Documentation sociale

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Réponses 1 à 10 sur un total de 25

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Maux et mots d’enseignants du second degré : carrières désenchantées et itinéraires contrariés

Article de Benjamin Castets Fontaine, Audrey Tuaillon Demésy, Gilles Ferréol

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 43, n° 2, juin 2019, pp. 159-188.

Mots clés : Ecole-Enseignement, Enseignant, Souffrance psychique, Sociologie, Entretien, Système, Éducation, Organisation, Usure professionnelle, Parcours professionnel, Enseignement secondaire

Cet article traite de la souffrance et/ou de la difficulté au travail de professeurs du second degré au sein du système éducatif français. S’appuyant sur une approche qualitative (analyses portant principalement sur des entretiens et archives d’un dispositif d’aide aux enseignants), l’étude montre que le malaise dans la profession s’élabore à différents niveaux. Se façonnant au carrefour de logiques individuelles et organisationnelles, il se construit également à partir d’un jeu de désignation-consignation conduisant fréquemment à de la résignation. In fine, cette recherche sur le thème des épreuves enseignantes met au jour l’existence de carrières « déviantes » ainsi que des décrochages professionnels latents ou effectifs.

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Quand l'altérité revêt l'uniforme : analyse de l'ordre dominant pénitentiaire face au recrutement de travailleurs handicapés

Article de Cécile RAMBOURG

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 37, n° 4, pp. 441-462.

Mots clés : Prison, Statut professionnel, Travailleur handicapé, Sociologie, Ordre social, Institution, Organisation, Stigmatisation, Insertion professionnelle, Handicap, DOMINATION

Cet article est issu d'une recherche consacrée à l'analyse de l'expérience de la formation aux métiers pénitentiaires de travailleurs handicapés. Il montre comment l'entrée de personnes handicapées dans le champ professionnel pénitentiaire français révèle un ordre social et professionnel dominant élaboré en réaction aux relégations dont souffrent cette institution et ces personnels. Il explore les gestes institutionnels qui contribuent à placer les travailleurs handicapés à la marge ou tentent de les assimiler et analyse les gestes individuels de reproduction. Il replace enfin ces gestes institutionnels et individuels dans une logique défensive face à la faiblesse des positions sociales de l'administration pénitentiaire française et de ses métiers.

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De l'illégalité à la légitimation : la socialisation à la violence des conscrits de l'armée turque

Article de Sümbül KAYA

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 37, n° 4, pp. 509-531.

Mots clés : Violence, Armée, Institution, Organisation, Légitimation, Sociologie, TURQUIE

L'objet de ce papier est d'étudier la formation à la violence effectuée dans les casernes turques, en amont de l'expérience combattante, afin de tester l'hypothèse selon laquelle les violences exercées et subies à l'intérieur de l'institution peuvent, par la suite, permettre aux soldats d'endurer la violence des combats. Dans une première partie, nous montrerons que les conscrits de l'armée turque en situation de non-guerre sont confrontés à une violence interne à l'institution militaire qui symbolise la mort par la violence. Nous montrerons, dans une seconde partie, qu'en contexte de guerre, la confrontation réelle avec la mort impose une reconfiguration institutionnelle face à la violence. En effet, il découle de la situation de guerre, une disparition progressive du sentiment de peur, une habituation et une distanciation vis-à-vis des atrocités de la violence guerrière chez les appelés. Parallèlement, les violences internes, qu'elles soient horizontales ou verticales, s'atténuent et sont redirigées vers un ennemi commun.

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Modernisation et bureaucratie : l'administration d'Etat à l'aune du privé

Article de Danielle GUILLEMOT, Gilles JEANNOT

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, other janvier-mars 2013, pp. 83-110.

Mots clés : État, Bureaucratie, Administration, Sociologie, Organisation, Ressources humaines, Fonction publique, Organisation du travail, Secteur public, Secteur privé, Interaction

Le transfert de méthodes de gestion issues du secteur privé a régulièrement été présenté par les réformateurs de l'administration comme la solution à son mal supposé : la bureaucratie. L'article repose sur l'enquête « Changement organisationnel et informatisation » (COI), qui interroge les entreprises et administrations sur les outils de gestion qu'elles utilisent, et leurs salariés sur divers aspects du travail, comme les incitations salariales ou les modalités de prescription et de contrôle. De ce regard porté sur l'administration, à partir de catégories habituellement mobilisées pour décrire le travail dans les entreprises, il ressort que, si la politique salariale suit encore un modèle égalitaire de fonctionnariat, la prescription et le contrôle du travail peuvent dans certains cas - et en particulier dans les ministères économiques et financiers, qui ont le plus mis en ouvre les nouveaux outils de gestion - être plus poussés que ce que l'on observe dans les secteurs comparables du privé. L'appropriation des méthodes de gestion issues du privé se traduit ainsi moins par un affaiblissement que par un plus net accomplissement de la bureaucratie.

