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Article de Lamine Fall, Awa Der Dieye Ndeye, Idrissa Diop
Paru dans la revue L'Autre, vol. 24, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 79-90.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Santé mentale, Scolarisation, Prise en charge, Psychiatrie infantile, Intégration scolaire, Partenariat, DAKAR
L’unité de pédopsychiatrie « Kër Xaleyi » de Fann à Dakar, a mis en place un réseau de partenariat avec les familles et certaines écoles pour faire face à la complexité de la prise en charge scolaire dans les situations de pathologie mentale, voire de handicap psychique ou mental. Un lien s’est établi entre l’école et l’hôpital, avec des visites scolaires et des interventions auprès des directions d’école et des enseignants. Dans cet article, les auteurs décrivent ce dispositif à travers des cas cliniques illustratifs puis analysent les enjeux liés aussi bien à la scolarisation qu’à la santé mentale de ces enfants. Ils finissent par quelques propositions pour améliorer le cadre global de la prise en charge pédopsychiatrique.
Dans l’école primaire genevoise, le traitement de la difficulté scolaire est appréhendé en lien avec une activité partenariale intense, menée au nom d’une approche globale de l’élève et de l’efficacité de la mise en commun des savoir-faire professionnels. Ces collaborations impliquent que les professionnels échangent les informations qu’ils possèdent à propos de l’élève et de sa famille. Pourtant, l’exigence de transparence est concurrencée par la notion de secret qui rend problématique la mise en œuvre du partenariat. Dans ce texte, nous montrons que toutes les professions (enseignants, orthophonistes, infirmières scolaires, etc.) impliquées dans ces collaborations n’ont pas la même appréhension du partage d’informations et ne répondent pas aux mêmes règles. Nous soulignons que des circonstances locales et situées, notamment liées à la question de la confiance interpersonnelle, entrent en ligne de compte dans le choix de divulguer des éléments obtenus sur d’autres scènes. Cet article a pour fondement empirique le matériau d’une recherche doctorale qui s’est focalisée sur la mise en œuvre du partenariat dans trois établissements scolaires du réseau d’enseignement prioritaire (REP) genevois. Elle repose sur 73 observations de réunions de professionnels et sur 71 entretiens avec une variété représentative de professionnels agissant dans ce réseau.
En tant qu’enseignante spécialisée, je suis sollicitée par les enseignants d’écoles maternelles et élémentaires, pour les enfants en difficultés scolaires ou comportementales (manque de concentration, de cadre, d’autonomie, de confiance en eux, agressivité, etc.) avec le mandat institutionnel d’impliquer les familles.
Quelle lecture opérationnelle choisir de la situation ?
Comment entraîner enfant et parents, qui ne sont pas à l’origine de la demande, dans cette fameuse « danse » susceptible de conduire au changement ?
Quel type de danse leur proposer ?
J’exposerai les grandes lignes de ma démarche avant de proposer une rapide classification du type d’outils ou « pas de danse » que j’utilise.
Les premières expériences interministérielles, dès les années 1970, se sont amplifiées avec la territorialisation des politiques culturelles. Les actions artistiques prennent désormais place dans les « quartiers sensibles », les écoles, les prisons, les hôpitaux, etc. Dans ce contexte, se produit une série de déplacements dans les modes de production artistique, dans la relation au public et en termes de rôle et d’identité professionnelle des artistes. Plus encore, c’est le sens de la production artistique, et in fine la mesure de sa valeur que ces actions artistiques questionnent. Cet article interroge les transformations de la pratique artistique et de ses conditions de reconnaissance en France à partir d’une recherche portant sur le dispositif interministériel « culture et santé ».
