Article de D. Cohen, S. Anzalone, M. Chetouani
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 70, n° 6, octobre 2022, pp. 287-295.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Intelligence artificielle, Développement, Psychopathologie, Interaction, Robot, Stimulation, Autisme, Jeu, Éthique, Technologie de l'information et de la communication
Depuis une dizaine d’années, psychiatrie, psychologie, et intelligence artificielle (IA) ont ouvert un dialogue fécond. Dans le domaine des interactions sociales et du traitement des signaux sociaux, de nombreux travaux multidisciplinaires concourent à mieux appréhender la complexité de certains phénomènes psychologiques et à faire progresser les interfaces homme-machine. Ils permettent la prise en compte au plan computationnel de la dimension dyadique, la possibilité de tenir compte de la nature multimodale des échanges et le développement d’outils spécifiques pour extraire de manière précise et automatisée les signaux sociaux des partenaires. Nous proposons ici un bref recensement de nos travaux illustrant l’intérêt d’associer IA et psychopathologie pour explorer certains contextes spécifiques (effet de l’ocytocine, négligence maternelle précoce, robotique développementale) et certaines psychopathologies (autisme, états limites) mais également pour concevoir des applications thérapeutiques comme des jeux sérieux ou des robots compagnons intelligents.
Article de B. Smaniotto, A. Schillinger, M. Reveillaud
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 70, n° 6, octobre 2022, pp. 319-326.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Trouble de la sexualité, Enfant, Adolescent, Crime sexuel, Déviance sexuelle, Déviance, Norme
Les comportements sexuels problématiques des enfants suscitent de la sidération et de l’effroi, y compris chez les professionnels. Ils convoquent dans l’imaginaire collectif, la figure d’un des monstres contemporains : l’auteur de violences sexuelles. Cette contribution se propose d’interroger la désignation et l’assimilation de l’enfant comme « monstre », en raison de ses conduites sexualisées. À partir d’une situation clinique, nous nous demanderons quelles sont les résonances de cette assignation, tant pour l’enfant, au fil de sa construction psychique et de son entrée dans l’adolescence, que sur sa prise en charge globale. Là où les comportements sexuels problématiques confinent à l’exclusion et au rejet de l’enfant, l’article conclut par quelques préconisations pour l’accompagnement de ces problématiques, articulées autour de l’accueil de celui désigné comme monstre et du nécessaire maillage entre tous les acteurs impliqués.