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La mobilisation collective à l'hôpital : contestataire ou consensuelle ?

Article de Ivan SAINSAULIEU

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 53, n° 3, juillet-septembre 2012, pp. 461-492.

Mots clés : Action collective, Sociologie, Organisation, Travail, Hôpital, Relation professionnelle, Salarié, Contestation, Grève, Identité professionnelle, Infirmier, Profession médicale, Conflit, Syndicat, Coopération internationale, Socialisation, Coordination, Service public, Soin, Équipe soignante, Consensus, CARE

Cet article a pour objet les relations de travail à l'hôpital et pour thèse que la mobilisation collective n'est pas que contestataire mais peut être aussi consensuelle. Pour étayer ce propos, les formes de mobilisation contestataire sont d'abord recensées dans l'univers soignant et différents facteurs sont examinés pour expliquer leur rareté empirique. La soumission (de classe, de genre, etc.) ne peut à elle seule rendre compte de la modération des conflits à l'hôpital. La dimension symbolique du service public et la dimension pratique du care, pertinentes dans ce cadre, jouent un rôle ambivalent. L'examen des contextes organisationnels permet alors de développer une argumentation pour expliquer le « silence » des infirmières, en identifiant des modalités et des conditions d'une dynamique de mobilisation que nous appelons consensuelle : la coopération intense dans certains services, les campagnes participatives pour la qualité des soins, la coordination interprofessionnelle autour de projets ad hoc et l'effet d'entraînement de représentations pratiques nées de mobilisations (consensuelles) antérieures. Autant d'éléments au coeur du travail soignant qui participent à créer une adhésion à une activité professionnelle pénible et utile, même si ces responsabilités locales ne font que reposer au plan général la question du périmètre d'action des soignantes à l'hôpital.

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L'Etat entre retrait et réinvestissement des territoires : les délégués régionaux à la recherche et à la technologie face aux recompositions de l'action publique

Article de Jérôme AUST, Benoît CRET

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 53, n° 1, janvier-mars 2012, pp. 3-33.

Mots clés : Collectivité territoriale, Enseignement supérieur, Déconcentration, Région, Recherche, Organisation, Relation, État, Territoire, Partenariat, Financement, EUROPE, Sociologie, EUROPE

En prenant le cas d'un service déconcentré du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche - les Délégués régionaux à la recherche et à la technologie (DRRT) -, l'article analyse les restructurations qui marquent, depuis le début des années 1980, la relation entre l'Etat et son territoire et leurs effets sur l'appareil bureaucratique étatique. Alors que les DRRT sont créés en 1981 pour promouvoir de nouveaux partenariats avec les acteurs locaux, ils sont progressivement marginalisés du gouvernement des politiques de recherche et d'innovation. L'implication croissante des collectivités locales et le recours de plus en plus fréquent à des appels à projets compétitifs par l'Etat aboutissent à organiser de manière directe les relations entre le centre étatique, les élus locaux et les représentants du monde académique. Seule la gestion de certains fonds européens est favorable aux DRRT. Le gouvernement des politiques de recherche et d'innovation témoigne donc de phénomènes de retrait et de réinvestissement des territoires : si l'Etat s'appuie de plus en plus sur les collectivités locales, des structures et des projets territoriaux pour piloter ces politiques publiques, c'est cependant en désinvestissant ses services déconcentrés, qui ne jouent plus un rôle de médiation entre le centre étatique, le personnel politique et la communauté académique locale.

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Les conflits de pouvoir comme obstacles à l'appropriation d'un outil technologique en formation professionnelle

Article de Stéphane LE LAY

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 51, n° 1, pp. 85-120.

Mots clés : Conflit, Sociologie, Organisation, Sociologie du travail, Intervention psychosociologique, Recherche, Interaction, Formation professionnelle, Enseignement à distance, Résistance, Salarié, Pouvoir, Relation professionnelle, Vie institutionnelle, HISTOIRE, Institution

A partir d'une recherche menée dans un organisme peu connu de la Sécurité sociale, l'Union des caisses nationales de Sécurité sociale, et consacrée à l'usage d'un outil informatique permettant à des stagiaires en formation professionnelle de travailler à distance, cet article montre que l'analyse des processus d'appropriation des technologies de communication par les agents doit tenir compte de l'histoire longue de l'institution. En effet, un ensemble de tensions liées aux origines politiques et juridiques de l'UCANSS et aux processus d'homogénéisation de l'architecture du régime général portés par l'Etat freine l'usage de cet outil mis en place dans une visée de décloisonnement. Loin de se tourner vers cette technologie transversale, les stagiaires privilégient avant tout des canaux hérités d'une période caractérisée par l'autonomie des organismes locaux.