Paru dans la revue Les Politiques sociales, 77ème année, n° 3 & 4, décembre 2017, pp. 68-78.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Action sociale, Politique sociale, Intervention sociale, État, Collectivité territoriale, Partenariat, Développement local, Travail social, Action collective, Rôle social
Si la notion de développement social n'est guère une nouveauté en France, elle connaît depuis quelques années un nouvel engouement. Elle est progressivement apparue à travers des expérimentations locales, des courants de réflexions associatifs et institutionnels, quelques circulaires et certains dispositifs d'innovations, mais elle est restée circonscrite jusqu'à présent dans des cercles relativement étroits, avec un impact marginal, par comparaison avec les pratiques de l'aide sociale individuelle. Or, les récentes mesures de la réforme territoriale (2014 et 2015) inscrivent le développement social, pour la première fois, dans la loi, et en confient la compétence au Conseil départemental, renommé "chef de file de l'action sociale et du développement social". Cette évolution législative inscrit donc l'action sociale et le travail social dans un projet politique désormais élargi au développement social.
Cet article aborde la mise en place d'une équipe de thérapie familiale dans un service de pédopsychiatrie. Il met l'accent sur la volonté de deux professionnelles de formations différentes de travailler en cothérapie. Les concepts systémiques et analytiques sont utilisés conjointement dans le travail avec les familles. Apprendre à dépasser ses différences et ses difficultés pour cocréer a été une expérience essentielle, d'une grande valeur symbolique pour ces thérapeutes qui souhaitent accompagner des familles à surmonter une période de crise et de réaménagement des règles familiales...
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 34, n° 4, pp. 505-528.
Mots clés : Placement familial, Parentalité, Famille naturelle, Thérapie familiale, Suppléance familiale, Approche systémique, Médiation, Partenariat, Projet individualisé
Le placement familial constitue de fait un contexte particulier de multi-parentalité, à savoir une double parentalité avec des liens de filiation et des liens d'affiliation. Dans certaines situations particulièrement délicates, les juges ordonnent que les rencontres parents-enfants soient médiatisées par des professionnels de l'enfance. C'est un exercice délicat. Sachant que nombre d'études catamnestiques montrent que l'avenir des enfants placés est souvent sombre, l'auteur fait l'hypothèse que des croyances et les pratiques habituelles qui se réfèrent à ces croyances n'aident pas les professionnels à problématiser la question de l'appartenance de l'enfant ni celle des attachements réciproques, d'une façon qui permette que des processus thérapeutiques soient activés. Mais qu'au contraire, ces pratiques obèrent la possibilité qu'ils puissent advenir. En s'appuyant sur l'approche systémique, il propose une nouvelle définition de la parentalité et une modélisation du travail lors des rencontres médiatisées (négociation, contractualisation, projet individualisé), pour tendre vers la création d'un système qui ouvre la possibilité d'une double parentalité complémentaire offrant à l'enfant placé une suppléance familiale partagée et soutenante, et si possible temporaire.
Article de Henri BERGERON, Patrick CASTEL, Etienne NOUGUEZ
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 2, avril-juin 2013, pp. 263-302.
Mots clés : Partenariat, Projet, Obésité, Prévention sanitaire, Sociologie
Cet article entend apporter une contribution à la littérature sur le rôle des entrepreneurs dans le changement social et institutionnel. Après avoir décrit les figures de « l'entrepreneur-passeur » et de « l'entrepreneur-traducteur », déjà clairement identifiées en sociologie, les auteurs proposent une troisième figure, celle de « l'entrepreneur-frontière », défini tout à la fois comme acteur à la frontière d'univers cloisonnés, objet-frontière et garde-frontière. L'étude de la genèse d'un programme français de prévention de l'obésité infantile conduit à identifier certains de ses promoteurs comme des entrepreneurs-frontières. L'article montre que ces promoteurs ont multiplié les présentations de soi pour se fondre dans un univers institutionnel traversé par de multiples frontières et conflits. Adoptant le point de vue symétrique des partenaires du programme, les auteurs montrent que leur enrôlement a reposé sur une série de projections et d'appropriations sélectives concernant l'identité des promoteurs du programme et les actions développées.