, Dépistage
La dépression maternelle est le trouble de santé mentale le plus fréquemment observé dans la période périnatale. Le repérage de la dépression maternelle périnatale n’est pas toujours aisé car elle peut revêtir une forme différente du tableau classique de la dépression. L’anxiété et les doléances sur le développement ou la santé du bébé sont fréquentes, tout comme la fatigue ou les doutes, inhérents à la situation de la maternité, contribuant à rendre difficile la lecture des signes indicateurs d’une dépression du post-partum. L’utilisation d’un outil standardisé de dépistage peut aider à ce repérage. Quelle est la situation du dépistage universel de la dépression maternelle pendant la grossesse et en post-partum ? Comment ce dépistage est-il accepté par les femmes et par les professionnels effectuant ce repérage ? Cet article présente un état des lieux des connaissances sur ce sujet pour étayer la mise en place d’un dépistage systématique de la dépression maternelle au sein d’un service de protection maternelle et infantile.
Avant de parler des réunions d’équipe comme moyen de traiter affects et émotions, Pierre Delion explique le double transfert construit par la relation entre un patient et un soignant. La réunion ne peut être un outil thérapeutique qu’à certaines conditions non négociables. Si c’est le cas, elle favorise l’engagement des soignants au bénéfice des patients, prolonge leur formation et évite aux soignants de supporter une surcharge d’affects envahissants qui risque de les fragiliser dans leurs limites.
Paru dans la revue Empan, n° 133, mars 2024, pp. 83-90.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Passage à l'acte, Burn out, Analyse institutionnelle, Psychiatrie, Psychose, Contre-transfert, Mécanisme de défense, Émotion, Souffrance psychique, Usure professionnelle, Infirmier psychiatrique, Relation soignant-soigné
François Tosquelles répond à Maud Mannoni dans un article de L’information psychiatrique (1967). Elle lui demandait comment éviter les passages à l’acte de soignant·es angoissé·es par les enfants psychotiques. À travers une situation clinique dramatique, les autrices tentent de montrer les subtilités du travail en psychiatrie qui permettent de « déjouer les angoisses paranoïdes et de persécution, éveillées par le commerce thérapeutique avec les [patient·es] », comme dit si bien Tosquelles.
L’article aborde la complexité des émotions et des sentiments auxquels nous confronte le travail avec des personnes psychotiques, l’existence du rien, comment ce rien peut se retourner jusqu’à l’effroi ou nous faire éprouver de la haine. Tous les soignants ressentent de la difficulté à prêter attention à ces émotions complexes, témoins de la relation entre une personne soignante et une personne soignée, et tout simplement effacées par les protocoles et autres bonnes pratiques.
Avec certains sujets, l’analyste ou le psychothérapeute ressent un vide dans le contre-transfert, consistant en une hallucination négative qui intervient en miroir du travail du négatif chez le patient. Ce contre-transfert rend compte des modalités transférentielles de ce patient, ainsi que d’un trouble limite de la subjectivation relié à une défaillance du miroir interne. Ce miroir interne est alors recherché au dehors, au sein du transfert, mais il l’est aussi à un niveau « transitionnel » dans des prothèses.
Une situation d’urgence en CMPP. Le lâcher-prise du soignant permet, quand cela le nécessite, d’accueillir l’événement là où celui-ci se produit pour en faire un moment clinique agi qui s’inscrit dans le parcours de soin dans un projet de symbolisation. Cela passe par l’événement devenu scénographie temporo-spatiale, véritable médiation dans le suivi des populations d’enfants et de familles présentant des inorganisations identitaires, empêchés de latence.
Paru dans la revue Empan, n° 133, mars 2024, pp. 56-57.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, CMP, Émotion, Infirmier psychiatrique, Santé mentale, Affectivité, Relation soignant-soigné, Travail d'équipe, Distance, Soin, Empathie
Cet article relate une situation autour de la prise en compte des émotions et de leur impact sur le soin. Il s’inspire d’une expérience personnelle en tant qu’infirmier en psychiatrie dans un centre médico-psychologique. Le soignant est alors amené à questionner ses affects positifs ou négatifs afin qu’ils ne nuisent pas à la relation soignant-soigné. Il en ressort que le professionnalisme et la démarche clinique n’excluent pas le travail émotionnel.
Article de Roland Gori, Laurent Morlhon, Blandine Ponet, et al.
Paru dans la revue Empan, n° 133, mars 2024, pp. 31-39.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Société, Sécurité, Psychiatrie, Soin, Épidémie, Émotion, Média, Opinion publique, Technologie numérique, Organisation du travail, Norme sociale, Démocratie, Éthique, Contrôle social
Roland Gori analyse l’évolution de notre société comme le passage d’une société disciplinaire à une société de contrôle. Il en montre précisément les effets, en particulier à travers l’exemple de la gestion de l’épidémie de Covid, la crise actuelle de la psychiatrie et l’atteinte à la parole, la disparition de la narration et du récit, si précieux dans nos métiers du soin. Retrouver le soin, comme un véritable acte de création, est son appel.