Documentation sociale

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De l’enfance victime de la guerre à l’enfance inadaptée. Questions d’échelles et de classifications : le rôle expert des SEPEG dans la sortie de guerre des enfants européens (1944-1951)

Article de Samuel Boussion

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 28, automne 2022.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant, Concept, Enfance en danger, Approche historique, Guerre, Inadaptation sociale, Traumatisme, 1944-1951

Cet article propose de questionner par une approche diachronique la catégorie de « l’enfance victime de la guerre », réactivée dans l’après-Seconde Guerre mondiale. Il s’agit de voir comment elle se construit et se décline à la fois sur les plans épistémologique, étiologique, scientifique mais aussi du côté des pratiques professionnelles à l’heure où se constitue, en France notamment, une catégorie issue des nosographies psychiatriques : l’enfance dite « inadaptée ». Sur ce terrain, les Semaines internationales d’étude pour l’enfance victime de la guerre (SEPEG), fondées en 1944 en Suisse, offrent un observatoire intéressant du rôle des experts de l’enfance en sortie de guerre, jusqu’à leur dissolution en 1951.
Il s’agit d’éclairer la construction par les acteurs des savoirs « experts » sur l’enfance, mais aussi leur réception, leur appropriation et traduction, en somme leur dissémination, par les professionnels du travail social, de la médecine ou encore de l’éducation. Cette mise en catégorie constitue alors une étape dans la montée d’une expertise et la fabrication, au fil de rencontres internationales, d’un consensus. Cela ne se fait ni sans heurt ni sans débat, par exemple à l’occasion de la définition du traumatisme de guerre des enfants et de la reconnaissance du corpus analytique. Enfin, cet article aborde la production de savoirs et pratiques professionnelles autour de la figure de l’enfant de la guerre, vue à travers le prisme d’hybridations multiples.

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La trahison de la thérapie familiale à l’encontre de l’enfant

Article de Maurizio Andolfi, Dominique Bardou

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 43, n° 2, juin 2022, pp. 107-122.

Mots clés : Enfance-Famille, Thérapie familiale, Enfant, Approche historique, Relation enfant-parents, Psychiatrie infantile, Psychanalyse, Famille, Autorité parentale, Écoute, Langue étrangère, Jeune enfant

Dans cet article, Maurizio Andolfi voudrait souligner combien dans de nombreux endroits du monde l’enfant a été négligé dans le champ de la thérapie systémique. Ironiquement, Nathan Ackerman, le fondateur de la thérapie familiale, a ouvert le mouvement de la thérapie familiale à l’enfant, et ses idées et son travail clinique avec les enfants et leurs familles dans la séance étaient remarquables. Malheureusement, à la fois les théoriciens des systèmes du Mental Research Institute de Palo Alto et les pionniers d’orientation psychodynamique comme Bowen, Framo, Boszormenyi-Nagy, etc. s’intéressaient davantage à la description des "adultes" : le premier groupe a mis en lumière les modes de communication des adultes, tandis que le second groupe se concentrait sur leur différenciation du soi par rapport à la famille d’origine. Mais où était l’enfant dans leur théorisation ? Les enfants ont surtout été observés et traités du fait de leurs problèmes, et beaucoup moins pris en compte pour leurs ressources incroyables au sein de la famille. Dans cet article, Andolfi décrit comment se débarrasser d’une approche de protection/contrôle à l’égard des enfants, en leur redonnant une voix et une compétence relationnelle dans le scénario thérapeutique. Au lieu de mettre une étiquette sur l’enfant, l’auteur montre comment le respecter dans sa compétence et prendre soin de ses parents, l’engageant activement dans la thérapie comme un guide sûr dans l’exploration du monde familial.

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Les effets d'un exil institué : à propos des enfants réunionnais transplantés en métropole

Article de Marion Feldman

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018, pp. 281-299.

Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Enfant, Exil, Séparation, Famille naturelle, DDASS, Approche historique, Traumatisme, Souffrance, Ile de la Réunion

Cette étude montre les traces des traumatismes chez des adultes nés sur l’Île de la Réunion entre 1957 et 1970, âgés aujourd’hui entre 45 et 60 ans, qui ont vécu un exil institué par la politique de Michel Debré entre 1963 et 1984 : la transplantation de 2 015 enfants de l’Île de la Réunion vers la Métropole. Cet exil s’est appuyé sur les institutions dont celle de la protection de l’enfance de l’époque : la DDASS (Direction départementale des affaires sociales et sanitaires). À partir d’entretiens de recherche, cet article montre que ces enfants réunionnais ont vécu un abus de filiation, via des « traumatismes cumulatifs », abus toujours actif aujourd’hui dans la mesure où l’État français n’a pas encore reconnu la souffrance de ces enfants, souffrance induite par une opération politique. Ces Réunionnais présentent un certain nombre de troubles psychiques liés à la désaffiliation brutale et à leur vécu abandonnique, souvent aggravés par des faits de maltraitance. Leur identité encore suspendue est difficile voire impossible à assumer, et ces difficultés se répercutent sur leur descendance.

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