Médiateur social : une profession émergente ?

Article de Fabienne BARTHELEMY

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 50, n° 2, pp. 287-314.

Mots clés : Médiation, Travail social, Profession, Statut professionnel, Évolution, Sociologie, Professionnalisation, Régulation sociale, Adaptation, Économie, Marché du travail, Organisation, Institution, Concept, Théorie, Coordination, Coopération internationale

Cet article s'inscrit dans le prolongement des travaux actuels sur les dynamiques de recomposition de l'intervention de l'Etat en matière de régulation des marchés de travail. Centré sur les activités dites de « médiation sociale », il montre qu'après avoir organisé le champ du travail social en professions institutionnalisées les pouvoirs publics, par la délivrance de contrats de travail temporaires, misent implicitement sur la capacité des travailleurs à créer et consolider leurs activités par eux-mêmes. Ce mouvement de stabilisation, retracé dans cet article, se distingue de la « professionnalisation » des métiers classiques du travail social. Loin de rechercher une forme d'autonomie professionnelle, les médiateurs s'ancrent au contraire dans des relations de dépendance où ils prennent différentes formes, se rendent malléables et se recomposent suivant les exigences de leurs interlocuteurs. Cet article se propose de bâtir un cadre conceptuel destiné à rendre compte de dynamiques de plasticité et de malléabilité, et non de fermeture et de clôture. C'est dans cette perspective qu'il importe des concepts issus de la sociologie des formes d'actions réciproques de Simmel, de la sociologie économique et de la sociologie des organisations. Ce faisant, il apporte une contribution aux réflexions actuelles sur les théorisations sociologiques permettant de rendre compte des activités de travail encadrées par l'Etat et paradoxalement malléables.

Le movimento : les rapports complexes entre trafic police et favelas a rio de janeiro

Article de Michel MISSE

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 32, n° 4, pp. 495-506.

Mots clés : Drogue, Trafic de drogue, Sociologie, Violence, Interaction, Délit, Criminalité, Réseau, Pauvreté, Bande, Territoire, Police, Répression, Sécurité, Organisation, DOMINATION, BRESIL, RIO DE JANEIRO

Cet article aborde les origines et les caractéristiques de l'organisation sociale du trafic de drogues au détail dans la ville de Rio de Janeiro. Il analyse une de ses conséquences : la violence, qui est à l'origine, depuis trois décennies, des taux élevés d'homicides et de crimes violents dans l'ancienne capitale du Brésil. Organisés en réseaux de gangs dans les favelas, et dans d'autres lieux où habite la population à faibles revenus de la ville, les trafiquants ont commencé à s'approprier une sorte de « domaine local » et à établir un rapport avec les habitants de chacun de ces lieux. Cet article propose une analyse de la variété de ces rapports et des formes de domination qui se modifient d'année en année, sous l'impact de la répression, de la corruption policière et de la formation de milices qui « of frent de la protection » contre les trafiquants aux habitants par de l'extorsion et de la violence.

Une révolution bureaucratique britanique ?

Article de Patrick LE GALES, Alan SCOTT

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 49, n° 2, pp. 301-330.

Mots clés : Bureaucratie, Sociologie, Organisation, Individu, Comportement, État, Règle, Institution, Discipline, Sanction, Contrôle, Compétition, WEBER (MAX), POLANYI (KARL)

L'article a pour point de départ un puzzle : comment rendre compte des transformations des comportements routiniers de groupes, d'organisations et d'individus en Grande-Bretagne ? A partir d'une analyse précise des interdépendances entre Etat et marché et du rôle de l'Etat dans la création du marché tirée de Weber et de Polanyi, nous proposons de reprendre et d'adapter la notion de révolution bureaucratique avancée par Weber. Nous défendons la thèse selon laquelle la révolution bureaucratique britannique se traduit par le fait que l'Etat joue un rôle essentiel dans le changement social en créant des règles, des institutions qui orientent dans la durée le comportement des acteurs. L'exemple de la santé est ensuite mobilisé pour identifier des mécanismes précis qui exercent leur influence sur une durée d'une dizaine d'années, à savoir l'introduction de dispositifs de concurrence (sanction récompense) d'une part, d'audit et d'inspection d'autre part. Si notre interprétation est pertinente, on peut envisager que les effets de cette révolution bureaucratique s'exercent dans d'autres contextes que celui de la Grande-Bretagne.